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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-sud - L'Etat hébreu ne veut plus se contenter du comité de surveillance Nouvelles menaces israéliennes de riposte sur les infrastructures civiles

Israël a brandi hier de nouvelles menaces de riposte contre les infrastructures civiles au Liban, non seulement en cas d’attaque du Hezbollah sur le territoire israélien, mais aussi à la suite d’opérations contre ses soldats dans la zone occupée, au cas où ces opérations seraient menées à partir de régions habitées, ce qui est prohibé par les arrangements d’avril 1996, au même titre que les tirs sur des cibles civiles. Le Hezbollah a, pour sa part, fait savoir qu’il se réserve toujours le droit de recourir aux tirs de Katioucha sur le nord d’Israël, même si, pour le moment, il s’est abstenu de le faire. Les dirigeants israéliens se sont efforcés hier de convaincre leur opinion publique que les règles du jeu en vigueur avaient changé et que le Hezbollah ne pouvait continuer à attaquer des soldats israéliens au Liban-Sud sans que l’État hébreu ne lance des représailles violant les arrangements de 1996. «Si les terroristes continuent à violer ces arrangements en tirant ou en lançant des opérations contre nos soldats à partir de villages, nous nous sentirons libres d’attaquer des objectifs au Liban, y compris des infrastructures civiles», a prévenu Danny Yatom, conseiller pour les affaires de sécurité du Premier ministre Ehud Barak. «Israël n’a pas modifié les arrangements et nous souhaitons y revenir à condition que les terroristes agissent exactement en fonction de ces arrangements», a ajouté ce proche collaborateur de M. Barak dans une interview à la radio militaire. Le vice-ministre de la Défense Ephraim Sneh a également affirmé à la radio publique que «le changement essentiel intervenu ces derniers jours est que l’aviation israélienne a lancé une opération d’envergure contre des infrastructures au Liban, non pas en réaction à des tirs de roquettes du Hezbollah vers le nord d’Israël, mais à la suite d’attaques contre nos soldats». À propos de la Syrie, M. Sneh a souligné qu’Israël ne pouvait accepter de «négocier aux États-Unis, au moment où l’on tire sur nos soldats au Liban». Un autre proche de M. Barak, le ministre Haïm Ramon, a été encore plus explicite sur la nouvelle donne qu’Israël tente d’imposer. «Israël a maintenant clairement démontré à tous ceux qui jouent à ce terrible jeu libanais que nous répondrons à toute attaque contre nos soldats (ou) violation (des arrangements de 1996), en prenant pour cible non seulement le Hezbollah, mais aussi des infrastructures», a déclaré M. Ramon à la télévision israélienne, admettant qu’il s’agissait là d’une «chose nouvelle». «J’espère que cela provoquera une réduction des activités du Hezbollah», a ajouté M. Ramon. «Nous ne nous contenterons plus de plaintes déposées au comité de surveillance», chargé de veiller au respect des arrangements d’avril, a-t-il encore dit. De son côté, le chef d’état-major israélien, le général Shaoul Mofaz, a affirmé jeudi que les représailles israéliennes de ces derniers jours au Liban avaient réussi à dissuader le Hezbollah de lancer de nouvelles attaques contre Israël. «Je pense que nous sommes parvenus à créer une dissuasion sur le plan stratégique et j’espère que le niveau des activités terroristes du Hezbollah va se réduire et que nous serons en mesure de mieux le combattre», a déclaré le général Mofaz au cours d’une conférence de presse. Une première «L’objectif des raids était essentiellement de renforcer notre dissuasion et de réagir à la violation par le Hezbollah des arrangements d’avril», a-t-il souligné. Le général Mofaz a reconnu qu’il s’agissait de la première fois que l’armée israélienne attaquait des infrastructures civiles en représailles à des opérations visant des soldats israéliens. En juin, le gouvernement sortant de droite avait bombardé des installations électriques après des tirs de Katioucha du Hezbollah sur les zones peuplées du nord d’Israël. Le chef d’état-major israélien a précisé que l’État hébreu souhaitait que les arrangements d’avril restent en vigueur, mais envisageait de reconsidérer sa position si les combattants anti-israéliens au Liban-Sud «persistent à les violer». Le Hezbollah, qui s’est abstenu ces derniers jours de tirer des Katioucha contre le nord d’Israël, a toutefois affirmé qu’il se réservait le droit de recourir à cette arme si nécessaire. «Le non-recours par le Hezbollah dans l’immédiat à des tirs de roquettes de type Katioucha contre les colonies israéliennes de la Galilée, en représailles aux raids contre les stations électriques au Liban, est dicté par notre appréciation des circonstances actuelles», a déclaré un député du parti, Hussein Hajj Hassan, au quotidien séoudien Acharq al-Awsat. «Cela ne signifie pas que nous allons nous abstenir d’utiliser cette arme», a-t-il toutefois assuré. «Le recours à cette arme est toujours possible dans la bataille», avait affirmé mercredi le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem sur Radio Monte-Carlo. «Nous avons jugé qu’il était préférable de retarder le recours aux Katioucha, car nos objectifs ont été atteints sans recours direct à cette arme», avait-il ajouté, estimant que «l’ennemi a payé cher le prix (de ses raids au Liban)», et qu’«il a été mis à nu devant le monde». «Nous nous réservons le droit de riposter», avait-il insisté.
Israël a brandi hier de nouvelles menaces de riposte contre les infrastructures civiles au Liban, non seulement en cas d’attaque du Hezbollah sur le territoire israélien, mais aussi à la suite d’opérations contre ses soldats dans la zone occupée, au cas où ces opérations seraient menées à partir de régions habitées, ce qui est prohibé par les arrangements d’avril...