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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Conseil économique et social - Abou Rizk retire sa démission Le président de la CGTL accuse les services occultes d'ingérences

Si le président de la Confédération générale des travailleurs Élias Abou Rizk est revenu sur sa décision de démissionner du Conseil économique et social, cela ne signifie pas pour autant que le problème de la composition du bureau qui devait être élu hier est définitivement clos. En effet, selon le leader syndical, l’intervention des «services occultes» dans l’élaboration de la liste des candidats imposée au CES est évidente. Il a toutefois précisé à l’Orient-Le Jour que ce sont les autorités politiques et le Premier ministre en particulier qui en assumaient l’entière responsabilité. En fait, M. Abou Rizk n’accorde pas une importance primordiale à la déconfessionnalisation des élections du Conseil. Pour lui, la priorité va à «la liberté du choix des candidats». En revanche, il soupçonne que, «sous prétexte de veiller à l’équilibre confessionnel», le gouvernement tente en réalité d’imposer sa volonté. Par sa démission du CES, le chef de la centrale syndicale avait voulu «stopper l’ingérence officielle dans le déroulement du scrutin». Qu’espère donc M. Abou Rizk en revenant sur sa décision ? «Garantir le climat qui convient à des élections libres et démocratiques». Il a ainsi exaucé le vœu du Premier ministre Sélim Hoss qui a souhaité hier encore que le président de la CGTL, «l’un des piliers de ce Conseil, révise sa décision». M. Hoss a en outre réaffirmé que le gouvernement ne s’est jamais mêlé et ne comptait en aucune façon se mêler du processus électoral. M. Abou Rizk estime en tout cas avoir réalisé son objectif de reporter le scrutin faussé, selon lui, par l’intervention des autorités officielles. Il a affirmé n’avoir donc plus de problème à réintégrer les rangs du CES. Le leader syndical souligne toutefois sa détermination à s’opposer à toute nouvelle tentative d’ingérence de la part du gouvernement tout en se déclarant disposé à coopérer avec ses collègues du CES «dans l’intérêt du Conseil et du Liban». Le report de l’élection De son côté, le doyen d’âge du Conseil économique et social, Toufic Abou Khalil, a donné des précisions sur les motifs qui l’ont incité à reporter le scrutin au 12 février prochain alors que celui-ci aurait dû avoir lieu hier. Selon lui, sa décision a été notamment inspirée par le «climat de tension» qui prévalait 36 heures avant l’échéance, un certain nombre de membres du CES étant décidés à boycotter le scrutin ou à s’y opposer. Aux yeux de M. Abou Khalil, il était donc évident que dans un tel contexte, «les élections n’auraient certainement pas été libres et démocratiques». À la question de savoir s’il prévoyait une autre possibilité d’ajournement du scrutin, M. Abou Khalil a répondu : «À 90 %, non. S’il est question de report, toutes les parties concernées au pouvoir ou en dehors du pouvoir devront assumer la responsabilité d’une telle décision devant l’opinion publique libanaise et extérieure». Le député Mohammed Abdel Hamid Beydoun et le Parti socialiste progressiste se sont déchaînés contre les tentatives d’insuffler à cette instance économique et sociale un esprit confessionnel. Réactions outrées M. Beydoun a rappelé dans ce cadre que «toutes les institutions nées après l’accord de Taëf sont dépourvues de tout critère confessionnel». Il a cité les exemples du Conseil constitutionnel, du Conseil national de l’audiovisuel et du Conseil économique et social. Selon lui, cette dernière institution a justement pour tâche d’améliorer la situation socio-économique et «de la protéger du confessionnalisme». Réuni sous la présidence de son chef, le député Walid Joumblatt, le PSP n’y est pas allé non plus de main morte. Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion, il a rappelé aux responsables officiels que «la privation, la pauvreté et l’oppression avaient été entre autres à l’origine de la guerre civile». Aux yeux du parti, les partisans du confessionnalisme et du capitalisme se sont ligués dès le début pour «vider le CES de son contenu. En effet, ils ont donné à cette instance un rôle consultatif alors qu’elle représente toutes les catégories de la population». En conclusion, le communiqué du PSP a souligné la nécessité de «lutter contre toutes les tentatives visant à saboter le CES et de raviver les réflexes confessionnels» du peuple. Par ailleurs, les professeurs à plein temps de l’Université libanaise ont dénoncé les ingérences des autorités officielles dans les affaires du Conseil économique et social.
Si le président de la Confédération générale des travailleurs Élias Abou Rizk est revenu sur sa décision de démissionner du Conseil économique et social, cela ne signifie pas pour autant que le problème de la composition du bureau qui devait être élu hier est définitivement clos. En effet, selon le leader syndical, l’intervention des «services occultes» dans...