Réactions Aoun s'en prend à la diplomatie américaine

«De Kissinger à Albright, la diplomatie américaine s’est toujours souciée des intérêts du Liban et de son peuple comme un enfant d’un joujou insignifiant», a déploré le général Michel Aoun dans son message hebdomadaire sur Internet. Évoquant la déclaration d’indépendance des États-Unis, il s’est demandé pourquoi «l’Administration américaine la foule au pied lorsqu’elle concerne d’autres pays». Pour l’ancien chef du gouvernement, «la politique américaine s’est constamment occupée du dossier libanais comme le feraient de petits commerçants ou des trafiquants de drogue. Les Américains ont oublié que les droits de chaque être humain ne se vendent ni ne s’achètent». Il a estimé que la paix était encore loin et que la guerre allait se poursuivre à plusieurs niveaux du fait que les Israéliens et les Américains recherchaient les solutions à la crise proche-orientale «en dehors de toute logique, outrepassant les principes humains et les droits les plus élémentaires». Le général Aoun a ainsi approuvé la manifestation du peuple libanais contre la CNN, relevant le «manque d’objectivité» de cette dernière. Il a toutefois regretté que le Premier ministre libanais n’ait pas «conduit le cortège jusqu’au ministère de l’Information, cette nouvelle “Bastille” qui œuvre de pair avec la CNN, endoctrinant les Libanais et leur cachant la vérité». Concernant la manifestation devant l’ambassade US, le général Aoun a estimé qu’«elle était tronquée et en retard de onze ans : elle a totalement occulté le tiers du complot antilibanais, c’est-à-dire l’occupation syrienne». Il a enfin considéré que la paix ne pouvait reposer que «sur une reconnaissance réciproque des droits et non sur des compromissions imposées par un quelconque équilibre des forces». «Prenons exemple sur l’Europe afin d’éviter de trop payer le prix de nos propres expériences en voulant tout essayer par nous-mêmes», a conclu l’ancien chef du gouvernement.