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Actualités - CHRONOLOGIE

Télécoms - Le groupe britanniques s'impose comme le quatrième mondial en capitalisation boursière La mort dans l'âme, Mannesmann dit oui à Vodafone

Le conglomérat allemand diversifié dans les télécoms Mannesmann a cédé la mort dans l’âme aux avances de l’opérateur de téléphonie mobile britannique Vodafone AirTouch à l’issue du plus grand raid boursier de l’histoire. Après s’être battu bec et ongles contre Vodafone, Mannesmann a plié, quatre jours avant la clôture de l’offre hostile du britannique. Les deux firmes donneront naissance à la plus grande compagnie de téléphonie mobile du monde. La fusion évalue Mannesmann à environ 180 milliards d’euros (autant de dollars), soit la plus grande jamais réalisée. Mais, pour arriver à ses fins, le patron de Vodafone, Chris Gent, a dû relever in extremis son offre, ce qu’il s’était encore refusé à faire la veille, dans une interview à la chaîne de télévision allemande n-tv. Les actionnaires du groupe de Düsseldorf détiendront 49,5 % de la nouvelle entité, ceux de Vodafone, 50,5 %. Ainsi, selon Mannesmann, dans un communiqué, la firme britannique a rehaussé son offre d’environ «5 %» : pour une action Mannesmann, Vodafone versera 58,96 de ses actions (contre 53,7 initialement), ce qui valorise l’action du groupe allemand à environ 350 euros, soit plus que le dernier cours en Bourse qui s’était élevé jeudi dernier à 321,5 euros. Chris Gent, 51 ans, prendra la direction du nouveau groupe qui aura pour sièges les villes britannique de Newbury et allemande de Düsseldorf. Son ennemi d’hier, Klaus Esser, 52 ans, restera encore cinq mois à la tête de Mannesmann puis deviendra président adjoint de la nouvelle compagnie sans toutefois aucun pouvoir exécutif. «Nous sommes tous deux vainqueurs», a déclaré M. Gent lors d’une conférence de presse éclair donnée après un conseil de surveillance marathon de Mannesmann, qui a duré plus de sept heures. Quant à M. Esser, qui ne cachait pas ces derniers mois son hostilité pour le patron britannique, il a affirmé se réjouir à l’avance du travail commun avec M. Gent. Au cours des dernières discussions, les deux patrons auraient sensiblement rapproché leur stratégie, selon laquelle les activités de téléphonie mobile et fixe devaient être développées parallèlement, a déclaré M. Esser. Au début de cette bataille de plus de trois mois, M. Gent s’était fait le champion d’un développement unique de la téléphonie mobile. Les deux ex-adversaires ont également convenu de la filialisation rapide des secteurs de Mannesmann n’appartenant pas aux télécommunications, c’est-à-dire les pièces détachées automobiles, la construction mécanique et les tubes. L’abandon de ces divisions, témoins d’un passé glorieux mais désormais révolu de la firme de Düsseldorf, permettra de créer une firme Mannesmann «qui complète Vodafone», a déclaré M. Esser. Elles seront placées en Bourse au milieu de cette année. Le PDG du groupe français Vivendi, Jean-Marie Messier, s’est aussitôt félicité des retombées positives de cet accord pour son groupe. L’entente entre Vodafone AirTouch et Mannesmann constitue «une excellente décision pour la construction européenne», a-t-il déclaré. «Nous assistons par cet accord à l’émergence de grands acteurs européens, capables de rivaliser avec les géants américains», a souligné M. Messier, faisant allusion notamment au récent mariage US entre AOL et Time Warner. Vivendi et M. Messier ont joué un rôle décisif dans la bataille opposant Mannesmann et Vodafone. La firme britannique est en effet parvenue à persuader le groupe allemand des bienfaits d’une union, après avoir annoncé le 30 janvier dernier son alliance avec le groupe français dans l’internet. Mannesmann, qui espérait voir Vivendi jouer le rôle du «chevalier blanc» pour contrer le raid de Vodafone, s’est ainsi retrouvé au pied du mur et contraint de céder. Jean-Marie Messier pourrait d’ailleurs être le vrai vainqueur de cette bataille de géants : outre son accord dans l’Internet avec Vodafone, il compte bien empocher dans son escarcelle Orange, numéro trois britannique de la téléphonie mobile, que Vodafone/Mannesmann devra abandonner pour respecter les règles de la concurrence. Klaus Esser a annoncé hier que le conseil de surveillance a approuvé la nouvelle offre d’achat présentée par le britannique Vodafone AirTouch Plc.
Le conglomérat allemand diversifié dans les télécoms Mannesmann a cédé la mort dans l’âme aux avances de l’opérateur de téléphonie mobile britannique Vodafone AirTouch à l’issue du plus grand raid boursier de l’histoire. Après s’être battu bec et ongles contre Vodafone, Mannesmann a plié, quatre jours avant la clôture de l’offre hostile du britannique. Les...