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Actualités - CHRONOLOGIE

Electricité - Le ministre de l'Intérieur critique EDF Courant discontinu entre les responsables

Rationnement du courant électrique, état d’avancement des travaux de réparation dans les trois sous-stations détruites par les raids israéliens de la nuit du 7 au 8 février (Jamhour, Baalbeck, Deir-Nbouh), normalisation de la distribution : autant de sujets qui touchent de près à la vie quotidienne des Libanais et qui semblent devoir tourner à une polémique larvée et qui ne veut pas dire son nom. Alors que le ministre concerné, M. Sleiman Traboulsi, refuse toujours de se prononcer sur une date précise concernant un retour à la normale, son collègue de l’Intérieur, M. Michel Murr, continue de soutenir mordicus que «tous les dégâts seront réparés et le courant électrique sera fourni normalement dans toutes les régions libanaises avant le 5 mars prochain». Et il ajoute, péremptoire : «Seul cela est vrai ; et rien d’autre ne l’est». M. Murr, qui affirme parler au nom du gouvernement, relève aussi l’existence «de déclarations contradictoires émanant de certains experts». Pour se lancer tout de suite après cela dans une étonnante diatribe, affirmant à propos des déclarations faites par le représentant d’EDF : «La vérité est qu’il ne s’agit pas d’experts habilités à nous communiquer leur avis. Ce sont des visiteurs étrangers que nous avons accueillis avec bienveillance (sic), eu égard à leurs sympathies pour le Liban. Nous leur avons demandé de traduire ces sympathies par des dons tangibles, tels des transformateurs électriques, mais nous n’avons rien reçu jusqu’à présent». Sur cette question de «dons tangibles», il serait presque superflu de rappeler que la France s’est toujours tenue aux côtés du Liban dans la tourmente, et tout récemment encore sous la forme de fourniture de matériel électrique à l’EDL, à la suite de l’agression israélienne contre les installations de Jamhour et de Bsalim le 24 juin 1999. Le délégué d’Électricité de France (EDF) avait affirmé mardi que les dégâts occasionnés à Jamhour étaient «énormes», qu’il fallait un an pour les travaux de réparations mais qu’en tout état de cause, le courant serait rétabli dans les trois mois. Il avait précisé de plus que «le gouvernement français décidera de la nature de l’aide en fonction de l’inventaire établi par les experts». Pour sa part, M. Georges Moawad, directeur général de l’EDL, avait indiqué que «le premier transformateur sera installé à Jamhour d’ici à un mois ce qui permettra d’augmenter les heures d’alimentation». Pour en revenir à M. Anselmini, il avait remis mercredi son rapport au ministre des Ressources hydrauliques et électriques Sleiman Traboulsi. Ce dernier avait affirmé, vingt-quatre heures auparavant, que «EDF est notre consultant. Elle nous communique ses avis et conseils de façon continue». Questionné à ce sujet par L’Orient-Le Jour, M. Traboulsi s’est contenté de rappeler qu’il existe un contrat passé entre l’Électricité du Liban et EDF «pour divers services, dont certains, très importants, avaient été discutés lors de la visite de M. Anselmini à mon bureau». À l’intention de L’Orient-Le Jour, M. Traboulsi a assuré que les déclarations de son collègue de l’Intérieur «ne signifient pas que le courant sera assuré 24 heures sur 24 dans toutes les régions libanaises avant le 5 mars prochain, mais que le rationnement sera réduit graduellement d’ici là». Quoi qu’il en soit, il y a loin entre la date du 5 mars avancée par M. Murr et celle d’une année fixée dans le rapport de l’expert français Anselmini. Les tarifs en commission parlementaire Sur un autre plan, la commission parlementaire des Travaux publics, du Transport et des Ressources hydrauliques et électriques a examiné hier la question de la distribution du courant électrique. Elle a également réclamé l’abolition des taxes de réhabilitation du réseau et la réduction des tarifs appliqués. Les députés Nicolas Ghosn, Assem Kanso, Élias el-Khazen, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, Alaeddine Terro, Nazih Mansour et Fayçal Daoud ont participé à la réunion qui s’est tenue sous la présidence de M. Samir Azar. Le ministre des Ressources Sleiman Traboulsi, le directeur de l’Exploitation au ministère Hassan Hachem et le directeur général de l’EDL Georges Moawad étaient également présents. Dans une déclaration faite à l’issue de la réunion, M. Azar a indiqué qu’elle avait servi à une revue détaillée des dégâts occasionnés par le raid israélien à Jamhour, Deir Nbouh et Baalbeck. M. Azar a poursuivi : «Le ministre des Ressources hydrauliques et électriques nous a informés des mesures d’urgence adoptées en Conseil des ministres, dont la création d’une commission ministérielle. Le directeur général de l’Électricité du Liban a ensuite fourni des explications sur les travaux accomplis en collaboration avec l’armée afin d’assurer la reprise de la distribution du courant électrique. Plusieurs députés sont alors intervenus sur la question de la protection de l’infrastructure du pays contre d’éventuelles agressions israéliennes et ont rendu hommage aux efforts de l’EDL pour assurer une distribution partielle du courant, étant entendu que l’amélioration se poursuivra jusqu’à atteindre une fourniture de 24 heures sur 24 dans quelques mois». «La commission a également entendu les observations de l’EDL à sa recommandation du 22 mars 1999 réclamant une réduction du tarif actuellement appliqué, l’abolition de la taxe de réhabilitation du réseau et l’émission de factures mensuelles», a conclu M. Azar.
Rationnement du courant électrique, état d’avancement des travaux de réparation dans les trois sous-stations détruites par les raids israéliens de la nuit du 7 au 8 février (Jamhour, Baalbeck, Deir-Nbouh), normalisation de la distribution : autant de sujets qui touchent de près à la vie quotidienne des Libanais et qui semblent devoir tourner à une polémique larvée et qui...