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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Liban-sud - Les ventes de terrains n'ont aucun caractère légal Hoss rejette tout nouveau tracé de la frontière

Le chef du gouvernement Sélim Hoss a ordonné hier une enquête sur les informations relatives à un nouveau tracé par Israël de la frontière avec le Liban, et réaffirmé le refus total de Beyrouth de toute modification de cette bordure internationalement reconnue. M. Hoss, qui s’exprimait devant les journalistes accrédités au Sérail, a indiqué avoir demandé au ministre de la Défense Ghazi Zeayter et au commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, de «prendre les mesures nécessaires pour s’informer de la réalité des démarches israéliennes dans la bande frontalière occupée, notamment au sujet des informations en provenance de cette région sur des relevés effectués par Israël sur des terrains libanais et sur un nouveau tracé de la frontière». «Le Liban rejette toutes les actions entreprises par Israël et demeure attaché à chaque pouce de son territoire, et à rien de moins. Il refusera tout nouveau tracé de la frontière internationale», a ajouté M. Hoss. «Entre-temps, nous allons attendre les informations du ministère de la Défense et du commandement de l’armée avant d’aviser», a-t-il dit. Interrogé sur les informations faisant état de ventes de terrains dans la zone occupée par le biais de fausses procurations, M. Hoss a répondu : «Cela ne nous intéresse pas. Tout cela n’a aucun caractère légal. Ce qui compte pour nous, c’est que sommes attachés à notre terre, à nos droits et à nos ressources hydrauliques». M. Hoss n’a pas précisé par quel moyen l’enquête allait être menée. Il convient cependant de signaler que l’armée libanaise dispose d’officiers de liaison au sein de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) ainsi qu’auprès de l’Onust (Organisation des Nations unies pour la surveillance de la trêve). L’Agence nationale d’information (ANI) avait affirmé le 21 janvier qu’Israël avait entamé des opérations d’arpentage dans des villages libanais proches de la frontière. Cette information avait été catégoriquement démentie le lendemain par l’Armée du Liban-Sud (ALS), qui avait affirmé qu’elle entrait dans le cadre d’une «campagne de désinformation». Auparavant, le 20 janvier, le chef d’état-major israélien Shaoul Mofaz avait estimé qu’un accord de paix entre Israël et le Liban devrait prévoir une nouvelle frontière entre les deux pays. «La frontière (nord) d’Israël aura un nouveau tracé à même de garantir une meilleure sécurité», avait-il indiqué, provoquant une réaction immédiate de M. Hoss, qui avait déjà annoncé à cette occasion que le Liban refuserait catégoriquement toute modification de la bordure. Jeudi, l’agence de presse allemande DPA a rapporté des informations en provenance de la zone occupée selon lesquelles Israël a réalisé des relevés topographiques sur des terrains relevant de huit villages de la région dans le but d’en annexer une partie dans le cadre d’un nouveau tracé de la frontière. Citant des habitants de la zone occupée, DPA a affirmé que les relevés, effectués ces deux dernières semaines par des ingénieurs israéliens, ont englobé les villages de Dhaira, Yarine, Marouahine, Ramia, Aïta el-Chaab, Rmeich, Yaroun et Maroun el-Ras, dans les secteurs occidental et central de la bande frontalière. Selon le moukhtar de l’une de ces localités, qui a requis l’anonymat, la plupart des terrains qui ont fait l’objet de relevés appartiennent à des Libanais qui résident hors de la zone occupée et dont un certain nombre a émigré vers les États-Unis, le Canada ou l’Australie. Selon lui, plusieurs de ces parcelles avaient été vendues au cours des deux dernières années à des sociétés non identifiées en vertu de fausses procurations et par le biais de courtiers locaux qui coopèrent avec l’ALS. Citant par ailleurs une source relevant de services de sécurité «neutres» dans la bande frontalière, DPA ajoute qu’au moins deux courtiers ont trouvé la mort l’année dernière dans des circonstances obscures près des villages de Ramia et de Yarine. Leur disparition était survenue alors que dans ces deux villages, des habitants les accusaient d’avoir vendu des parcelles sans que leurs propriétaires n’en soient informés et sur la base de procurations falsifiées. Toujours selon cette source, ce sont les «forces de facto» dans cette région, c’est-à-dire l’ALS, qui se sont chargées de l’enterrement des deux courtiers, et qui ont empêché toute enquête sur leur meurtre. DPA cite encore un autre moukhtar, d’âge avancé, qui estime que les opérations suspectes de relevés et de ventes de terrains rappellent ce qui s’était passé en Palestine avant la création de l’État d’Israël en 1948 : des parcelles vendues sans que les vrais propriétaires n’en soient informés et de faux titres de propriété établis au nom de nouveaux propriétaires juifs. La question des sept villages Sur un autre plan, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a indiqué hier dans une interview radiodiffusée que son parti comptait presser le gouvernement «de continuer à revendiquer les sept villages» considérés comme libanais et qui avaient fait l’objet d’un litige du temps du mandat britannique sur la Palestine. «Nous considérons ces villages comme une partie intégrante du Liban. Leur récupération exigera un effort de longue haleine que nous entreprendrons avec toutes nos forces», a déclaré cheikh Qassem. Officiellement, le gouvernement libanais n’a pas encore intégré cette revendication aux dossiers qu’il prépare pour les négociations, en dépit des pressions exercées dans ce sens par les milieux chiites, et notamment par le président de la Chambre Nabih Berry. Le Premier ministre a indiqué il y a deux jours que cette question était «envisageable», ce qui signifie que pour l’instant, elle n’était pas encore envisagée.
Le chef du gouvernement Sélim Hoss a ordonné hier une enquête sur les informations relatives à un nouveau tracé par Israël de la frontière avec le Liban, et réaffirmé le refus total de Beyrouth de toute modification de cette bordure internationalement reconnue. M. Hoss, qui s’exprimait devant les journalistes accrédités au Sérail, a indiqué avoir demandé au ministre de...