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Actualités - CHRONOLOGIE

Polémique - La presse écrite se solidarise avec l'audiovisuel Publicité et information électorales : Hoss n'écarte pas la possibilité d'une modification du projet de loi (photo)

En dépit des nombreuses réserves exprimées au sujet des dispositions du projet de loi organisant l’information et la publicité électorales, l’Exécutif n’est pas près de retirer le texte, d’autant qu’il a déjà été transmis à la présidence de la Chambre. Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, l’a affirmé samedi après avoir reçu les représentants de l’audiovisuel qui lui ont remis leurs remarques sur le texte. Dans le même temps, l’opposition, qui se considère particulièrement menacée par les conditions posées par le gouvernement pour la propagande électorale, affûte de nouveau ses armes en prévision de l’examen du texte en commission parlementaire. Aucune date n’a toutefois été fixée pour cela. Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, n’a toujours pas transmis le texte, qui est une annexe à la loi électorale, aux commissions concernées. Si le chef du Parlement – qui est lui-même opposé à la formule retenue par le gouvernement pour organiser l’information et les dépenses électorales – prend son temps, c’est parce qu’il préfère attendre que la tempête politique soulevée à la faveur du débat budgétaire se calme avant de demander aux commissions de s’attaquer à un projet de loi qui va mettre encore une fois face à face le gouvernement et l’opposition, estime-t-on de sources parlementaires. Dans les milieux proches de M. Berry, on se garde bien d’avancer une date pour le début de l’examen en commission, se contentant d’indiquer que le projet de loi sera remis «le plus tôt possible» aux commissions. Il n’est toutefois pas exclu que le bureau de la Chambre, qui doit normalement tenir une réunion cette semaine, fixe une date pour la transmission du texte aux commissions. En tout état de cause, l’annexe à la loi électorale doit être votée avant le 20 février pour qu’elle soit en vigueur, du moment que ses effets portent sur une période de six mois précédant la date des législatives, prévues à partir du 20 août. Entre-temps, le chef du gouvernement n’écarte pas la possibilité que des amendements soient introduits au texte. «Nous serons présents aux réunions des commissions et nous approuverons toute modification qui serve l’intérêt général et qui permette d’atteindre l’objectif escompté à travers l’élaboration de ce texte, à savoir l’organisation de l’information et de la publicité électorales pour pouvoir assurer la justice et l’égalité des chances entre les candidats aux élections», a déclaré M. Hoss aux représentants des médias audiovisuels qui lui ont remis samedi une copie de leurs remarques au sujet du projet de loi. Pour M. Hoss, un retrait du texte est «hors de question, maintenant que le projet de loi se trouve au Parlement». «Son amendement est toutefois possible et sera le fruit d’un accord entre le gouvernement, la Chambre et les représentants du secteur de l’audiovisuel», a-t-il ajouté en rappelant que l’élaboration d’une telle constitue un précédent au Liban. «Il est donc tout à fait normal qu’elle suscite un vaste débat», a-t-il encore dit. Répondant indirectement aux critiques selon lesquelles le texte contesté constitue une atteinte aux libertés, M. Hoss a déclaré : «Nous sommes particulièrement attachés aux libertés publiques et notamment à la liberté d’information. En aucun cas nous ne pouvons leur porter atteinte et notre pratique le prouve : nous n’avons jamais porté plainte contre un média ou imposé des contraintes aux moyens d’information en dépit des campagnes diffamatoires dont nous étions la cible et de l’altération délibérée des faits liés à la situation au Liban, sachant que d’autres n’ont pas hésité à agir de la sorte à plusieurs reprises». Le chef du gouvernement faisait notamment allusion à son prédécesseur, M. Rafic Hariri. Karam : « Une entité indivisible » Les représentants de l’audiovisuel se sont ensuite rendus auprès du président de l’Ordre des journalistes, M. Melhem Karam, pour lui remettre une copie de l’étude préparée par MM. Karim Pakradouni et Sami Touma. S’adressant à ses visiteurs, M. Karam a insisté sur la solidarité de la presse écrite avec les médias audiovisuels, soulignant que «le secteur de l’information forme après tout une entité indivisible» avant d’exprimer son optimisme quant à la possibilité de s’entendre sur une formule de compromis avec le gouvernement. Il a ensuite mis en garde contre toute atteinte aux libertés «qui constituent le pilier de la démocratie». L’étude préparée par MM. Pakradouni et Touma est essentiellement axée sur le chapitre de l’information électorale dont le monopole revient à Télé-Liban. Les médias audiovisuels estiment en effet que la loi proposée les prive de leur droit «élémentaire qui est d’informer l’opinion publique» et prive cette dernière de son droit «à savoir, à se renseigner et à s’exprimer». Dans le même ordre d’idées ils dénoncent les frais imposés pour les informations électorales, soulignant que le fait de fixer un prix pour l’information est en contradiction avec les lois en vigueur. «Que signifie un tel procédé ? Qu’on mette les programmes politiques à vendr ?e», s’indignent les représentants de l’audiovisuel.
En dépit des nombreuses réserves exprimées au sujet des dispositions du projet de loi organisant l’information et la publicité électorales, l’Exécutif n’est pas près de retirer le texte, d’autant qu’il a déjà été transmis à la présidence de la Chambre. Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, l’a affirmé samedi après avoir reçu les représentants de...