Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

A Recife et Olinda, la fête d'un peuple dans la misère (photo)

Le carnaval de Recife et Olinda (nord-est du Brésil) n’attire pas des milliers de touristes comme celui de Rio ou de Salvador de Bahia, mais il est l’une des rares fêtes d’un peuple qui vit dans la misère la plus profonde. À Recife, la capitale de l’État de Pernambouc reliée par un viaduc à Olinda, patrimoine historique de l’Humanité, à 3 000 kilomètres de Rio, il n’y a ni sambodrome ni portes fermées : toute la ville participe à une folie collective où le seul billet d’entrée requis est l’énergie et l’euphorie. Euphorie? se demande-t-on à juste titre. Il est difficile de comprendre comment ces gens si pauvres, sans travail pour beaucoup et si démunis de tout sont capables d’exprimer autant de joie. Il semble que ce soit plutôt par un geste de défi, une sorte de vengeance pour le «manque» d’attention que le reste du pays accorde à cette région, à sa pauvreté et à son carnaval. Les exemples de pauvreté sont légion : Recife, qu’on appelle la «Venise du Brésil», est traversée par deux rivières, la Capibaribe et la Beberibe, et de plus elle est baignée par un océan Atlantique calme, grâce à d’abondants récifs de coraux. Cependant, dans les maisons de cette ville, l’eau courante ne sort pas des robinets. Plusieurs camions-citernes fournissent l’eau à 25 dollars, prix que seule une infime partie de la population des milliers de foyers qui vivent du salaire minimum (80 USD) peut payer. L’espoir est la pluie, mais est elle ne reste souvent, malheureusement, qu’un espoir. Toutefois, la sécheresse endémique, le manque de pain et tous les autres problèmes de la vie semblent s’atténuer quand la fête commence. Dès vendredi soir, les rues de Recife et Olinda se sont remplies de centaines de fêtards en haillons, mélangés aux carnavaliers déguisés et aux curieux arrivés de tous les coins du pays avec leur inséparable appareil photo autour du cou. Alors seulement, riches, pauvres, Noirs, Blancs et étrangers formeront une belle réalité virtuelle formée par des milliers d’êtres qui sautent frénétiquement et transpirent ensemble au son du rythme contagieux et pratiquement inconnu hors des frontières du Pernambouc : le frevo, dont les origines remontent à la fin du siècle dernier.
Le carnaval de Recife et Olinda (nord-est du Brésil) n’attire pas des milliers de touristes comme celui de Rio ou de Salvador de Bahia, mais il est l’une des rares fêtes d’un peuple qui vit dans la misère la plus profonde. À Recife, la capitale de l’État de Pernambouc reliée par un viaduc à Olinda, patrimoine historique de l’Humanité, à 3 000 kilomètres de Rio, il...