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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Etats-Unis - Imposant déploiement de forces de l'ordre Les étudiants stoppés à 400m de l'ambassade US(photo)

Depuis les déclarations américaines condamnant les attaques anti-israéliennes du Hezbollah au Liban-Sud à la suite des raids du 8 février, la colère dans les milieux estudiantins ne cessent de monter. Hier encore, au moins trois étudiants ont été blessés dans des affrontements qui opposaient les forces de l’ordre à plusieurs centaines de manifestants qui marchaient sur l’ambassade des États-Unis à Awkar, pour protester contre l’appui de Washington aux frappes israéliennes. La troupe s’était déployée en force dans toute la région et plus particulièrement autour de l’ambassade, à 400 mètres du bâtiment, ce qui a permis au personnel de la chancellerie de vaquer normalement à ses occupations. Toutefois, les soldats ont reculé peu à peu sous la pression d’au moins 2 000 manifestants, selon des témoins oculaires, 800 selon des sources policières, qui avaient réussi à franchir un premier barrage de la brigade antiémeutes, malgré les gaz lacrymogènes et les lances d’incendie des pompiers. Les manifestants ont lancé des pierres et tenté de poursuivre leur marche en scandant des slogans hostiles aux États-Unis et à Israël. «Mort à l’Amérique ! Mort à Israël ! Oui à la Résistance !», Honte à toi Satterfield, face de hibou», criaient les étudiants à l’adresse de l’ambassadeur des États-Unis. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Notre peuple est bombardé par les sionistes avec les armements américains», «La terre du Liban ne brûlera pas mais elle incendiera les soldats de Barak», le Premier ministre israélien. Après la dispersion des manifestants, deux heures plus tard, une cinquantaine d’étudiants, restés sur les lieux, ont rédigé un communiqué dans lequel ils ont qualifié l’ambassade américaine de «délégation israélienne» et estimé que la région de Awkar est une «terre occupée». «Nous allons désormais faire la même chose après chaque agression d’Israël contre un objectif civil», ont-ils affirmé. Plusieurs dizaines de jeunes se sont ensuite rendus en soirée devant le domicile du Premier ministre Sélim Hoss, à Beyrouth, pour protester contre la répression policière et dénoncer la politique américaine. Ils ont remis au chef du gouvernement un mémorandum dans lequel ils ont notamment réclamé l’expulsion de M. Satterfield. Selon des sources bien informées, M. Hoss aurait émis des réserves à cet égard en rappelant que le diplomate se fait uniquement l’écho de l’opinion du département d’État. De plus, a-t-il ajouté, les États-Unis sont les coparrains du processus de paix et le Liban ne peut se permettre de lui manifester une quelconque hostilité à leur encontre. Rappelant pour sa part son souci de respecter la liberté d’expression, l’ambassade des États-Unis a affirmé dans un communiqué qu’elle avait «entièrement confiance dans l’engagement du gouvernement libanais à maintenir la loi et l’ordre et à assurer la sécurité des missions diplomatiques et de leur personnel». Sit-in devant la CNN Les heurts avec les forces de l’ordre ne semblent guère avoir refroidi l’ardeur des manifestants qui comptent ainsi organiser cet après-midi un sit-in devant le bureau beyrouthin de la chaîne de télévision américaine CNN. Ce mouvement de protestation initié en grande partie par les étudiants de l’AUB et de l’Université libanaise, vise à dénoncer l’information «biaisée» propagée par ce média. Selon le communiqué publié par les étudiants, la CNN «appuie l’ennemi et en fait une victime. Elle occulte de surcroît les épreuves que subit le peuple libanais en raison des agressions israéliennes». Les étudiants affirment en outre que la CNN a doublé les effectifs de son bureau à Beyrouth et acheminé des équipements de pointe, en prévision d’une «dangereuse escalade militaire», qui serait couverte «de la manière dont l’Amérique le juge adéquat». Interrogé par l’AFP, le chef du bureau de la CNN à Beyrouth, M. Brent Sadler, a déclaré que ni les effectifs ni l’équipement de son bureau n’avait changé. «Nous sommes une petite équipe de quatre personnes, et travaillons très dur. Nous sommes là pour couvrir les événements et n’avons pas d’autres informations que celles dont disposent les autres journalistes», a-t-il ajouté. La CGTL et Amal Le mouvement de protestation s’étend aux syndicats, et la Confédération générale des travailleurs, appuyée par le mouvement Amal, s’apprête aussi à organiser aujourd’hui une manifestation de la place Barbir au siège de l’Escwa, place Riad el-Solh, en signe de protestation contre les frappes israéliennes et de soutien à la Résistance. La CGTL a adressé une lettre dans ce sens au mohafez de Beyrouth, M. Yaacoub Sarraf, le notifiant de sa décision d’entreprendre une manifestation pacifique. Notons par ailleurs que les colonies libanaises à Athènes et Paris ont également organisé hier des manifestations anti-israéliennes devant les ambassades de l’État hébreu.
Depuis les déclarations américaines condamnant les attaques anti-israéliennes du Hezbollah au Liban-Sud à la suite des raids du 8 février, la colère dans les milieux estudiantins ne cessent de monter. Hier encore, au moins trois étudiants ont été blessés dans des affrontements qui opposaient les forces de l’ordre à plusieurs centaines de manifestants qui marchaient sur...