Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Marge de manoeuvre réduite pour Israël

Sortira-t-on du blocage actuel par la guerre ou par la reprise des négociations ? Les paris sont ouverts. En tout état de cause, les développements de ces dernières semaines au Liban prouvent qu’Israël a aujourd’hui les coudées moins libres pour frapper militairement le Liban. «Si Israël jouit d’une supériorité militaire indiscutable sur les États arabes, il n’est pas fatal que sa supériorité soit également politique», estime un ancien responsable. Et d’ajouter que cette solidarité arabe «peut ne pas être un vain mot et avoir des effets concrets, face au bellicisme d’Israël». De fait, s’il faut tirer une leçon des développements diplomatiques de ces derniers jours, c’est qu’un mouvement de solidarité arabe avec le Liban peut sortir la région de la routine et indisposer Israël, au point de la pousser à voir dans cette solidarité élémentaire «un appui au terrorisme», comme n’a pas manqué de le faire le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy. Mais qu’est-ce qui, au juste, a soulevé la colère d’Israël ? Selon cet ancien responsable, ce qui a essentiellement contrarié Israël, c’est l’existence d’une conjonction politique et diplomatique arabe et internationale qui rend moins facile, pour Israël, l’utilisation de la violence. Le fait que l’Égypte soit accourue au secours diplomatique du Liban indispose réellement Israël. Cette condamnation gêne, car elle vient d’une partie que l’on croyait acquise aux vues israéliennes. Le Raïs égyptien a même fait assumer à Israël le risque d’un «dérapage» possible et a pris fait et cause pour les actions de la Résistance islamique. Israël se voit ainsi dans une position où il risque, en cas de récidive, de compromettre des avantages obtenus de haute lutte, après des années d’efforts, et un processus de normalisation prévoyant aussi bien des liens diplomatiques que des échanges commerciaux. Si Israël choisit quand même de prendre le risque de se trouver seul contre tous et de régler la crise par les moyens militaires, une seule possibilité de conflit est envisageable, selon les ananalystes : une guerre-éclair au terme de laquelle le Conseil de sécurité interviendrait et une force américaine ou multinationale se déploierait alors à la frontière internationale entre le Liban, Israël et la Syrie. Pour deviner la suite des choses, il est indispensable d’observer les contacts qui auront lieu entre Israël d’une part, l’Égypte et la Jordanie de l’autre, ainsi que ce qui se produit aux États-Unis. Israël, ainsi que les pays arabes engagés dans le processus de paix, n’ont pas intérêt à ce que les efforts de plusieurs décennies soient compromis, ni à être placés devant des choix difficiles. Si les périodes de tension précèdent d’habitude les règlements, mieux vaut pourtant négocier à froid et faire l’économie d’une violence incapable de modifier le rapport des forces régional, et auquel le Conseil de sécurité ne pourra pas assister en spectateur passif.
Sortira-t-on du blocage actuel par la guerre ou par la reprise des négociations ? Les paris sont ouverts. En tout état de cause, les développements de ces dernières semaines au Liban prouvent qu’Israël a aujourd’hui les coudées moins libres pour frapper militairement le Liban. «Si Israël jouit d’une supériorité militaire indiscutable sur les États arabes, il n’est...