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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Denniyé - Document de travail remis à Sfeir La Jamaa islamiya impute une certaine responsabilité au gouvernement (photo)

La Jamaa islamiya a imputé hier une certaine responsabilité au gouvernement dans l’affaire de Denniyé. Selon elle, le refus des services de sécurité de traiter avec ce groupe et leur volonté de le neutraliser ne firent que renforcer la présence des fondamentalistes sur le terrain et provoquer l’escalade. Une délégation de la Jamaa islamiya s’est rendue hier à Bkerké où elle a rencontré le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Les membres de la Jamaa islamiya ont remis au prélat un document de travail énonçant les positions de principe de leur mouvement vis-à-vis des affrontements sanglants entre les fondamentalistes du groupe sunnite al-Takfir wal-Hijra et l’armée libanaise à Denniyé (Liban-Nord), début janvier. Selon ce document, il convient de remonter aux premiers attentats à la dynamite contre des églises au Liban-Nord et aux arrestations et libérations successives de certains «islamistes déclarés» sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux, pour expliquer ce qui s’est produit à Denniyé. Un sentiment de peur croissant dans ces milieux en aurait alors résulté et aurait poussé certains à «des prises de position erronées» et d’autres à «profiter de l’état des choses dans le but d’hypertrophier ce désespoir». Le résultat de cette «combinaison de facteurs» fut, selon la Jamaa islamiya, l’apparition du groupuscule des rebelles armés au Liban-Nord. «Par la suite, les médias ont amplifié les événements, provoquant chez les gens une série de confusion dans les concepts et donnant une fausse impression de l’islam», affirme également le document. Clarifiant sa position par rapport au chaos suscité par l’affaire de Denniyé, la Jamaa islamiya insiste ensuite sur «le lien de fraternité qui l’unit aux chrétiens, élément essentiel de l’unité nationale au Liban», et souligne que «le musulman croyant ne peut être en même temps terroriste puisqu’il porte en lui un message de tolérance et de justice». «Nous sommes tous fondamentalistes si telle est la définition de ce concept», ajoute-t-elle. Le mouvement islamiste s’intéresse ensuite à la distinction entre les termes de «religiosité» et de «confessionnalisme». Selon lui, la plupart des gens ignorent que le véritable remède au confessionnalisme est la religion. Le véritable mal proviendrait alors des adeptes du «clientélisme confessionnel», qui ne sont, en fin de compte, «ni chrétiens ni musulmans». La Jamaa islamiya fait par ailleurs porter à la presse la responsabilité de l’avoir assimilée au groupe fondamentaliste de Denniyé. Elle estime que «ces accusations, qui se font au vu et au su de toutes les figures politiques qui savent sur quels piliers repose le projet politique du mouvement, visent à le saboter en le poussant à se départir de ses convictions». «Mais nous continuerons à défendre la nation contre tout genre de crise, et la scène islamique contre tout fanatisme», conclut-elle. Harmouch : Aucun lien entre les rebelles et la Jamaa islamiya À l’issue de sa réunion avec Mgr Sfeir, l’ancien député de la Jamaa islamiya, M. Assaad Harmouch, a affirmé que le climat de confusion qui régnait actuellement, assimilant le fondamentalisme à l’islamisme suite aux événements de Denniyé, «visait à porter préjudice à la stabilité et à la sécurité du pays». Dénonçant les opérations visant à lier la Jamaa islamiya au fondamentalisme qui s’est manifesté ces derniers mois au Liban-Nord, M. Harmouch a déclaré que «ces accusations visaient à empêcher le mouvement islamiste de remporter les prochaines élections législatives». M. Harmouch a enfin qualifié les affrontements de Denniyé de «perte à l’échelle nationale», appelant les autorités à «intégrer les différentes catégories du peuple libanais dans le projet étatique». «Il faut qu’aucune partie ne ressente qu’elle est volontairement éloignée de la vie politique pour des raisons confessionnelles ou régionales», a-t-il indiqué. «La loi électorale et le bon déroulement du processus électoral sont, à ce propos, les principaux éléments d’intégration des diverses forces politiques à l’État», a ajouté M. Harmouch. Il a enfin souligné que l’affaire de Denniyé était «une exception qui n’aurait pas d’impact sur la position initiale des milieux islamistes, déjà alignée sur les choix nationaux».
La Jamaa islamiya a imputé hier une certaine responsabilité au gouvernement dans l’affaire de Denniyé. Selon elle, le refus des services de sécurité de traiter avec ce groupe et leur volonté de le neutraliser ne firent que renforcer la présence des fondamentalistes sur le terrain et provoquer l’escalade. Une délégation de la Jamaa islamiya s’est rendue hier à Bkerké...