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Actualités - CHRONOLOGIE

Damas l'assimile à Hitler et Barak l'assure de son entretien Hoss traite Lévy de complexé et de raciste

En réaction aux menaces lancées mercredi contre le Liban par le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy, le chef du gouvernement Sélim Hoss a qualifié hier M. Lévy de «complexé» et de «raciste». Les propos du chef de la diplomatie israélienne ont également suscité des réactions indignées dans le monde arabe, alors que le Premier ministre israélien Ehud Barak prenait la défense de son ministre. «Pour répondre aux propos enragés de Lévy, il suffirait de répéter ce qu’ont dit à ce sujet certains de ses collègues au gouvernement (israélien) et des députés de la Knesset, choqués de voir à la tête du ministère des Affaires étrangères un homme atteint d’un complexe de supériorité et de racisme», a déclaré M. Hoss à la presse. «Les enfants du Liban que Lévy menaçait de mort porteront toujours la flamme de la résistance et ne craindront pas les agresseurs israéliens», a-t-il ajouté, en s’interrogeant si c’était le Liban «qui occupe une partie d’Israël ou le contraire». M. Lévy, qui s’exprimait devant le Parlement israélien, avait proféré, dans un ton peu diplomatique, des menaces de représailles si des roquettes tirées par le Hezbollah s’abattaient sur Kiryat Shmona, la principale localité du nord d’Israël. «Si Kiryat Shmona brûle, le Liban brûlera, sang contre sang, enfant contre enfant», avait-il déclaré. Le 9 février, M. Lévy avait déjà affirmé qu’Israël ferait «flamber la terre du Liban» si des roquettes du Hezbollah s’abattaient sur la Galilée. Les déclarations mercredi à la Knesset ont suscité des critiques au sein même de la majorité gouvernementale en Israël. Ainsi, le ministre de l’Education, Yossi Sarid, chef du parti de gauche Meretz, a estimé à la radio que «le style adopté par M. Lévy ne correspond ni au style, ni aux objectifs que s’est fixés le gouvernement actuel» et a appelé M. Barak à désavouer M. Lévy. Les dix députés des trois formations représentant la minorité arabe israélienne ont, de leur côté, déposé une motion de censure qui sera examinée la semaine prochaine au Parlement pour dénoncer les menaces de M. Lévy. «Les propos de M. Lévy constituent un message de guerre adressé au monde arabe», a déploré le député du parti Hadash (communiste) Mohammed Barakei. En revanche, les députés de l’opposition de droite ont applaudi M. Lévy. «C’est le seul ministre sain de ce gouvernement qui proclame clairement la nécessité de défendre notre population à tout prix face aux émissaires du Hezbollah», a souligné le député du Likoud Uzi Landau en faisant allusion aux députés arabes israéliens. Selon la radio publique israélienne, le bureau du Premier ministre a également peu apprécié les propos de M. Lévy, estimant que cela pourrait rendre plus difficile la reprise des négociations avec la Syrie, gelées depuis le 10 janvier dernier après deux sessions de discussions qui se sont achevées sans résultat aux États-Unis. M. Barak devait néanmoins exprimer hier en termes très fermes son soutien à son ministre des Affaires étrangères, le qualifiant de «voix modératrice», tout en niant l’intention d’Israël de frapper des objectifs civils au Liban. «Lors de tout son parcours politique, David Lévy a été une voix modératrice très importante», a souligné M. Barak lors d’une conférence de presse conjointe à Jérusalem avec le Premier ministre français, Lionel Jospin. «David Lévy est un partenaire politique important et un ami proche depuis que nous avons décidé ensemble de mener le peuple d’Israël vers la sécurité et la paix», a également affirmé M. Barak. «J’ai l’intention de rester un partenaire de David Lévy jusqu’à ce que nous atteignions tous nos objectifs», a-t-il poursuivi. «Il ne fait aucun doute pour moi que M. Lévy n’a pas déclaré que nous avions l’intention de frapper des civils au Liban», a poursuivi le Premier ministre israélien. «En fait, c’est le contraire qui est vrai», a-t-il assuré. «Lorsque nous avons été contraints de réagir en frappant durement les infrastructures au Liban, nous avons fait ce qu’il fallait pour éviter autant que possible de frapper des civils», a ajouté M. Barak. «Les propos de David Lévy sont l’expression de