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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Etat hébreu cherche à enlever à la Syrie son atout libanais

En s’engageant publiquement à retirer ses troupes du Liban-Sud même en l’absence d’un accord avec la Syrie, le Premier ministre israélien Ehud Barak s’est efforcé d’enlever à Damas son atout libanais, dans la perspective d’une reprise des négociations avec Damas, estimaient hier des observateurs en Israël. «Si nous nous approchons du mois de juillet et qu’il n’y a toujours pas d’accord (sur le retrait), nous saurons quoi faire, nous saurons comment nous déployer sur la frontière sans accord», avait déclaré M. Barak lundi soir à Jérusalem. Le chef du gouvernement israélien s’est engagé à maintes reprises à un retrait du Liban d’ici à juillet «dans le cadre d’un accord» avec la Syrie, mais c’était la première fois qu’il affirmait publiquement que ce retrait aurait lieu même sans accord. «Désormais, il est clair qu’Israël se retirera quoi qu’il arrive en juillet. En le faisant savoir, M. Barak coupe l’herbe sous les pieds de la Syrie, qui se sert de la guérilla au Liban comme moyen de pression» sur Israël, a déclaré à l’AFP l’analyste diplomatique du quotidien Haaretz, Akiva Eldar. «M. Barak préférerait un retrait dans le cadre d’un accord qui garantirait la frontière nord d’Israël, mais ce n’est plus une condition sine qua non. En s’engageant publiquement, il crée une nouvelle donne pour une prochaine reprise des négociations israélo-syriennes», interrompues le 10 janvier, a poursuivi M. Eldar. Selon lui, ces pourparlers devraient reprendre sur la base d’une «formule de compromis» que Washington cherche actuellement à mettre au point. La Syrie a posé comme condition à une reprise des négociations que l’État hébreu s’engage au préalable à un retrait du plateau du Golan jusqu’à la ligne du 4 juin 1967, qui prévalait avant la guerre des Six-Jours. Selon la «formule de compromis» évoquée par M. Eldar, Israël accepterait de discuter du tracé de la ligne du 4 juin 1967 et la Syrie répondrait aux demandes israéliennes concernant une démilitarisation en profondeur «jusqu’à Damas» après la restitution du Golan. «La diplomatie américaine déploie de sérieux efforts pour remettre sur les rails les négociations israélo-syriennes sans négliger pour autant le volet palestinien», a indiqué à l’AFP un diplomate américain qui a requis l’anonymat. Il a souligné que c’était le sens de la mission de l’émissaire américain pour le Proche-Orient, Dennis Ross, attendu à la fin de la semaine dans la région. Des médias israéliens ont en outre évoqué hier la possibilité d’une médiation française concernant notamment le Liban, à la suite d’une visite discrète à Paris du directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Eytan Bentsur, à la fin de la semaine dernière. Le ministère a confirmé la visite, mais sans en révéler l’objet. «Les efforts américains ne sont pas nouveaux, mais la balle est désormais dans le camp syrien et il n’y aura pas de reprise des négociations aussi longtemps que Damas posera des conditions préalables», a déclaré à l’AFP Odelia Carmon Lazar, la porte-parole du ministre des Affaires étrangères, David Lévy.
En s’engageant publiquement à retirer ses troupes du Liban-Sud même en l’absence d’un accord avec la Syrie, le Premier ministre israélien Ehud Barak s’est efforcé d’enlever à Damas son atout libanais, dans la perspective d’une reprise des négociations avec Damas, estimaient hier des observateurs en Israël. «Si nous nous approchons du mois de juillet et qu’il n’y...