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Actualités - ANALYSE

Les beaux jours de la solidarité arabe sont-ils de retour ?

Des observateurs se demandent si le «réveil arabe» illustré par la visite du président égyptien Hosni Moubarak est l’amorce d’un mouvement plus large et si les beaux jours de la «solidarité arabe» sont de retour. Une chose est sûre : la visite du président égyptien au Liban a été un modèle d’action diplomatique réussi et pourrait pousser d’autres pays arabes à agir aussi promptement et souplement. Le Liban se retrouverait moins «isolé» et se consolerait du fait qu’il est le dernier pays arabe à faire la guerre à Israël et à en subir les conséquences. La connotation humanitaire de l’initiative diplomatique égyptienne a été relevée par beaucoup d’observateurs. Le chef de l’État égyptien a en effet interpellé le Premier ministre israélien Ehud Barak, qu’il a accusé d’avoir, par ses raids, laissé des populations civiles sans moyens de chauffage, par des températures inférieures à zéro degré. M. Moubarak voulait sans doute parler des habitants de la région de Baalbeck, où il peut faire glacial la nuit, en raison d’un climat de nature continentale. Le Liban a pourtant été sensible à cette nuance. Les prises de position de M. Moubarak au Liban ont suffisamment indisposé M. Barak pour le pousser à s’expliquer. Il a donc dépêché au Caire son émissaire, Dany Yatom, que beaucoup considèrent comme son éminence grise. On peut douter toutefois que l’émissaire israélien au Caire parvienne à retourner l’avis du chef de l’État égyptien. L’Égypte «ne peut plus rester les bras croisés», au vu des réactions populaires aux agressions israéliennes, souligne-t-on dans l’entourage du chef de l’État égyptien. Ces réactions, qui se sont même étendues aux campus égyptiens, ont obligé les régimes arabes à ne pas être à la traîne de leurs peuples. On ne pouvait pas en effet continuer à se taire en entendant David Lévy, ministre israélien des AE, affirmer qu’il allait «brûler la terre libanaise». L’opinion, elle, n’a pu le faire. Ni d’ailleurs le monarque jordanien, pas plus que le président Moubarak ou que l’émirat du Koweït, ou encore l’Arabie séoudite. De là à croire qu’il existe un mot d’ordre secret, peut-être américain, il n’y a qu’un pas, que certains observateurs ont franchi. Mais il y a quand même plus, là, que du circonstanciel. Et le Raïs égyptien l’a dit. C’est l’ensemble du processus de paix qui est en question. C’est le principe des territoires en échange de la paix, celui de la justice à rendre au peuple palestinien. C’est finalement l’avenir qui se joue, sur quelques arpents de la bonne terre du Golan. «Nous devons recourir à tous les canaux pour faire savoir que nous voulons la paix, mais la paix ne compromettra pas nos intérêts en matière de sécurité», vient de déclarer le ministre israélien des Transports, Yitzhak Mordehaï à la télévision israélienne. Sophisme, pur sophisme. La paix et la sécurité ne se contrediront jamais. Mais Israël veut-il vraiment la paix ?
Des observateurs se demandent si le «réveil arabe» illustré par la visite du président égyptien Hosni Moubarak est l’amorce d’un mouvement plus large et si les beaux jours de la «solidarité arabe» sont de retour. Une chose est sûre : la visite du président égyptien au Liban a été un modèle d’action diplomatique réussi et pourrait pousser d’autres pays arabes à...