Coopération - Message d'appui de cheikh Jaber al-Ahmed al-Sabah à Lahoud Le Koweit financera en partie la reconstruction des installations électriques (photos)

Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le Koweït s’est dit prêt à participer à un sommet arabe qui serait consacré au Liban, «même en présence de l’Irak». Le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Sabah al-Ahmed al-Sabah, est arrivé hier à Beyrouth, pour une visite de quelques heures au cours de laquelle il a assuré les chefs de l’État et du gouvernement, le général Émile Lahoud et M. Sélim Hoss, de la disposition de son pays à soutenir le Liban politiquement et économiquement. Cheikh al-Sabah qui a remis un message d’appui de l’émir du Koweït, cheikh Jaber al-Ahmed al-Sabah, au président Lahoud, a en outre plaidé en faveur d’une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays arabes, estimant qu’elle sera «plus utile» qu’un sommet arabe. Cheikh al-Sabah est arrivé en fin de matinée à Beyrouth où il a aussitôt eu un entretien en tête à tête avec le chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, M. Sélim Hoss. Il a été reçu dans l’après-midi par le président de la République. Dans ses déclarations à la presse au cours de son passage de six heures dans la capitale, le ministre koweïtien a insisté sur la volonté de son pays de soutenir le Liban, en réaffirmant que les autorités libanaises avaient été les premières à dénoncer l’invasion irakienne du Koweït et à exprimer leur soutien à son gouvernement. Il a plaidé en faveur d’une réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères qui serait consacrée au Liban, même s’il s’est aussi dit pour la tenue d’un sommet arabe sur le Liban. Cheikh al-Sabah a souligné que son pays était disposé à participer à un sommet arabe «même en présence de l’Irak», affirmant avoir soulevé la question avec le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Esmat Abdel Méguid. Mais s’il préfère une conférence arabe ministérielle, c’est parce qu’elle sera «plus utile» et plus facile à convoquer. Un sommet «nécessite de nombreux préparatifs et un accord» de tous les pays arabes, a ajouté le ministre koweïtien. Rappelons dans ce cadre que le ministre koweïtien, qui s’était entretenu dimanche soir avec son homologue égyptien Amr Moussa, avait indiqué que «le Koweït n’a jamais fait obstacle à la tenue d’un sommet arabe». Cheikh al-Sabah a nié qu’une date soit fixée pour une réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères, soulignant que ces derniers doivent de toute façon se retrouver le 12 mars prochain, pour leur assemblée ordinaire. Selon lui, il se peut qu’une journée soit consacrée au Liban dans le cadre de cette réunion de la Ligue arabe. Des contacts sont établis à cette fin avec les dirigeants libanais, a-t-il révélé. Interrogé ensuite au sujet de ses entretiens au Caire avec le président Hosni Moubarak, il a indiqué qu’ils ont porté sur la situation au Liban. Cheikh al-Sabah qui avait désigné la visite inopinée du Raïs samedi à Beyrouth, comme étant un «coup de maître», a jugé que le monde arabe se doit de «se tenir aux côtés du Liban, soit en se rendant dans ce pays, soit en lui exprimant son soutien absolu». Plaidoyer en faveur de la solidarité arabe Il a mis en relief l’importance de la visite du président Moubarak, et insisté sur l’éventuel impact d’un mouvement de solidarité arabe en faveur du Liban. «De nombreux pays arabes, dont le Koweït, avaient convoqué les chefs des missions diplomatiques accrédités auprès d’eux, pour déplorer l’appui américain aux frappes israéliennes contre le Liban et pour demander à Washington d’exercer des pressions sur l’État hébreu afin qu’il mette fin à ses attaques. Vous avez pu constater que les États-Unis ont changé de ton par la suite, a-t-il déclaré aux correspondants de presse au Sérail. À mon avis, si cette réaction des Arabes avait été unanime, elle aurait eu plus d’impact» sur les États-Unis. Concernant la dynamisation du comité de surveillance, cheikh al-Sabah a fait valoir qu’en présentant une plainte à cet organisme issu des arrangements d’avril 1996, Tel-Aviv prouve qu’il est revenu sur sa décision de ne plus prendre part à ses réunions. «Quoi qu’il en soit, Israël n’est pas crédible. On ne doit pas lui faire confiance», a-t-il enchaîné. De son côté, M. Hoss, qui s’est félicité de l’appui koweïtien au Liban a estimé qu’il n’y a pas de données déterminées sur une reprise des réunions du comité de surveillance. «Il n’y a que des indices indirects tels que la plainte déposée depuis deux jours par Israël contre le Liban, auprès de cet organisme», a-t-il déclaré. Contribution koweïtienne à la réparation des installations électriques Cheikh al-Sabah a en outre annoncé que son pays financera en partie la reconstruction des trois sous-stations de transformation électriques, détruites par l’aviation israélienne, en collaboration avec le Caire. Il n’a pas toutefois précisé le montant de la contribution koweïtienne à la réparation des installations détruites, indiquant que certains équipements peuvent même être importés rapidement d’Égypte. Le tête-à-tête entre M. Hoss et cheikh al-Sabah a été suivi d’une réunion élargie à laquelle ont pris part les membres de la délégation koweïtienne ainsi que les ministres Michel Murr (Intérieur), Sleiman Traboulsi (Ressources hydrauliques et électriques), Georges Corm (Finances), et les secrétaires généraux de la présidence du Conseil et du ministère des Affaires étrangères, MM. Hicham Chaar et Zouheir Hamdane, le président du CDR, M. Mahmoud Osman et plusieurs ambassadeurs. Les discussions ont porté sur les dégâts provoqués par l’aviation israélienne qui avait détruit dans la nuit du 7 au 8 février trois sous-stations de transformation électrique et sur l’aide koweïtienne au Liban. Le chef du gouvernement devait ensuite offrir un déjeuner à l’hôtel Bristol, en l’honneur de son hôte et de la délégation qui l’accompagne. C’est en fin d’après-midi, que le ministre koweïtien s’est rendu auprès du chef de l’État à qui il a remis un message de l’émir du Koweït, cheikh Jaber al-Ahmed al-Sabah. Ce dernier exprime son soutien au Liban face aux agressions israéliennes et invite officiellement le président Lahoud à se rendre au Koweït. Cheikh al-Sabah a quitté Beyrouth après son entretien avec le président Lahoud.