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Actualités - ANALYSE

Insitutions - Une initiative à fort impact moral La déclaration de patrimoine présidentielle, un geste symbolique fort (photo)

La visite rendue par le chef de l’État, le président Émile Lahoud, au siège du Conseil constitutionnel à Hadeth pour y déclarer son patrimoine personnel, a produit l’impact moral attendu. L’exemple venant de haut est enfin donné. Et le général s’acquitte à la lettre des engagements pris dans son discours d’investiture. Il confirme par son geste avec éclat que nul n’est au-dessus de la loi. Cependant, l’intendance a mal suivi, comme on dit familièrement. C’est-à-dire que l’information officielle s’est montrée trop zélée et par là, maladroite. C’est du moins ce que relève le président Omar Karamé. Le leader du Nord estime qu’en couvrant l’événement un peu trop bruyamment, la propagande étatique a nui à la modestie civique visiblement voulue par le principal intéressé lui-même. L’ancien président du Conseil laisse entendre qu’on a faussé de la sorte le message du général Lahoud, qui s’est efforcé de se comporter à dessein en simple citoyen. Il s’est rendu ainsi en personne à Hadeth au lieu de faire venir les magistrats à Baabda pour recueillir sa déclaration de patrimoine. M. Lahoud n’a pas non plus adressé sa déclaration par courrier ou par estafette. On notera ainsi que le chef de l’État place toujours les institutions avant tout. Il n’a présenté aucune objection à ce que le Conseil des ministres siège secteur du Musée, ce qui le contraint à se déplacer lui-même pour en présider les réunions. Alors que sous M. Hraoui c’était l’inverse. C’est-à-dire que c’était le Conseil qui se rendait auprès du chef de l’État. Toujours est-il que le président de la République a fait vite. Il s’est présenté devant le Conseil constitutionnel présidé par M. Amine Nassar moins de deux semaines après la publication dans le Journal officiel de la loi sur l’enrichissement illicite. Le délai imparti aux responsables est de trois mois. Les déclarations une fois collectées seront déposées à la Banque centrale. Elles ne pourront être vérifiées que sur mandat émis par les autorités judiciaires, en cas de poursuites pour corruption, détournements de fonds ou tout autre procédé d’enrichissement illicite. Pour en revenir à la fausse note attribuée à l’information officielle, un politicien indique que «la couverture au lieu de porter sur le fait en soi aurait dû être axée sur sa signification civique mais aussi politique. Il aurait fallu rappeler la détermination du président de la République à toujours agir en faveur de l’édification d’un véritable État des institutions et du droit. L’on aurait dû souligner le soin qu’il apporte à traduire ses engagements en actes concrets. Et aussi son constant souci de transparence. Son geste signifie que les lois sont faites pour être concrètement respectées, non pour dormir dans les tiroirs comme les dispositions antérieures sur l’enrichissement illicite. On sait en effet que le texte joliment baptisé “d’où tiens-tu cela ?”, adopté dans les années cinquante n’a jamais été appliqué». À ce propos, le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, M. Chaker Abou Sleimane, qui est bien placé pour le savoir, souligne qu’il existe un nombre impressionnant «de lois couvrant tous les domaines qui restent lettre morte depuis des décennies». Il faut donc les activer et au besoin les dépoussiérer. Pour y soumettre, comme le propose par exemple le général Lahoud, tous les citoyens sans exception. Comme dans les pays évolués. Il reste cependant à savoir si la mentalité, ici, suivra…
La visite rendue par le chef de l’État, le président Émile Lahoud, au siège du Conseil constitutionnel à Hadeth pour y déclarer son patrimoine personnel, a produit l’impact moral attendu. L’exemple venant de haut est enfin donné. Et le général s’acquitte à la lettre des engagements pris dans son discours d’investiture. Il confirme par son geste avec éclat que nul...