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Actualités - ANALYSE

Le revirement américain : tactique ou remords tardif ?

Quelque chose de subtil, qui n’a pas encore été tout à fait compris ou analysé, s’est passé, entre l’agression israélienne de 7 février contre les stations électriques du 7 février et la réunion manquée du comité de surveillance, vendredi 11 février. Une espèce de valse-hésitation américaine, où le «devoir de solidarité» avec Israël, au mépris de l’évidence, se mélangeait à une obligation frustrée d’objectivité, due à la position de coparrain du processus de paix de Washington. Ce conflit de devoirs est aujourd’hui en passe d’être réglée, à coups de revirements nuancés. Selon une source diplomatique libanaise, la mort d’un soldat israélien tué le 11 avril dans l’explosion d’un missile tiré sur sa position d’Arnoun (Beaufort) n’est que le prétexte invoqué pour justifier le retrait de la délégation israélienne de la réunion qui devait se tenir au QG de la Finul, à Nakoura. La véritable raison est ailleurs : elle a trait à la délicate situation dans laquelle se seraient trouvés les États-Unis. Washington, en effet, s’était hâté de condamner le Hezbollah et de justifier l’opération israélienne. Ses prises de position, difficilement justifiables, avaient figuré en première page de tous les journaux et bulletins de nouvelles. Les responsables américains ne pouvaient se contredire, au sein du comité de surveillance, sans de graves conséquences. La première étant une demande de dédommagement que le Liban aurait présenté au Conseil de sécurité de l’Onu, sur base de la résolution du comité de surveillance. Selon la source citée, les États-Unis auraient ainsi considéré que l’absence de réunion était préférable à des discussions orageuses au sein du comité de surveillance et, de connivence avec Israël, auraient torpillé la réunion. Plutôt donc que la parution d’un communiqué final qui condamnerait Israël et qui aurait été refusé par les uns, ou renvoyant dos à dos agresseur et agressé, et qui aurait été refusé par les autres, ce sont deux communiqués unilatéraux qui ont émané de la réunion manquée : le premier du groupe France-Liban-Syrie, l’autre du groupe États-Unis-Israël. La situation conflictuelle est telle que pour que le comité de surveillance se réunisse à nouveau, il va falloir un accord préalable sur la teneur du communiqué final. Ce contenu devra normalement refléter les termes des arrangements d’avril, tels qu’Israël et les États-Unis tentent de les amender. Mais ce que les États-Unis et Israël recherchent désespérément et par tous les moyens, à savoir l’arrêt des opérations de résistance, parviendra-t-on aussi facilement à l’imposer en amendant les arrangements d’avril ? En tout état de cause, un première marche arrière américaine a été enregistrée, sous la forme d’une déclaration du nouveau sous-secrétaire d’État pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Edward Walker, qui vient de reconnaître que le bombardement des infrastructures civiles libanaises par Israël constitue une «violation» des arrangements d’avril. À la bonne heure ! Mais que va-t-on faire de cette toute petite violation de 50 millions de dollars ?
Quelque chose de subtil, qui n’a pas encore été tout à fait compris ou analysé, s’est passé, entre l’agression israélienne de 7 février contre les stations électriques du 7 février et la réunion manquée du comité de surveillance, vendredi 11 février. Une espèce de valse-hésitation américaine, où le «devoir de solidarité» avec Israël, au mépris de...