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Actualités - CHRONOLOGIE

Dix mille prélats et pèlerins rassemblés dans la basilique Saint-Pierre Le grand mea culpa du pape pour les fautes de l'Eglise

Le pape Jean-Paul II a demandé pardon hier pour les péchés et les fautes que l’Église a commis au cours des 2 000 ans de son histoire dans un mea culpa sans précédent dans l’histoire de la religion catholique. Au cours d’une cérémonie spécialement conçue pour cet événement, six cardinaux ont énuméré à tour de rôle les péchés de l’Église pour lesquels le pape a chaque fois demandé le pardon de Dieu. Le souverain pontife vêtu d’une aube violette est apparu en relative bonne forme, bien que voûté, et a été accompagné jusqu’à l’autel de la Confession sur son estrade roulante. Le cardinal allemand Joseph Ratzinger, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, a invité le pape et les dix mille prélats et pèlerins rassemblés dans la basilique à confesser «les fautes commises dans le service de la vérité», en évoquant les «méthodes non évangéliques» auxquelles les chrétiens ont eu recours notamment lors des croisades ou à l’époque de l’Inquisition. Jean-Paul II s’est adressé à Dieu en reconnaissant «qu’à certaines époques de l’histoire, les chrétiens se sont parfois livrés à des méthodes d’intolérance, souillant ainsi le visage de l’Église». Le pape a invoqué «avec force» le pardon de Dieu pour le fait que les chrétiens «se sont opposés et divisés», qu’ils «se sont condamnés mutuellement» par des excommunications réciproques à l’époque des grands schismes et «ont combattu les uns contre les autres». Le cardinal français Roger Etchegaray, président du comité pour le jubilé et l’un des artisans de cette journée du pardon, a confessé les péchés qui ont «rompu l’unité» des chrétiens, en souhaitant que Dieu «aplanisse la route vers la réconciliation». Le cardinal australien Edward Cassidy, président du conseil pour la promotion de l’unité des chrétiens, a invité l’assemblée à prier pour les «fautes» commises à l’égard des juifs. «Nous sommes profondément attristés par le comportement de ceux qui, au cours de l’histoire» ont fait «souffrir» les juifs, a commenté le souverain pontife en «demandant pardon» à Dieu et en s’engageant, au nom de l’Église catholique, «à vivre une fraternité authentique avec le peuple de l’Alliance». L’archevêque japonais Stephen Fumio Hamao, président du conseil pontifical pour les migrants, a confessé «les fautes commises par des comportements contraires à l’amour, à la paix, aux droits des peuples, au respect des cultures et des religions». En évoquant surtout l’époque de la colonisation ainsi que celle des premières expéditions missionnaires, Jean-Paul II a reconnu que «bien souvent les chrétiens ont désavoué l’Évangile et, cédant à la logique de la force, ils ont violé les droits d’ethnies et de peuples, méprisant leurs cultures et leurs traditions religieuses». Le cardinal nigérian Francis Arinze, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a confessé les «péchés qui ont blessé la dignité de la femme et l’unité du genre humain». Jean-Paul II a demandé pardon au Seigneur pour le fait que «les chrétiens se sont rendus coupables d’attitudes de marginalisation et d’exclusion, consentant à des discriminations motivées par la différence de race ou d’ethnie». Enfin, l’archevêque vietnamien François Xavier Nguyen Van Thuan, président du conseil pontifical pour la justice et la paix, a confessé «les péchés commis dans le domaine des droits fondamentaux de la personne». À chaque confession une lampe a été allumée devant un crucifix du XIe siècle que Jean-Paul II a ensuite embrassé en signe de pénitence et de vénération.
Le pape Jean-Paul II a demandé pardon hier pour les péchés et les fautes que l’Église a commis au cours des 2 000 ans de son histoire dans un mea culpa sans précédent dans l’histoire de la religion catholique. Au cours d’une cérémonie spécialement conçue pour cet événement, six cardinaux ont énuméré à tour de rôle les péchés de l’Église pour lesquels le pape...