Liban-Sud - Un immeuble de trois étages détruit lors d'un raid aérien Série d'opérations du Hezbollah : un soldat israélien tué, trois miliciens de l'ALS blessés (photos)

Le Liban-Sud a connu hier une nouvelle flambée de violence qui s’est traduite par la mort d’un soldat israélien, pour la première fois depuis le début de l’année. Trois miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS) ont en outre été blessés ainsi que deux femmes libanaises, atteintes d’éclats lors d’un raid de représailles israélien dans l’Iqlim el-Touffah. Un immeuble de trois étages a été entièrement détruit lors de ce raid. Le soldat israélien a été tué dans une attaque du Hezbollah contre la position dite du Radar, dans le secteur occidental de la zone occupée au Liban-Sud. Seize obus se sont abattus sur cette position, ont indiqué des sources des services de sécurité. À Jérusalem, un porte-parole de l’armée israélienne a confirmé la mort du soldat, indiquant seulement que l’obus a été tiré à partir d’un secteur situé au nord de la zone occupée. Il s’agit du premier militaire israélien tué dans une attaque au Liban-Sud depuis le début de l’année et depuis la reprise, le 15 décembre, des négociations de paix israélo-syriennes. Un autre soldat israélien avait trouvé la mort accidentellement le 18 janvier au Liban-Sud. L’opération a été revendiquée par le Hezbollah qui a indiqué, dans un communiqué, que l’une de ses unités «a attaqué la position de l’ennemi sioniste à Radar, lui infligeant des pertes». Le Hezbollah a également revendiqué deux autres opérations contre des positions de l’armée israélienne et de l’ALS à Bayada et Hardoun, dans le même secteur. Il a affirmé avoir provoqué des «pertes» dans les positions attaquées. Trois miliciens de l’ALS ont été blessés dans le bombardement de leur position à Baraachit, dans le secteur central de la zone occupée, dans une autre opération revendiquée par le Hezbollah. Dans son communiqué à Beyrouth, le parti intégriste a précisé avoir blessé «trois agents de l’ALS, dont un très grièvement». Le Hezbollah a ajouté avoir attaqué également le fortin tout proche de Haddatha, affirmant avoir aussi occasionné des pertes dans les rangs de la milice pro-israélienne. Lundi, deux miliciens de l’ALS avaient été blessés dans des opérations revendiquées par le Hezbollah. Les pertes de l’ALS s’élèvent depuis le début de l’année à trois tués et huit blessés. Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Shaul Mofaz, avait récemment fait état pour sa part d’une baisse des pertes de ses troupes au Liban en 1999, 13 tués, le chiffre le plus faible de ces dernières années, en dépit d’une intensification des opérations de la Résistance. Quelques heures après la mort du soldat israélien à Radar, l’aviation de l’État hébreu a mené un raid de représailles sur le massif de l’Iqlim el-Touffah. Des chasseurs-bombardiers ont largué vers 16h00 deux missiles air-sol qui ont touché de pleint fouet un immeuble de trois étages situé à quelques dizaines de mètres d’un barrage de l’armée libanaise sur la route reliant les localités de Jbaa et Ain Boussouar, dans les hauteurs de l’Iqlim. Les décombres de l’immeuble, qui a été entièrement détruit, ont bloqué la route, mais nul n’osait s’en approcher, de peur d’un nouveau raid, les appareils israéliens continuant de survoler le secteur à basse altitude. Selon la police, le bâtiment, qui abritait au rez-de-chaussée un café ouvert uniquement l’été, était vide au moment du bombardement. Les deux femmes blessées, Maymané Safa, 60 ans, et Khadijé Haydar, 40 ans, qui se trouvaient dans un immeuble voisin, ont été atteintes par des éclats, a précisé la police. Par ailleurs, le Hezbollah a annoncé hier la mort d’un de ses combattants, également le premier depuis le début de l’année, tué lundi lors d’une confrontation avec les forces israéliennes. Taleb Hussein Harb, 27 ans, «un chevalier héroïque de la Résistance, a rejoint la procession des martyrs tombés pour la défense de la dignité de la patrie, sur la voie de la libération de la terre», indique un communiqué du parti. D’autre part, les funérailles d’un militant du Hezbollah, Mehdi Abdel Hassan Ibrahim, mort il y a quelques jours au cours de son hospitalisation en Italie des suites, selon le parti, des tortures qui lui avaient été infligées dans le centre de détention de Khiam, contrôlé par l’ALS, au Liban-Sud, ont eu lieu hier dans la banlieue sud de Beyrouth.