la lourde responsabilité que nous ressentons pour la sécurité d’Israël face aux dangers qui nous entourent au moment où nous entrons dans la phase décisive du processus de paix», a-t-il encore dit. Il a également souligné que M. Lévy n’avait pas à «coordonner» avec lui toutes ses déclarations, dans la mesure où les deux hommes travaillent «en étroite collaboration». «Pour le reste, je ne suis pas un critique littéraire», a-t-il déclaré. «Le choix des mots est beaucoup moins important que l’esprit véritable des propos de M. Lévy, qui est celui d’un peuple qui est déterminé à se défendre dans un environnement difficile face à toutes sortes de menaces», a conclu M. Barak. Nouvelles menaces Malgré les sévères critiques provoquées par ses propos de mercredi, M. Lévy a de nouveau brandi hier la menace de représailles contre des objectifs civils au Liban en cas de tirs du Hezbollah contre des localités du nord d’Israël. «Si nos civils sont atteints, l’autre côté ne pourra pas bénéficier d’une immunité, car notre riposte sera très dure», a prévenu M. Lévy, qui s’exprimait sur les ondes de la radio militaire. «Le danger est réel, car le calme actuel est trompeur, dans la mesure où le Hezbollah dispose non seulement de roquettes de type Katioucha, mais aussi de canons à longue portée», a-t-il ajouté. «Il faut que les choses soient claires et non pas énoncées dans un style académique», a poursuivi M. Lévy. «Pour le moment, personne n’est en mesure de nous assurer que le Hezbollah n’attaquera pas». A Damas, la radio d’État syrienne a ouvert hier son commentaire politique quotidien avec la voix de M. Lévy proférant ses menaces et l’a comparé à Hitler. «L’intonation de la voix de David Lévy est celle de quelqu’un qui est atteint par la folie de la force et de l’arrogance. Il a répété ses menaces cette fois-ci du haut de la tribune de la Knesset, en s’assimilant à Hitler, en adoptant la même allure, le même mouvement des mains, la même voix et en s’exprimant de la même manière et avec les même menaces», a estimé Radio-Damas. «Israël ne connaît que le langage des menaces et des tueries, et les menaces de Lévy surviennent après l’échec de la dernière attaque israélienne au Liban», a ajouté la radio. Moussa : des propros « inappropriés » «Les menaces de Lévy de tuer les enfants et de brûler le Liban dévoilent la mentalité d’Israël, qui joue le rôle du bourreau nazi qui a brûlé les juifs à Auschwitz, selon les sionistes», a poursuivi la radio officielle syrienne. Pour sa part, le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa a vivement déploré vivement les déclarations de M. Lévy, les jugeant inappropriées. «Il ne faut pas oublier qu’au Liban également, ils disent “oeil pour oeil, dent pour dent” et c’est l’initiateur (de la violence) qui assume la responsabilité», a ajouté M. Moussa. Selon lui, «il vaudrait mieux parler de la paix et des moyens d’arrêter les agressions contre les civils plutôt que de menacer les enfants». Enfin, un journal des Émirats arabes unis a qualifié MM. Barak et Lévy de «nazis». «Le nazi David Lévy, qui a récemment menacé de brûler le Liban, réitère les mêmes déclarations nazies contre un pays qui ne fait que combattre la tyrannie de Néron pour mettre fin à l’occupation et vivre en paix», écrit le quotidien al-Khaleej. «Ce Lévy et son général nazi Ehud Barak vont continuer à lancer des menaces jusqu’à ce que les Arabes adoptent une position pratique pour mettre fin à l’arrogance sioniste», ajoute le journal. Al-Khaleej émet l’espoir que le prochain conseil ministériel de la Ligue arabe, qui se tiendra exceptionnellement à Beyrouth les 11 et 12 mars en signe de solidarité avec le Liban, «ne se contentera pas de publier un communiqué de soutien». «Il faut que ce conseil soit le prélude d’un sommet arabe au cours duquel les dirigeants s’entendront sur des mesures susceptibles d’éteindre l’incendie des nazis de l’entité sioniste», conclut le journal.
En réaction aux menaces lancées mercredi contre le Liban par le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy, le chef du gouvernement Sélim Hoss a qualifié hier M. Lévy de «complexé» et de «raciste». Les propos du chef de la diplomatie israélienne ont également suscité des réactions indignées dans le monde arabe, alors que le Premier ministre israélien Ehud...