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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Barak s'engage à châtier les coupables Le Hezbollah élimine Akl Hachem, numéro deux de l'ALS (photos)

Le Hezbollah a porté un coup dur dimanche à l’Armée du Liban-Sud (ALS) en tuant Akl Hachem, numéro deux de cette milice supplétive d’Israël, dans une attaque à l’explosif dans la zone occupée par l’État hébreu. Israël a aussitôt promis de venger la mort du chef des services de sécurité de l’ALS, qui commandait en outre la plus importante brigade de cette milice, déployée dans le secteur occidental de la zone occupée. Le Premier ministre Ehud Barak s’est engagé à «châtier» les auteurs de l’attentat. «C’est un incident très grave et très pénible. Nous allons faire en sorte que la situation ne se détériore pas sur la frontière israélo-libanaise et que les responsables (de l’attentat contre Hachem) soient châtiés», a dit M. Barak au cours d’une conférence de presse conjointe avec le président égyptien Hosni Moubarak. Le Premier ministre israélien a qualifié de «compagnon d’armes» Akel Hachem et s’est déclaré «convaincu» que le Hezbollah, qui avait déjà revendiqué l’attentat, est responsable de sa mort. «De toute façon, nous avons déjà attaqué ce matin plusieurs positions du Hezbollah», a annoncé M. Barak. De son côté, le vice-ministre israélien de la Défense Ephraïm Sneh a affirmé : «Ce meurtre ne peut passer sans riposte». «Sa mort n’affaiblira pas l’ALS, dont la colère ne fera qu’augmenter du fait de ce coup dur», a-t-il ajouté. Le Hezbollah a revendiqué l’assassinat du «traître», en révélant qu’un de ses commandos avait fait exploser une charge à 12h45 au passage du convoi de Hachem dans son village natal de Debel, où il résidait. «Le traître Akel Hachem, commandant la quatrième brigade de l’ALS, a été tué dans une attaque à l’explosif qui a visé son convoi dans la région de Debel, près de la ville de Bint Jbeil», dans le secteur occidental de la zone occupée par Israël, a déclaré un porte-parole du Hezbollah. «D’autres collaborateurs (de l’ALS) ont été tués ou blessés dans l’attaque», a-t-il ajouté, sans être en mesure d’en préciser le nombre. L’Armée du Liban-Sud a confirmé de son côté la mort de son numéro deux. «Les milices de l’ennemi irano-syrien ont fait exploser un engin dans le village de Debel au moment du passage du colonel Akl Hachem, commandant du secteur occidental de la zone, provoquant sa mort», a indiqué la radio de l’ALS, la «Voix du Sud». Hachem est mort sur le coup. Un officier de l’ALS, qui se trouvait avec lui en voiture, a été blessé, selon des services de sécurité dans la région. Processions de joie Dans l’après-midi, les partisans de la formation intégriste distribuaient des douceurs à la population dans leurs fiefs de la banlieue-sud de Beyrouth et à Baalbeck, suivant l’exemple des habitants des villages limitrophes de la zone occupée, descendus spontanément dans les rues à l’annonce de sa mort pour exprimer leur joie. À Beyrouth et dans plusieurs autres villes, par ailleurs, les partisans du Hezbollah ont organisé des processions automobiles pour célébrer le succès de l’attaque. Des dizaines de voitures, dont les passagers brandissaient des drapeaux jaunes ou rouges frappés du sigle du parti intégriste, ont sillonné dans la soirée les rues de Beyrouth en klaxonnant à tout rompre et en diffusant des hymnes de ce mouvement. Les mêmes scènes se sont reproduites à Baalbeck et à Saïda. Les partisans du Hezbollah avaient auparavant érigé des «barrages de joie» à Tyr et dans la banlieue-sud de Beyrouth. Hachem était «supposé succéder au général Lahd», selon le chroniqueur de la radio publique israélienne, cité par la radio de l’ALS. Selon des diplomates arabes, «sa mort va mener à la désintégration de ce qui reste» de l’ALS, qui compte aujourd’hui moins de 2 500 hommes contre plus de 3 000 en 1997, selon une source proche de cette milice. En effet, les défections ont nettement augmenté au sein de l’ALS au cours des deux dernières années, notamment celles de responsables de ses services de renseignements, suivies d’un démantèlement de plusieurs réseaux d’espionnage en faveur d’Israël à Beyrouth et dans le reste du Liban. Lourd bilan En outre, et en dépit des déclarations israéliennes se voulant rassurantes, l’annonce par le Premier ministre israélien Ehud Barak de sa décision de retirer son armée avant juillet 2000 de la zone de 850 kilomètres carrés qu’elle occupe au Liban-Sud a particulièrement ébranlé les miliciens, inquiets sur leur sort. En effet, le Liban continue de rejeter les exigences d’Israël qui veut discuter du sort des membres de l’ALS lors des pourparlers de paix avec le Liban. Ces pourparlers, suspendus en 1994, devraient reprendre lorsque des progrès seront réalisés dans les négociations syro-israéliennes, entamées le 15 décembre à Washington. Pour le vice-ministre israélien de la Défense, «la Syrie a lâché la bride au Hezbollah et lui a permis de perpétrer un attentat qui pourrait provoquer une détérioration de la situation. Cela prouve que Damas n’est pas réellement intéressée par la réussite des négociations», a ajouté M. Sneh. Quatre membres de l’ALS ont été tués et neuf blessés depuis le début de l’année dans des attaques du Hezbollah, selon un décompte de l’AFP. La milice avait eu au moins 23 morts et 82 blessés en 1999, la plupart dans des attaques du Hezbollah, qui lutte pour mettre fin à vingt et un ans d’occupation au Liban-Sud.
Le Hezbollah a porté un coup dur dimanche à l’Armée du Liban-Sud (ALS) en tuant Akl Hachem, numéro deux de cette milice supplétive d’Israël, dans une attaque à l’explosif dans la zone occupée par l’État hébreu. Israël a aussitôt promis de venger la mort du chef des services de sécurité de l’ALS, qui commandait en outre la plus importante brigade de cette milice,...