Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Autriche - Les manifestations se poursuivent contre l'extrême droite Haider se voit chancelier, malgré une tempête de critiques

Le dirigeant d’extrême droite autrichien Joerg Haider s’est dit convaincu lundi de devenir chancelier, malgré une tempête de critiques, si son parti remportait les prochaines élections, prévues en 2004. Mais l’entrée vendredi de son parti au gouvernement continue à provoquer des manifestations et de violentes controverses en Autriche où le président Klestil a lancé un appel au calme, et les condamnations de l’étranger ne s’apaisent pas. Le président portugais Jorge Sampaio a annoncé lundi le report sine die d’une visite d’État en Autriche du 1er au 3 mars. L’ambassadeur des États-Unis, rappelé pour consultations, doit quitter Vienne aujourd’hui. Le nouveau gouvernement dirigé par le chancelier conservateur Wolfgang Schuessel a dû prendre ses distances avec les positions de M. Haider, dont les ministres forment la moitié du Cabinet. Dans une conférence de presse à Klagenfurt, capitale de la province de Carinthie qu’il gouverne depuis 1999, M. Haider a assuré qu’il ne comptait pas diriger le gouvernement «dans les prochaines années». Mais «peut-être les prochaines élections nous donneront-elles la chance de devenir le premier parti (d’Autriche), je suis sûr qu’alors le président devra me charger de former un gouvernement», a ajouté M. Haider. Les prochaines élections législatives sont prévues en 2004. Les élections du 3 octobre ont fait de l’extrême droite le deuxième parti d’Autriche, avec 27 % des voix. M. Haider s’est déclaré convaincu que les critiques internationales contre la participation de son parti au gouvernement s’apaiseraient bientôt mais le nouveau Cabinet a fort à faire pour y répondre. Le chancelier conservateur Wolfgang Schuessel et ses ministres ont dû intervenir pour démentir que l’Autriche ait l’intention de bloquer le fonctionnement des conseils européens en usant de veto, comme l’avait laissé entendre M. Haider. Les quatorze partenaires de l’Autriche au sein de l’UE ont coupé les contacts politiques bilatéraux avec elle quand les ministres de M. Haider ont prêté serment vendredi. M. Haider est revenu lui-même sur ses propos. «Laissez-moi dire franchement qu’une menace de veto serait une mauvaise façon de chercher une nouvelle forme de dialogue avec l’Union européenne», a-t-il dit. Mais il a répété que certaines décisions de l’UE se prenaient à l’unanimité. «Dans ces conditions, il est clair que l’UE a intérêt à avoir l’Autriche à la table comme partenaire égale en droits». L’Autriche n’est pas suspendue des réunions multilatérales de l’Union européenne et le ministre autrichien d’extrême droite des Affaires sociales a été invité à une réunion ministérielle informelle vendredi à Lisbonne. Aux dirigeants israéliens qui ont dénoncé dimanche l’arrivée «d’éléments d’extrême droite» dans le gouvernement autrichien, M. Haider a répondu : «Il n’est pas possible qu’ils croient ce qu’ils disent». Il s’est dit convaincu que le gouvernement israélien changerait d’avis. Si le chef de l’extrême droite a modéré son propos vis-à-vis de l’étranger, il reste agressif en politique intérieure. Il a menacé lundi de poursuivre en justice l’ancien chancelier social-démocrate Viktor Klima. Dimanche, il avait parlé de «haute trahison politique» s’il s’avérait que ses adversaires avaient coordonné les réactions de l’étranger contre lui, une thèse favorite de la droite. Le président Klestil a demandé à tous les partis de modérer leurs interventions pour apaiser la situation politique. De nouvelles manifestations contre l’extrême droite étaient attendues lundi soir à Vienne, où elles sont quotidiennes depuis mercredi. Une coordination de mouvements de gauche a annoncé un important défilé pour samedi.
Le dirigeant d’extrême droite autrichien Joerg Haider s’est dit convaincu lundi de devenir chancelier, malgré une tempête de critiques, si son parti remportait les prochaines élections, prévues en 2004. Mais l’entrée vendredi de son parti au gouvernement continue à provoquer des manifestations et de violentes controverses en Autriche où le président Klestil a lancé un...