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Actualités - OPINION

Courrier MEA ... venture

Pulvérisant tous ses précédents records, la MEA a récemment assuré la liaison Francfort-Beyrouth en moins de 17 heures… ! Et ceux qui ce jour-là ont été les bénéficiaires de ce remarquable exploit souhaitent témoigner de l’inorganisation performante qui a permis sa réalisation. Ils s’étaient présentés, par ce glacial dimanche du 20.2.2000, au comptoir B 494 de notre compagnie nationale, pour prendre le vol 218 qui partait à 12h35 pour Beyrouth. Visiteurs à la foire annuelle de la ville, hommes d’affaires essayant d’en trouver au Liban, mères flanquées de leurs marmots chahuteurs et turbulents, voyageurs en transit… aucun des présents ne manquait au tableau traditionnel qu’offre une fois sur deux un banal comptoir d’aéroport à l’approche d’un départ. Il était encore 11h15 lorsque l’hôtesse, qui enregistrait mon bagage en s’assurant que j’étais fumeur pour m’attribuer le siège idoine, me remettait enfin mon ticket d’embarquement. En la remerciant, je lui demandais quand même si l’avion partait à l’heure. Alors, et comme si je venais de poser une question aussi idiote que superflue, elle répondit en me gratifiant d’un regard condescendant : – Vous avez, au moins, trois heures de retard !… Elle aurait même pu ajouter un «Au fait, j’oubliais de vous le dire… !» – tant la chose lui semblait naturelle, tant il était évident qu’elle lui accordait peu d’importance… Déceptions, protestations, mais surtout sentiment d’impuissance devant un fait accompli… Pour nous consoler, le responsable au sol – aussi courtois que compréhensif – intervient : le ticket d’embarquement est aussitôt accompagné d’un ticket de restaurant. Deux heures plus tard, lorsque nous apprendrons que le départ n’aura lieu que vers 19h30, le ticket de restaurant sera cette fois doublé d’un ticket d’hôtel. Le responsable au sol est maintenant débordé par les événements, les plaintes des voyageurs mécontents l’assaillent de tous côtés, ses réponses sont de plus en plus évasives : Beyrouth ne l’informe qu’au compte-gouttes, et souvent de façon contradictoire. Aux premiers coups de 18h, l’affaire s’aggrave : il vient de nous apprendre que l’avion qui doit nous recueillir n’est attendu qu’aux alentours de 21h ! Pourtant nous savions – renseignement fourni par l’AIB, contacté par téléphone – que cet avion a quitté Beyrouth à 15h heure locale, et qu’il devrait donc être arrivé depuis longtemps ! Angoisse dans une minuscule chambre d’hôtel, où vous ne savez pas encore si vous allez y passer la nuit, au train où vont les choses (et cet avion) ! À vingt heures, la nouvelle tombe comme un couperet : le départ est annoncé cette fois pour… 22h30. Ce thriller se prolongera ainsi toutes les demi-heures… avec le sentiment d’être traités comme ces grands malades auxquels on ne raconte jamais la terrible vérité. L’heure du départ étant sans cesse modifiée, personne ne croit plus désormais à celle qui s’inscrit sur les écrans. À 1h du matin le vol 218 prendra enfin son envol !… il atteindra Beyrouth à 5h30 (du même matin, il faut le reconnaître)… Il se sera ainsi écoulé 17 heures entre le départ prévu et l’arrivée ! L’humiliante, l’intolérable cause de tous ces désagréments, nous l’apprendrons avec stupéfaction, une fois à bord. Notre avion avait d’abord été envoyé à Rome, pour recueillir encore plus de voyageurs ! … En bus aérien, tous les chemins ne mènent pas facilement à Beyrouth !
Pulvérisant tous ses précédents records, la MEA a récemment assuré la liaison Francfort-Beyrouth en moins de 17 heures… ! Et ceux qui ce jour-là ont été les bénéficiaires de ce remarquable exploit souhaitent témoigner de l’inorganisation performante qui a permis sa réalisation. Ils s’étaient présentés, par ce glacial dimanche du 20.2.2000, au comptoir B 494 de notre compagnie...