L'arrangement d'avril 1996

Au centre de la tension actuelle entre Israël et le Liban se trouve une série d’«arrangements» mis sur pied en avril 1996, à la suite de la dernière opération militaire d’envergure menée par Israël au Liban sous le nom de «Raisins de la colère». L’opération «Raisins de la colère», qui avait duré du 11 au 26 avril 1996, s’était terminée par un cessez-le-feu, mais aussi par la conclusion d’«arrangements» et la mise en place d’un «comité de surveillance» chargé de veiller à l’application de ceux-ci. L’accord de cessez-le-feu avait été élaboré par les États-Unis et la France, après consultation de la Syrie, et impliquait les gouvernements libanais et israélien. Le Liban s’engageait, dans l’article 1, à ce que «les groupes armés au Liban ne mènent pas d’attaques aux roquettes katiouchas ou par quelque arme que ce soit en Israël». Le principal «groupe armé» visé était le Hezbollah. Dans l’article 2, l’État hébreu, «ainsi que ceux coopérant avec lui», en l’occurrence sa milice auxiliaire de l’ALS (Armée du Liban-Sud), promettait de «ne pas tirer de quelque arme que ce soit contre des civils ou des cibles civiles au Liban». De manière plus générale, dans les deux autres articles de ces arrangements, les belligérants étaient convenus de ne plus viser des civils de part et d’autre de la frontière internationale israélo-libanaise et de ne pas lancer d’opérations militaires à partir de zones peuplées de civils «sous quelque circonstance que ce soit». Un comité de surveillance composé des États-Unis, de la France, de la Syrie, du Liban et d’Israël était laborieusement mis en place le 15 août 1996 pour s’assurer du respect des accords passés.