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Actualités - ANALYSE

Dossier régional - Paris qualifierait de terroriste tout acte entravant le processus de paix Chirac et Jospin aboutissent à un compromis sur le Liban

Le différend Chirac-Jospin sur la politique extérieure de la France à l’égard du processus de paix au Proche-Orient aurait abouti à un compromis entre le président de la République et le Premier ministre : dorénavant, selon des sources diplomatiques, toute discordance dans ce domaine sera évitée par l’adoption d’une politique se basant sur les constantes suivantes : – L’attachement au comité de surveillance issu des arrangements d’avril 1996, les opérations des belligérants devant se limiter aux régions définies par ces accords tout en évitant d’y exposer les civils. Les délégués américain et français ont d’ailleurs commencé à entamer les contacts nécessaires à cette fin en Syrie, au Liban et en Israël. – Désormais, aucun effort ne devrait être épargné en vue d’une reprise des pourparlers de paix syro et libano-israéliens. Le but de la conclusion d’un accord entre les parties au conflit consisterait notamment à garantir un retrait israélien du Sud, de la Békaa et du Golan dans le calme et la sérénité. Tout acte de violence susceptible d’entraver le processus des retraits serait d’office qualifié d’injustifié et de terroriste. – La résistance demeure légitime tant que l’État hébreu persiste à occuper un territoire arabe et à refuser de l’évacuer par la négociation et le dialogue politique. – Que le retrait israélien ait lieu avec ou sans accord, conformément aux résolutions internationales, les opérations militaires doivent automatiquement cesser pour ouvrir la voie à des pourparlers permettant d’aboutir à un accord de paix. C’est ainsi qu’un retrait unilatéral du Liban conforme à la résolution 425 doit être suivi d’un retour au calme le long des frontières libano-israéliennes. En effet, les actes de violence n’auraient plus leur raison d’être et seraient considérés terroristes quelle que soit la partie qui en serait responsable. En somme, l’équation serait la suivante : comme Israël n’a pas le droit de s’en prendre à des objectifs civils au Liban en riposte aux attaques de la Résistance conformes aux arrangements d’avril – auquel cas, ces représailles seraient qualifiées de terroristes –, la Résistance n’aura plus le droit de poursuivre ses opérations contre Israël dès lors que l’occupation aura pris fin en application de la résolution 425. En résumé, le compromis entre le président Jacques Chirac et son Premier ministre Lionel Jospin consisterait donc en ce qui suit : serait considéré terroriste tout acte de violence dont le but est d’entraver le processus et les pourparlers de paix dans la région, ou qui aurait lieu après le retrait israélien des territoires occupés. Entre-temps, et jusqu’à la fin de l’occupation, la résistance resterait légitime. Les sources diplomatiques susmentionnées estiment que le litige opposant M. Chirac à M. Jospin serait de pure forme, les deux hommes étant d’accord sur le fond. Une extrême prudence devra ainsi être observée dans l’usage des termes en matière de politique étrangère. Le Premier ministre français n’aurait pas dû, par exemple, utiliser le mot «terroriste» pour qualifier les opérations du Hezbollah qui ont lieu pourtant dans le cadre des arrangements d’avril et à des fins de libération. Il reste que cette erreur de terminologie aura entraîné des répercussions négatives pour la France dans ses relations avec les Arabes. De fait, son rôle dans la région en sort affaibli et permet aux États-Unis d’y opérer un retour en force. Dieu sait pourtant les efforts déployés par l’Union européenne en vue de préserver son rôle de partenaire à part entière dans le processus d’une paix juste et globale. La politique européenne dans la région a d’ailleurs prodigieusement exaspéré Israël qui ne se privait pas d’accuser la France de partialité à l’égard des Palestiniens et des Arabes. L’argumentation de Jospin Devant l’Assemblée nationale, Lionel Jospin a expliqué ses prises de position en Israël en affirmant que son intention était de condamner l’escalade de la violence dans la mesure où celle-ci risquait de saboter un processus de paix déjà bancal. L’attitude du Premier ministre français rejoint du reste celle des États-Unis et d’Israël, ces deux pays ayant réclamé à maintes reprises un cessez-le-feu visant à faciliter le retour à la table des négociations. Ce point de vue a été répercuté par les ambassadeurs qui avaient récemment rencontré le chef du gouvernement Sélim Hoss. D’aucuns, parmi les diplomates accrédités à Beyrouth, affirment ne pas comprendre en effet les raisons qui poussent la Résistance à poursuivre ses opérations du moment que le Premier ministre israélien Ehud Barak s’est engagé à retirer ses troupes du Liban avant le 7 juillet 2000. Le problème serait dû au fait qu’en cas de retrait du Sud et de la Békaa, la Résistance pourrait poursuivre ses opérations anti-israéliennes conformément au principe de la concomitance des volets libanais et syrien. En d’autres termes, le Hezbollah persisterait dans ses attaques contre Israël tant que le Golan n’aurait pas été également évacué. Mais à ce moment-là, les États-Unis et la France (aussi bien M. Chirac que M. Jospin) conviendraient de qualifier de «terroriste» l’action du parti islamiste et s’abstiendraient alors d’appuyer le Liban en cas de riposte israélienne contre des objectifs civils. D’où la nécessité d’aboutir à un accord entre le Liban et la Syrie, d’une part, et Israël, d’autre part, en vue d’un retrait du Sud, de la Békaa et du Golan. Il s’agit là sans doute de la seule manière d’éviter une escalade de violence à l’issue incertaine et sans doute tragique.
Le différend Chirac-Jospin sur la politique extérieure de la France à l’égard du processus de paix au Proche-Orient aurait abouti à un compromis entre le président de la République et le Premier ministre : dorénavant, selon des sources diplomatiques, toute discordance dans ce domaine sera évitée par l’adoption d’une politique se basant sur les constantes suivantes : ...