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Actualités - ANALYSE

Toute opération contre Israël après le retrait sera injustifiée, affirme une source occidentale

La décision officielle et définitive du gouvernement israélien de retirer ses troupes du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest d’ici juillet prochain, avec ou sans accord préalable avec la Syrie et le Liban, sera, à l’évidence, au centre de la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères qui se tiendra à Beyrouth les 11 et 12 mars prochains. La question que se posent de nombreux observateurs sur ce plan est de savoir si les ministres arabes parviendront ou non à adopter une position unifiée à l’égard de cette décision de retrait. Le chef de la diplomatie égyptienne, Amr Moussa, a annoncé la couleur à ce sujet dans une récente interview télévisée. M. Moussa a notamment souligné que l’Égypte préfère que le retrait israélien se fasse dans le sillage d’un accord conclu avec la Syrie et le Liban. «Mais si un tel accord n’est pas conclu, a déclaré le ministre égyptien, et si les troupes israéliennes se retirent d’une manière unilatérale jusqu’aux frontières internationales, conformément à la résolution 425, nul ne pourra évidemment s’opposer à ce retrait». Le ministre égyptien des AE souligne dans ce contexte qu’en cas de retrait unilatéral jusqu’aux frontières internationales, sans accord préalable, «rien ne saurait justifier la poursuite des actes de violence au Liban-Sud et dans la Békaa et rien ne justifierait des attaques contre Israël, puisque l’État hébreu se serait retiré jusqu’à ses frontières, ce qui signifierait que la résistance aurait atteint son objectif visant à obtenir l’application de la résolution 425. Si, par contre, Israël maintient une certaine présence à l’intérieur du territoire libanais après son retrait, la résistance sera alors en droit de poursuivre ses opérations». Interrogé sur les mesures qui pourraient être prises après le retrait israélien, M. Moussa a déclaré : «Cette question relève du Liban. C’est à lui à décider de quelle manière il devrait combler le vide qui sera créé à la suite du retrait des forces israéliennes. Il reviendra au Liban de décider si ce vide doit être comblé par l’armée libanaise, les Casques bleus de l’Onu, ou si le comité international de surveillance issu de l’arrangement d’avril doit remplir un rôle sur ce plan». Évoquant le problème de la concomitance des deux volets libanais et syrien du processus de paix, en cas de retrait unilatéral sans accord, le chef de la diplomatie égyptienne a déclaré : «On ne peut qu’accueillir favorablement tout retrait israélien d’un territoire occupé quelconque, qu’il s’agisse du Golan, du Liban-Sud ou d’une partie de la Cisjordanie. L’important est de mettre fin à l’occupation israélienne de toute parcelle du territoire. Il n’est pas concevable de lier le retrait d’un territoire quelconque à un retrait concomitant d’un autre territoire occupé». Ces positions claires seront sans doute exposées en détail au cours de la conférence ministérielle de la Ligue. La question est de savoir si les ministres arabes pourront unifier leurs positions sur ce plan. En d’autres termes, quelle serait la position adoptée par la conférence ministérielle de la Ligue si certains pays arabes réclament l’adoption d’une résolution recommandant l’arrêt des actes de violence au Liban-Sud en cas de retrait unilatéral sans accord préalable ? La conférence se contentera-t-elle d’applaudir à la décision du gouvernement israélien sans évoquer le sort de la résistance après le retrait ? Une source diplomatique occidentale souligne dans ce contexte que les efforts américains et européens se poursuivent de façon intensive afin de relancer les pourparlers avec Israël au niveau des deux volets libanais et syrien dans le but d’aboutir à un accord de paix avant juillet prochain. La source occidentale précise sur ce plan que si le retrait s’effectue d’une manière unilatérale, «la résistance islamique ou toute autre fraction armée, libanaise ou non libanaise, ne sera plus en droit de mener des opérations militaires contre Israël à partir du Liban car si les attaques se poursuivent, le Liban deviendra un pays agresseur après avoir été un pays agressé». «En cas de poursuite des opérations militaires, ajoute la source diplomatique occidentale, Israël sera en droit de riposter à ces attaques et il bénéficiera même dans ce cas d’une couverture internationale». La source occidentale a, d’autre part, réfuté la thèse selon laquelle un retrait unilatéral n’est pas suffisant pour mettre fin aux attaques de la résistance du fait que d’autres dossiers resteront en suspens entre le Liban et Israël, notamment les réfugiés palestiniens, le problème des ressources en eau et le sort des sept villages frontaliers qui font l’objet d’un litige entre le Liban et l’État hébreu. La source en question souligne à ce propos que de tels problèmes «doivent être discutés dans le cadre des pourparlers visant à conclure un accord de paix». «Ces problèmes, ajoute-t-on de même source, ne sont donc nullement liés au retrait unilatéral». La source susmentionnée précise sur ce plan que si la concomitance des deux volets libanais et syrien implique la poursuite des opérations du Hezbollah contre Israël après le retrait afin d’obtenir la restitution du Golan à la Syrie, il faudrait alors dans ce cas de figure que le Liban réclame la réactivation du pacte arabe de défense commune ou encore la mise en application des accords bilatéraux de sécurité et de défense conclus entre le Liban et la Syrie.
La décision officielle et définitive du gouvernement israélien de retirer ses troupes du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest d’ici juillet prochain, avec ou sans accord préalable avec la Syrie et le Liban, sera, à l’évidence, au centre de la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères qui se tiendra à Beyrouth les 11 et 12 mars prochains. La question que se posent...