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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Eddé ne croit pas à un retrait unilatéral d'Israël

Dans une déclaration hier à l’Ani (officielle), l’ancien ministre Michel Eddé a expliqué pourquoi, à ses yeux, Israël n’avait pas intérêt à se retirer unilatéralement du Liban-Sud, estimant qu’une telle option, qui ne serait pas «innocente», comporterait plus de «dangers» pour l’État hébreu que pour le Liban «Il m’est difficile d’imaginer Israël se retirer unilatéralement du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest, et ce en dépit des menaces qu’ont lancé dernièrement ses dirigeants politiques et militaires», a estimé M. Eddé. Selon lui, les menaces israéliennes cachent en réalité chez l’État hébreu «une conscience parfaite de la portée de sa sévère défaite, mais aussi une tentative de masquer cette défaite dans la mesure du possible» . «Mais si, malgré tout, Israël se décidait à une évacuation unilatérale» du Liban-Sud, «il ne s’agirait nullement d’un retrait innocent tel qu’il aurait pu se produire dans le cadre de la résolution 425 (du Conseil de sécurité des Nations unies), mais au contraire d’un retrait agressif comportant des objectifs criminels à l’intention du Liban», a-t-il assuré. Il s’agirait, parmi ces objectifs, de «provoquer des troubles confessionnels et des conflits intérieurs, tout en en faisant assumer la responsabilité à la Résistance afin de la prendre au piège», a-t-il dit. M. Eddé a néanmoins souligné qu’un tel retrait de l’armée israélienne «comporterait pour l’État hébreu lui-même des dangers beaucoup plus graves que ceux qu’il destine au Liban». Ainsi, pour lui, tout retrait unilatéral «consacrerait définitivement la victoire de la Résistance sur l’armée israélienne et une cuisante défaite pour l’orgueil d’Israël. En conséquence, l’État hébreu perdrait de son prestige non seulement face à l’opinion israélienne intérieure, mais aussi et surtout auprès de certains pays arabes qui ont déjà signé des accords séparés avec lui ou qui ont normalisé leurs relations diplomatiques ou économiques avec l’ennemi». En outre, l’ancien ministre a estimé qu’en cas de retrait unilatéral du Liban-Sud, «c’est le théâtre palestinien qui exploserait, avec des conséquences imprévisibles». «Car il est clair, selon lui, qu’Israël a toujours refusé, et continue de strictement refuser de reconnaître, sous quelque forme que ce soit, les droits du peuple palestinien. Et le voilà qui continue à tergiverser, six ans après l’accord d’Oslo de triste mémoire, un accord qui n’a en aucune façon permis et ne permettra jamais au peuple palestinien de recouvrer ses droits légitimes». Le modèle de la Résistance De plus, a poursuivi M. Eddé, «l’action géante qu’aura accompli la Résistance au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest, avec le soutien de l’État et du peuple libanais, ainsi que l’appui essentiel et efficace de la Syrie, cette Résistance héroïque qui aura défait Israël après lui avoir infligé de lourdes pertes, deviendrait (toujours en cas de retrait unilatéral) le modèle à suivre pour les militants palestiniens et la Résistance palestinienne dans les territoires occupés». «Ils suivront sans nul doute son chemin et adopteront ses méthodes de lutte, car c’est le seul langage qu’Israël comprend et devant lequel il se plie», a-t-il soutenu. «Dans un tel cas, (le président de l’Autorité palestinienne) Yasser Arafat et ses collaborateurs ne seraient plus en mesure de persévérer dans leur politique de répression vis-à-vis de tous ces héros et patriotes palestiniens, comme c’est le cas aujourd’hui. Le peuple palestinien tout entier prendrait conscience du fait que la politique capitularde d’Arafat est catastrophique pour lui et ne peut mener qu’à l’effritement du front intérieur palestinien», a-t-il dit, affirmant s’attendre à une «révolution totale» de la part des Palestiniens. M. Eddé s’est par ailleurs interrogé sur la manière dont l’opinion israélienne et juive dans le monde pourrait-elle accueillir «un départ forcé d’Israël (du Liban-Sud) sans la réalisation d’aucun des objectifs premiers de l’État hébreu lorsque ce dernier a envahi une partie du Liban-Sud en mars 1978, à savoir l’occupation du sol et la mainmise sur l’eau». Il a affirmé qu’«aucune pression et aucune action barbare contre le Liban et son peuple ne pourraient mettre un terme aux opérations de la Résistance» et «qu’il n’est pas logique que l’armée libanaise se mette à réprimer et à tuer ses compatriotes pour servir les desseins d’Israël, comme certaines parties internationales nous le demandent». «Cela, le président de la République le refuse, tout comme le gouvernement, l’opposition et le peuple libanais tout entier. Non. Notre peuple ne fera pas le sale boulot qu’on lui demande de faire», a-t-il dit. Selon lui, «il ne reste plus devant Israël qu’une seule solution, c’est de poursuivre les négociations afin de parvenir à un retrait dans le cadre d’un traité de paix juste et global qui permettrait de mettre fin à l’occupation, de garantir les droits légitimes de tous, y compris du peuple palestinien, et d’en finir pour toujours avec les guerres dans la région».
Dans une déclaration hier à l’Ani (officielle), l’ancien ministre Michel Eddé a expliqué pourquoi, à ses yeux, Israël n’avait pas intérêt à se retirer unilatéralement du Liban-Sud, estimant qu’une telle option, qui ne serait pas «innocente», comporterait plus de «dangers» pour l’État hébreu que pour le Liban «Il m’est difficile d’imaginer Israël se...