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Actualités - CHRONOLOGIE

Vodafone : de l'obscurité à la scène mondiale en moins d'une décennie

Obscure société britannique de téléphonie mobile au début des années 1990, Vodafone AirTouch est devenue en une décennie l’une des trois grandes capitalisations boursières européennes, ce qui lui a donné les munitions pour lancer le plus gros rachat en Bourse de l’histoire. Séparé en 1991 de son ancienne maison-mère, l’électronicien Racal, et mis en Bourse, Vodafone a même brièvement détrôné le finlandais Nokia de son rang de premier européen après le lancement de son OPE. La baisse récente de son cours le laisse encore à la 3e place derrière Nokia et Deutsche Telekom. Mais son statut de numéro un mondial de la téléphonie mobile occulte une grande faiblesse : la modestie de sa présence à l’étranger, où il n’occupe souvent qu’une position de minoritaire au sein de partenariats. Même après sa fusion avec l’américain Airtouch, annoncée en janvier 1999, Vodafone avait dû laisser la majorité à son partenaire Bell Atlantic dans la filiale regroupant les réseaux américains des deux entreprises. Conscient de cette fragilité sur un marché en évolution constante où les positions peuvent toujours être remises en jeu avec l’évolution de la technologie, Vodafone avait annoncé en novembre son intention de prendre le contrôle de ses filiales étrangères «partout où cela est possible». Au Japon, Vodafone est monté à 26 % au sein de l’opérateur J-Phone. En Espagne, le groupe, qui détient 21,7 % d’Airtel, négocie l’acquisition des 30,5 % du Banco Santander Central Hispano (BSCH) pour obtenir la majorité. La fusion avec Mannesmann lui apporterait des positions déterminantes en Italie et en Allemagne, où le groupe allemand occupe le deuxième rang du marché, ainsi qu’en France, où il est un des partenaires de Vivendi dans Cegetel. À la fin 1999, Vodafone AirTouch comptait plus de 35,5 millions de clients dans les 24 pays où il est implanté sur les cinq continents. Au Royaume-Uni, qui représente 22,3 % de la clientèle totale du groupe, Vodafone comptait 7,94 millions d’abonnés clients à la fin 99, ce qui en faisait le leader du marché devant British Telecom et son réseau Cellnet. Malgré l’arrivée de nouveaux concurrents très dynamiques comme Orange et One-2-One, Vodafone a réussi à conserver l’avance prise aux débuts du téléphone portable. Il a été le premier à lancer son service, en 1985, pour ensuite profiter à plein de l’explosion du marché britannique. Son directeur général Chris Gent, un conservateur europhile, jouit d’une très bonne cote personnelle auprès des milieux financiers qui apprécient son sens de la stratégie et sa rapidité de décision. Il ne lui aura fallu que quelques semaines pour rétorquer à l’achat d’Orange par Mannesmann fin 1999, qui rompait le traditionnel équilibre des relations entre les deux groupes.
Obscure société britannique de téléphonie mobile au début des années 1990, Vodafone AirTouch est devenue en une décennie l’une des trois grandes capitalisations boursières européennes, ce qui lui a donné les munitions pour lancer le plus gros rachat en Bourse de l’histoire. Séparé en 1991 de son ancienne maison-mère, l’électronicien Racal, et mis en Bourse, Vodafone...