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Actualités - CHRONOLOGIE

Tchétchénie - Les parlementaires européens appellent au respect des droits de l'homme Le Kremlin enquêtera sur les exactions présumées, assure Blair (photo)

Les parlementaires européens en visite dans le Caucase du Nord ont enjoint dimanche la Russie à faire de rapides efforts en matière de droits de l’homme en Tchétchénie sous peine de se voir exclure de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. «Je pense que nous voulons tous voir un réel progrès, un vrai changement entre maintenant et début avril» en ce qui concerne le respect des droits de l’homme, a déclaré le chef de la délégation européenne, le britannique Lord Judd, à Magas (Ingouchie) au terme d’une visite de deux jours dans le Caucase russe. Dimanche, la délégation européenne a visité un camp de réfugiés en Ingouchie, la république russe frontalière de la Tchétchénie accueillant la grande majorité des réfugiés tchétchènes. Une foule extrêmement pressante a assailli Lord Judd aux cris de «Dehors les militaires», «Poutine est un tueur». «Nous ne sommes pas contre la Russie ou les Russes. Nous avons vécu ensemble durant des siècles», a tempéré Moussa Magomedov, un des 9 680 réfugiés du camp. Les délégués du Conseil de l’Europe ont indiqué qu’ils étaient impressionnés par l’ordre qui régnait dans le camp, notant que les besoins primordiaux – un abri, de la chaleur et de la nourriture – semblaient être assurés. L’Ingouchie a accueilli près de 300 000 réfugiés, dont une grande partie vivent dans des conditions beaucoup plus dures – guère de chauffage, nourriture insuffisante, absence de soins médicaux – que celles des quelques camps montrés aux délégations étrangères. La délégation doit rendre compte de sa mission à Strasbourg (France) devant le Conseil de l’Europe, qui regroupe 41 pays. Le cas russe doit être discuté le mois prochain. En janvier, après une première visite en Ingouchie menée par Lord Russel-Johnston, le Conseil avait envisagé de suspendre la délégation russe de l’Assemblée parlementaire du Conseil en raison de la situation en Tchétchénie, mais avait finalement donné jusqu’à avril à la Russie pour «faire des progrès» sur les droits de l’homme. Samedi, Lord Judd a pu voir la capitale tchétchène Grozny dévastée par des mois de bombardements intensifs. «Je n’ai jamais vu auparavant dans ma vie une ville aussi systématiquement détruite», a-t-il commenté dimanche. Dans le rapport qu’il remettra à Strasbourg, Lord Judd fera également mention de sa visite au camp de détention provisoire de Tchernokozovo, l’un de ce que les Tchétchènes appellent camps de filtration, et où ils accusent les Russes de torturer les prisonniers. Les visites de ce camp n’ont toutefois commencé à être autorisées que plusieurs semaines après les premières accusations. Parallèlement au voyage de la délégation européenne, le Premier ministre britannique Tony Blair était reçu à Saint-Pétersbourg par le président russe par intérim Vladimir Poutine. À son retour à Londres, hier, M. Blair s’est dit convaincu que le gouvernement russe enquêterait sur les allégations d’exactions en Tchétchénie. «Il faut qu’il y ait une enquête et je crois qu’il y en aura une», a-t-il ajouté, soulignant que «ce point a été très fermement mis en avant» dans ses entretiens avec M. Poutine. Sur le plan militaire, les rebelles tchétchènes résistaient toujours dimanche dans la localité stratégique de Komsomolskoïe, au pied des montagnes du sud de la république indépendantiste, alors que l’offensive russe contre cette localité entre dans sa deuxième semaine. Malgré de lourdes pertes, les troupes russes ne parviennent pas à beaucoup progresser dans ce village, rencontrant l’opposition acharnée d’environ 500 combattants tchétchènes. Les soldats fédéraux cherchaient également à réduire, à l’aide de l’aviation et de l’artillerie, deux zones de résistance à l’est des gorges de l’Argoun, Oulous-Kert et Selmentaouzen.
Les parlementaires européens en visite dans le Caucase du Nord ont enjoint dimanche la Russie à faire de rapides efforts en matière de droits de l’homme en Tchétchénie sous peine de se voir exclure de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. «Je pense que nous voulons tous voir un réel progrès, un vrai changement entre maintenant et début avril» en ce qui...