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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Une troïka (Barak, Lévy, Mordehaï) habilitée à décider des représailles Israël franchit un nouveau degré dans les menaces

Une troïka dirigée par le Premier ministre israélien Ehud Barak s’est vue confiée hier la décision de lancer d’éventuels raids contre des infrastructures civiles au Liban en cas d’attaque contre l’armée israélienne, a indiqué la radio militaire israélienne citée par l’AFP. Le Cabinet de sécurité a confié à M. Barak ainsi qu’au chef de la diplomatie David Lévy et au ministre des Transports et ex-ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï, les pleins pouvoirs pour décider d’éventuelles représailles. Jusqu’à présent, les membres du Cabinet de sécurité devaient tous être consultés avant que l’aviation n’obtienne le feu vert pour attaquer des objectifs civils au Liban. La nouvelle procédure a pour but de permettre le lancement d’opérations de représailles immédiatement après des attaques du Hezbollah contre la zone de 850 km2 occupée par l’armée israélienne au Liban-Sud, selon la radio. Trois ministres font opposition Trois ministres considérés comme des «colombes» – Yossi Sarid (Éducation), Yossi Beilin (Justice) et Shlomo Ben Ami (Sécurité intérieure) – se sont opposés à ce changement, d’après la même source. Interrogé par la radio militaire, le général Mofaz s’est refusé à donner le moindre détail sur la réunion du cabinet de sécurité, à laquelle il a assisté. Il s’est borné à affirmer qu’il était «inconcevable que le Hezbollah dispose seul d’une liberté d’action totale pour attaquer nos soldats à partir de villages du Liban-Sud, en violation des arrangements de 1996. Il est aussi de notre devoir de protéger nos soldats», a-t-il dit. Selon ces arrangements conclus en avril 1996 au terme d’une importante offensive militaire israélienne au Liban, Israël et le Hezbollah doivent s’abstenir de viser des cibles civiles de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise et de tirer à partir de zones habitées. L’armée israélienne accuse le Hezbollah de violer cette dernière disposition en tirant des roquettes antichars sur des positions militaires israéliennes à partir de villages, afin de se prémunir contre des représailles. Les propos de Mofaz divisent le gouvernement Sur un autre plan, les déclarations publiques du chef d’état-major israélien, le général Shaul Mofaz, sur la nécessité de répliquer aux attaques du Hezbollah en tirant dans les villages du Liban-Sud d’où elles seraient lancées ont suscité une vive polémique au sein même du gouvernement. Le général Mofaz avait déclaré mardi qu’il recommanderait au cabinet de sécurité d’autoriser l’armée à «répliquer avec précision au Hezbollah partout où il se trouve, y compris dans les villages d’où il attaque nos soldats, tout en évitant de faire des victimes civiles». Dans une interview à la radio militaire, le ministre de l’Éducation, Yossi Sarid, a qualifié ces propos «d’étranges et sans précédent», affirmant qu’ils pouvaient «donner l’impression d’une tentative de manipulation de la part de l’armée sur le cabinet». «Je ne me souviens pas d’un chef d’état-major dévoilant publiquement ses recommandations avant même de les avoir présentées au cabinet», a ajouté M. Sarid. Selon M. Sarid, chef du parti de gauche Meretz, «les soldats ont le droit d’ouvrir le feu vers ceux qui les agressent, mais il y a une différence entre tirer à l’aveuglette en mettant en danger des civils et se défendre à bon droit». Mardi, le ministre des Affaires étrangères, David Lévy, s’en était déjà pris au général Mofaz. «Là où il faut frapper, nous frapperons, mais il faut tout faire pour que des civils innocents au Liban ne soient pas atteints», avait-il déclaré à la télévision publique. Il avait estimé que le général Mofaz «aurait mieux fait de présenter ses recommandations au gouvernement, chef suprême des forces armées, au lieu de s’adresser auparavant aux médias». Sept soldats israéliens ont trouvé la mort depuis le 25 janvier dans des attaques du Hezbollah. Six d’entre eux ont été tués par des missiles antichars TOW. Pour sa part, le vice-ministre de la Défense, Ephraïm Sneh, a défendu la position du général Mofaz. Les soldats israéliens «ont le droit de tirer vers l’endroit d’où les tirs sont partis, c’est le b-a-ba de la doctrine militaire», a-t-il affirmé. Le ministre du Tourisme, Amnon Lipkin-Shahak, un ancien chef d’état-major, a également estimé que «si les terroristes du Hezbollah utilisent des civils pour violer les arrangements de 1996 en tirant à partir des villages, l’armée israélienne n’a pas d’autre choix que de répliquer et le chef d’état-major a laissé parler son cœur».
Une troïka dirigée par le Premier ministre israélien Ehud Barak s’est vue confiée hier la décision de lancer d’éventuels raids contre des infrastructures civiles au Liban en cas d’attaque contre l’armée israélienne, a indiqué la radio militaire israélienne citée par l’AFP. Le Cabinet de sécurité a confié à M. Barak ainsi qu’au chef de la diplomatie David...