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Actualités - CHRONOLOGIE

Libertés publiques Brève arrestation d'un journaliste de l'opposition non affilié à l'Ordre

Que dire de l’arrestation de Youssef Bazzi, rédacteur du quotidien al-Mustaqbal, alors que le président de la République, le général Émile Lahoud, a affirmé à maintes reprises qu’aucun journaliste ne serait arrêté sous son régime ? Que dire aussi du chef d’accusation invoqué par la justice, en l’occurrence, «usurpation de la qualité de rédacteur» ? Il est vrai que la loi sur les imprimés interdit l’arrestation d’un journaliste lors d’une enquête judiciaire à condition toutefois qu’il soit affilié à l’Ordre des journalistes et il a fallu l’intervention en personne du président de l’Ordre Melhem Karam pour que M. Bazzi soit relâché après quatre heures de détention préventive. Rappelons que le rédacteur du journal de l’opposition al-Mustaqbal, appartenant à l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, était poursuivi pour diffamation à l’encontre du ministre de la Défense Ghazi Zeayter. Dans un article sarcastique, M. Bazzi avait critiqué la présence du ministre hors du Liban lors des affrontements sanglants début janvier entre l’armée libanaise et des rebelles fondamentalistes sunnites. Il a été arrêté hier pendant quatre heures avant que n’intervienne M. Melhem Karam pour expliquer au juge d’instruction Riad Abou Ghida que Youssef Bazzi, journaliste depuis treize ans, «remplissait toutes les conditions» nécessaires à cette profession, même s’il n’était pas inscrit dans les registres de l’Ordre. Est-il nécessaire de rappeler d’ailleurs qu’une grande partie de ceux qui exercent cette profession ne sont pas affiliés à l’Ordre ? Le juge d’instruction a alors retiré le mandat d’arrêt émis à son encontre et ordonné la remise en liberté du journaliste, qui avait été placé en détention provisoire dans la prison du Palais de justice à Beyrouth. Le directeur responsable d’al-Mustaqbal, M. Aref el-Abed, a été également interrogé puis relâché sous caution. Mais l’affaire ne s’arrêtera pas là à en croire M. Karam. En effet, celui-ci a prévu de se réunir notamment avec le procureur général Adnan Addoum «pour parvenir à une formule empêchant une réédition de telles arrestations». De toute évidence, le précédent est grave. De fait, M. Baalbacki affirme dans un communiqué publié à ce sujet : «Si l’on a arrêté le rédacteur de l’article parce qu’il n’est pas inscrit aux registres de l’Ordre, cela signifie qu’il est interdit à une personne non journaliste d’exprimer librement son point de vue». Par ailleurs, selon M. Baalbacki, tout individu arrêté sur base de la loi des imprimés ne peut être jugé que par le tribunal des imprimés.
Que dire de l’arrestation de Youssef Bazzi, rédacteur du quotidien al-Mustaqbal, alors que le président de la République, le général Émile Lahoud, a affirmé à maintes reprises qu’aucun journaliste ne serait arrêté sous son régime ? Que dire aussi du chef d’accusation invoqué par la justice, en l’occurrence, «usurpation de la qualité de rédacteur» ? Il est vrai...