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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Ecoles - Le difficile équilibre entre les salaires et les scolarités L'enseignement privé est menacé, affirme le secrétaire des établissements catholiques

Le représentant du secrétariat des écoles catholiques au Liban, le père Camille Zeidan, a rejeté hier les arguments de ceux qui l’ont accusé d’avoir voulu empêcher les enseignants de se mettre en grève mardi dernier en menaçant de les licencier. La grève des enseignants visait à faire pression sur les propriétaires d’écoles privées et le gouvernement pour étendre à tout le corps enseignant une majoration des salaires indirecte équivalant à 6 échelons, obtenue en été par les enseignants du secondaire public. «Le sens du communiqué du secrétariat a été déformé, nous n’avons menacé personne», a dit le père Zeidan. «Nous sommes des démocrates, et nous croyons aux libertés, notamment au droit de grève et de manifestation, mais nous avons, nous aussi, des droits. Il était de notre devoir de donner notre avis, et de mettre en garde les enseignants contre les conséquences de leurs actes». Pour le père Zeidan, il ne fait pas de doute que l’enseignement privé en général, et les écoles catholiques en particulier, sont menacés au Liban, et le seront plus encore si la majoration demandée est accordée. Corollairement, c’est la liberté de choix des parents qui est mise en question, a-t-il souligné , avec une fermeté qui tranche sur l’attitude conciliante qui avait cours par le passé. Le père Zeidan a exposé, dans un long communiqué, les raisons qui ont poussé le secrétariat à s’opposer ouvertement à la grève des enseignants et à ses objectifs. Selon lui, c’est aujourd’hui «une question vitale» aussi bien pour un certain nombre d’établissements scolaires privés, que pour les enseignants et les parents. Ces derniers «ne sont plus en mesure de supporter une majoration des scolarités, inévitable en cas de relèvement des salaires des enseignants», a dit le secrétaire général des écoles catholiques, ajoutant que «ce n’est un secret pour personne que certaines écoles ont du retard à payer les salaires de leurs enseignants». Selon le père Zeidan, une majoration telle que l’entend le syndicat des enseignants signifie, à terme, une nouvelle diminution du nombre des élèves dans les écoles privées, et par conséquent des licenciements obligatoires d’enseignants. Mais l’école publique étant loin de pouvoir les recevoir, ces enseignants vont tout simplement se retrouver au chômage. 41 milliards de frais scolaires impayés Le père Zeidan a donné plusieurs chiffres à l’appui de ses affirmations. Selon lui, contrairement à ce qu’ils affirment, c’est un rajustement de plus de 25 % des salaires que les enseignants réclament , alors même que les salaires ont atteint, dans certains écoles privées, entre 78 % et 90 % du budget de l’école. 22 % du budget pour les frais de fonctionnement, c’est très peu, a-t-il jugé. Les frais scolaires restés impayés durant l’année scolaire écoulée (98-99), dans le seules écoles catholiques, s’élèvent au total à 41 milliards de livres libanaises, a-t-il encore précisé, somme qui s’ajoute à des déficits de 24 milliards et de 19 milliards pour les années scolaires précédentes (96-97 et 97-98). Volte-face des enseignants Enfin, le père Zeidan s’est déclaré surpris de la volte-face du syndicat des enseignants de M. Georges Saadé. Après avoir fait preuve de compréhension et avoir accepté le principe d’un examen global de la question, le syndicat a fait volte-face et a annoncé qu’il n’examinerait la question…qu’après la grève. Le père Zeidan reproche aux enseignants d’aborder la question uniquement du point de vue de leur intérêt, alors qu’il préconise une approche globale de la question des salaires, qui doit être examinée par «la grande famille de l’enseignement», qui comprend, outre les enseignants, les parents et les propriétaires d’écoles. Pour sa part, M. Hussein Yatim, président du syndicat des écoles privées, présent à la conférence, a déclaré que les enseignants en grève «ne représentent qu’une minorité active» qui entraînent, souvent à leur corps défendant, leurs collègues moins actifs. Il existe 73 000 enseignants au Liban, a-t-il dit, mais la minorité agissante ne représente qu’un pour cent de ce total. En conclusion, le père Zeidan a nié que l’on soit actuellement dans l’impasse, et a affirmé qu’un dialogue est toujours ouvert avec le syndicat des enseignants.
Le représentant du secrétariat des écoles catholiques au Liban, le père Camille Zeidan, a rejeté hier les arguments de ceux qui l’ont accusé d’avoir voulu empêcher les enseignants de se mettre en grève mardi dernier en menaçant de les licencier. La grève des enseignants visait à faire pression sur les propriétaires d’écoles privées et le gouvernement pour étendre...