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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Séguin, de Charette, Panafieu, Devedjian, Gouteyron dénoncent les déclarations du leader socialiste Tollé quasi unanime dans les milieux de droite

à la lumière des déclarations faites par un certain nombre de responsables au sein du Rassemblement pour la République, on peut d’ores et déjà se faire une idée du ton qu’adoptera le président Jacques Chirac lors de son prochain entretien avec son Premier ministre Lionel Jospin. De fait, les propos du chef du gouvernement français tenus en Israël ont soulevé un tollé dans les milieux du RPR. Philippe Séguin a déclaré attendre «une mise au point ferme» de Jacques Chirac, après les déclarations peu diplomatiques de Lionel Jospin sur le caractère «terroriste» du Hezbollah. Dans un communiqué, l’ancien président du RPR s’est dit «stupéfaint devant l’incursion solitaire et malencontreuse du Premier ministre dans un domaine sensible de notre politique étrangère». «Chacun attend désormais une mise au point ferme du président de la République rappelant ce que sont ses prérogatives en la matière et la politique de la France» au Proche-Orient, a souligné Philippe Séguin. De son côté, Françoise de Pa- nafieu, déléguée générale du RPR aux affaires internationales, a lancé «un appel à Lionel Jospin pour qu’il cesse de contredire la parole de la France et jeter le trouble dans tous les pays concernés» par la situation au Liban-Sud. «Les propos inconsidérés de M. Jospin stupéfient d’autant plus qu’ils remettent en cause l’objectivité de la position française», estime Mme de Panafieu, pour qui «M. Jospin a dû agir sous le coup d’une émotion ressentie sur place et il s’agit visiblement d’une regrettable improvisation». Par ailleurs, le porte-parole du mouvement gaulliste Patrick Devedjian a déclaré que «le RPR souhaite que M. Jospin soit rappelé à l’ordre» après ses déclarations au Proche-Orient, estimant que «l’approche des échéances électorales ne saurait nuire à la crédibilité internationale de notre pays». «Après avoir créé un incident diplomatique avec les Israéliens à propos de Jérusalem, en raison de l’omission de son importance et de sa signification dans la conscience juive, M. Jospin tente de se rattraper par l’affirmation de son amitié pour Israël, la condamnation banale du Hezbollah et la glorification de l’Autorité palestinienne», a estimé M. Devedjian dans une déclaration à l’AFP. «M. Jospin est le troisième Premier ministre de cohabitation et il a attendu près de trois ans pour violenter la règle du jeu» du «domaine réservé» du président de la République, en critiquant «ces improvisations diplomatiques». «Le résultat est que la France tiendra désormais deux discours sur la scène internationale, voire trois en tenant compte des propos contradictoires du Premier ministre», a conclu M. Devedjian, estimant que «le plus ridicule est sans doute le ministre des Affaires étrangères qui se trouve l’auxiliaire de deux politiques étrangères différentes». Le secrétaire général du RPR, Adrien Gouteyron, a estimé qu’«en voulant empiéter sur les prérogatives du président de la république et en s’aventurant dans un domaine que de toute évidence il connaît mal, le Premier ministre a compromis gravement les relations avec un pays ami comme le Liban et plus largement avec les pays du Proche et du Moyen-Orient». M. Gouteyron, qui préside le groupe France-Liban au Sénat, précise dans un communiqué qu’il «a pris connaissance avec stupéfaction des déclarations de M. Jospin en Israël». De Charette demande à Jospin de se rétracter L’ancien ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette a demandé au Premier ministre Jospin de «retirer ses paroles inconsidérées». Dans un communiqué à l’AFP, M. de Charette a également demandé au président Jacques Chirac de faire, «le moment venu», une mise au point au nom de la France, suite à ces propos. Le président délégué de l’UDF a déclaré qu’«on reste sans voix devant les déclarations improvisées faites par M. Jospin à Jérusalem. Elles sont gravement contraires aux arrangements de 1996 concernant le Liban-Sud et aux options constantes de la diplomatie française», a-t-il ajouté. «J’attends de M. Jospin qu’il retire ses paroles inconsidérées et du président de la République qu’il fasse, le moment venu, la mise au point qui s’impose, au nom de la France», a dit en conclusion l’ancien ministre. M. de Charette avait été en 1996 un des artisans des arrangements de sécurité au Liban-Sud. Soutien nuancé de Lang à Jospin Tout en appuyant les propos de M. Jospin, le président (socialiste) de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Jack Lang, a tenté néanmoins d’atténuer quelque peu la portée de ces déclarations. Il a notamment déclaré : «Nous ne mettons évidemment pas en cause le droit à la résistance nationale contre une occupation étrangère : mais, chacun le sait, l’occupation du Liban-Sud ne durera plus longtemps, M. Ehud Barak ayant annoncé le retrait ; surtout, les actes qu’a justement condamnés M. Jospin sont ceux perpétrés contre des civils israéliens sur le territoire israélien». Rappelons toutefois que le Premier ministre français avait condamné «toutes les attaques terroristes qui peuvent être menées contre des soldats ou éventuellement des populations civiles israéliennes». M. Lang a ajouté : «Le Premier ministre en condamnant les actes terroristes qui touchent la population civile du nord d’Israël n’a fait que constater une réalité qui constitue un obstacle majeur au processus de paix au Proche-Orient». Selon lui, «il ne faut pas faire l’amalgame entre les pays arabes qui souhaitent, dans le cadre de la négociation, retrouver l’exercice de leur souveraineté sur des territoires annexés par Israël depuis la guerre de juin 1967 et des actes de terrorisme conduits contre des populations civiles israéliennes, le plus souvent d’ailleurs dans des territoires non contestés par les États arabes». «De ce point de vue, les attaques du Hezbollah doivent être condamnés de la manière la plus ferme et le Premier ministre a eu raison de le faire», a-t-il ajouté. M. Lang a souligné que les déclarations du Premier ministre Sélim Hoss condamnant les propos de M. Jospin «semblent résulter d’un malentendu». Enfin, Laurent Dominati, secrétaire général de Démocratie libérale, a déclaré que le Premier ministre Jospin «a eu raison d’appeler un chat un chat». «Si la France veut jouer un rôle au Moyen-Orient, si elle veut être fidèle à ses valeurs, elle doit dire la vérité», dit M. Dominati dans un communiqué. Pour le député de Paris, «Israël est la seule démocratie du Proche-Orient, le Liban est un pays occupé et totalement dépendant de Hafez el-Assad. Enfin, le Hezbollah est une organisation terroriste financée par des extrémistes».
à la lumière des déclarations faites par un certain nombre de responsables au sein du Rassemblement pour la République, on peut d’ores et déjà se faire une idée du ton qu’adoptera le président Jacques Chirac lors de son prochain entretien avec son Premier ministre Lionel Jospin. De fait, les propos du chef du gouvernement français tenus en Israël ont soulevé un tollé...