Diplomatie - Accueil chaleureux prévu demain à Beyrouth pour l'émir Abdallah La diplomatie séoudienne s'active en faveur du Liban

Déçu par les réactions plus ou moins tièdes des grandes puissances face aux exactions israéliennes, le Liban se console auprès des pays arabes qui, eux, font preuve au contraire d’une étonnante solidarité dont ils avaient souvent été avares auparavant. La visite que le prince héritier séoudien, l’émir Abdallah, effectuera demain jeudi à Beyrouth s’inscrit dans ce cadre, succédant à celle du président égyptien Hosni Moubarak et précédant de quelques jours la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères. Les autorités officielles s’apprêtent à réserver un accueil particulièrement chaleureux au haut responsable séoudien et à la délégation ministérielle et diplomatique qui l’accompagne. Ainsi, c’est le président de la République Émile Lahoud qui recevra l’émir Abdallah à l’AIB. Ils passeront en revue un détachement de la garde présidentielle avant de gagner le palais de Baabda. Ainsi donc, le prince héritier aura droit aux mêmes égards que le chef de l’État égyptien, il y a douze jours. De sources diplomatiques bien informées, on indique que les entretiens porteront notamment sur les récentes menaces israéliennes proférées par le ministre des Affaires étrangères David Lévy. Réaffirmant les constantes de la politique officielle à l’égard du processus de paix ainsi que l’appui inconditionnel de l’État à la résistance au Sud, le président Lahoud remerciera le prince héritier du royaume wahabite pour son geste de solidarité à l’égard du peuple libanais. De mêmes sources, on note que l’appui séoudien ne s’est pas limité, cette fois-ci, à des prises de position verbales. En effet, le royaume aurait pris contact avec l’Administration américaine pour la notifier de son mécontentement devant les frappes israéliennes contre l’infrastructure du pays. L’intérêt des Séoudiens pour le Liban se manifestera une fois de plus à l’occasion de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, qui se tiendra à Beyrouth les 11 et 12 mars. Le chef de la diplomatie séoudienne, l’émir Séoud el-Fayçal, présidera à cette occasion une importante délégation. Moratinos à Beyrouth Par ailleurs, le Premier ministre Sélim Hoss se rendra au Vatican aujourd’hui mercredi pour rencontrer le pape Jean-Paul II. À l’aube du même jour, l’émissaire spécial de l’Union européenne au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, est attendu à Beyrouth pour une visite de 24 heures au cours de laquelle il s’entretiendra notamment avec le chef du gouvernement (avant son départ pour Rome) et avec le président Émile Lahoud. Il doit aussi informer les ambassadeurs européens de la nature de sa mission dans la région avant de quitter Beyrouth jeudi matin. De sources diplomatiques, on s’interroge sur les raisons pour lesquelles l’émissaire Moratinos a tellement tardé à venir au Liban, 21 jours après les raids israéliens contre des objectifs civils dans le pays. De mêmes sources, on rappelle aussi que l’Union européenne s’était contentée de déplorer les frappes aériennes sans les stigmatiser.