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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Déclaration de patrimoine - Deux précédents (le Amid et le président Chamoun) en 1954 R. Eddé critique le tintamarre autour de l'initiative Lahoud

Dans une déclaration qu’il nous a fait parvenir de Paris, le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, a critiqué «le tintamarre médiatique» fait autour de l’initiative du chef de l’État, le général Émile Lahoud, de déclarer son patrimoine. Il a rappelé que le président Camille Chamoun et lui-même avaient présenté, discrètement, une déclaration de leurs biens meubles et immeubles en 1954. Voici le texte de la déclaration de M. Eddé : «Il semble que le président de la République, le général Émile Lahoud, est mal conseillé par les militaires qui l’entourent. «À la grande stupéfaction de nombreux Libanais, la presse libanaise vient de publier et en manchette que le président Lahoud “avait présenté une déclaration de fortune au Conseil constitutionnel”. «Je me dois de rappeler que le président Camille Chamoun me demanda, alors que je venais d’être élu député en 1953, de lui présenter un projet de loi pour mettre un terme à la corruption qui sévissait dans l’administration, parfois ostensiblement. «Après une longue étude je lui présentai un projet de loi sur “l’enrichissement illicite” qu’il adopta après plusieurs modifications. C’est ainsi qu’est né le fameux décret-loi n° 38 du 18 février 1953. «L’année suivante, la Chambre adopta un projet de loi gouvernemental instituant l’obligation d’une déclaration de fortune que devaient faire tout fonctionnaire et toute personne chargée d’un service public. Ce fut la loi du 14 avril 1954. «Un jour, il me posa une question insidieuse : as-tu fait ta déclaration de fortune ? Je lui répondis que mon frère et moi (tous deux députés) l’avions faite. Et vous ? lui dis-je. Il me l’affirma. Mais il ne demanda pas à la presse de publier une nouvelle aussi banale. «Le 3 septembre 1956 fut promulguée la loi sur le secret bancaire dont je suis l’auteur, qui fut votée par le Parlement après de longues discussions. La déclaration de fortune devenait incompatible avec ledit secret. «Le nombre de banques s’élevait au Liban, en ce temps-là, à trente-cinq, pour atteindre plus de cent à la veille de la sale guerre de 1975 et pour retomber aujourd’hui à soixante-dix banques, si je ne me trompe. «La loi sur la déclaration de fortune étant tombée en désuétude, sans qu’aucune poursuite pour absence de déclaration n’ait eu lieu, le régime actuel jugea utile de procéder à une nouvelle législation sur la déclaration de fortune par la loi n° 154 du 22 décembre 1999. «En déposant la déclaration de fortune, le président Lahoud n’a fait que se conformer à la loi. Ce tintamarre de la presse est ridicule. «Par contre, s’il avait fait publier le contenu de sa déclaration, ce qu’il a le droit de faire, c’est alors qu’il aurait mérité des éloges et la presse aurait pu publier en manchette : “Un fait unique dans l’histoire du Liban”. «Il est temps que le général président s’entoure de conseillers civils érudits dont le seul objectif serait de servir le Liban».
Dans une déclaration qu’il nous a fait parvenir de Paris, le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, a critiqué «le tintamarre médiatique» fait autour de l’initiative du chef de l’État, le général Émile Lahoud, de déclarer son patrimoine. Il a rappelé que le président Camille Chamoun et lui-même avaient présenté, discrètement, une déclaration de leurs biens...