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Actualités - CHRONOLOGIE

Les partisans d'un retrait unilatéral gagnent du terrain en Israël

Les partisans d’un retrait unilatéral du Liban, qui n’étaient qu’une poignée il y a quelques années, sont devenus légion en Israël, où l’opinion publique accepte de plus en plus mal les pertes humaines au pays du Cèdre, rapporte l’AFP. La mort lundi de trois soldats israéliens dans une attaque du Hezbollah a donné de nouveaux arguments à ceux qui veulent qu’Israël mette fin sans attendre à son occupation du Liban-Sud, où un millier de soldats israéliens ont trouvé la mort en 18 ans. Fer de lance de la campagne pour un retrait unilatéral immédiat, le mouvement des Quatre Mères, fondé par des mères de soldats servant au Liban, a sommé solennellement hier M. Barak «d’arrêter l’effusion de sang et de sortir l’armée du bourbier» libanais. «Il est inacceptable que nos jeunes gens aient à payer de leur vie l’incapacité des dirigeants à négocier» avec la Syrie et le Liban, a déclaré ce mouvement dans un communiqué. Dans l’après-midi, plusieurs dizaines de femmes appartenant à Quatre Mères ont participé à un «sit-in de deuil» devant le ministère de la Défense à Tel-Aviv. Les panneaux qu’elles brandissaient proclamaient «Il faut quitter le Liban», «Combien d’autres victimes?», «La zone de sécurité (occupée par l’État hébreu au Liban-Sud), un piège». «Aujourd’hui, à chaque fois que nous manifestons, les gens viennent nous apporter leur soutien, alors que dans le passé, on nous lançait des quolibets», a déclaré à l’AFP la présidente du mouvement, Rachel Ben Dor. Mais c’est sur le plan politique que le changement d’attitude des Israéliens concernant un retrait est le plus spectaculaire. Une partie de la droite nationaliste estime maintenant que la présence de l’armée israélienne au Liban affaiblit la position d’Israël face à la Syrie. Pour éviter le retrait du plateau du Golan qu’exige Damas, elle se dit ainsi prête à un retrait du Liban. Au Parlement, le porte-parole du groupe parlementaire du Likoud (droite), le principal parti de l’opposition, Danny Naveh, a ainsi créé un groupe militant pour un retrait du Liban, qui rassemble une dizaine de députés venus de différents horizons politiques. Paradoxalement, le chef du Likoud, Ariel Sharon, qui avait entraîné Israël dans l’aventure libanaise en 1982, met aujourd’hui en demeure le Premier ministre de tenir sa promesse de sortir l’armée israélienne du Liban-Sud d’ici à juillet. Il a expliqué sa position en recevant la semaine dernière une délégation du mouvement des Quatre Mères. «Je n’aurais jamais cru qu’un jour je serais allée voir un homme comme Sharon pour obtenir son appui à un retrait du Liban. Mais je me suis dit que peu importent ses motifs : l’essentiel, c’est qu’il pousse dans le bon sens», a confié à l’AFP l’une des participantes à cette rencontre, Zehara Antebi. «M. Sharon est depuis longtemps convaincu qu’il nous faut quitter le Liban, car nos soldats y sont devenus des otages pour les Syriens, qui ont placé ce pays sous leur coupe», a déclaré à l’AFP le porte-parole du dirigeant du Likoud, Raanan Ghissiin. «C’est une situation intolérable, car à chaque fois que Damas est en désaccord avec Israël au sujet du Golan, il lâche la bride au Hezbollah», a-t-il ajouté. M. Sharon, a expliqué son porte-parole, estime qu’il faut absolument «séparer les dossiers syrien et libanais et prévenir le Liban qu’il s’exposera à des représailles très sévères contre ses infrastructures» si, après un retrait, Israël était attaqué à partir de son sol. À gauche, le ministre de la Justice, le travailliste Yossi Beilin, qui a lancé la campagne sur le retrait, a développé des arguments semblables.
Les partisans d’un retrait unilatéral du Liban, qui n’étaient qu’une poignée il y a quelques années, sont devenus légion en Israël, où l’opinion publique accepte de plus en plus mal les pertes humaines au pays du Cèdre, rapporte l’AFP. La mort lundi de trois soldats israéliens dans une attaque du Hezbollah a donné de nouveaux arguments à ceux qui veulent...