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Actualités - ANALYSE

Damas pour un dialogue islamo-chrétien intensifié

Retour de Damas, des politiciens affirment que la grande idée qui s’y trouve aujourd’hui cultivée est de promouvoir au Liban un dialogue islamo-chrétien intensifié. Les Syriens souhaitent que les instances religieuses et les pôles politiques des différentes communautés prennent langue, pour consolider les assises même du pays, c’est-à-dire son attachement à la coexistence. Principe vital ébréché par la guerre et que l’ère antérieure de la troïka n’a guère revitalisé. Selon ces sources, Damas reprend maintenant l’antienne imputant la guerre domestique à des parties extérieures, on sait bien lesquelles, désireuses de détruire le modèle libanais d’harmonie interreligieuse, pour ne pas dire interethnique. Les loyalistes affirment dès lors que les Syriens conseillent aux Libanais de traiter tous les problèmes par le dialogue réfléchi, dans un esprit mutuel d’apaisement et de conciliation. Ils recommandent dans ce cadre que l’on mette de côté les thèses ou les slogans offrant trop d’aspérités abruptes et a fortiori les prises de position fanatisées. Ce qui signifie que les Libanais doivent se méfier des mouvements sectaires qui prennent forme ici ou là, et les rejeter en bloc. Comme ils l’ont fait pour le groupe al-Takfir wal-Hijra, qui s’est manifesté de façon si violente dans le jurd de Denniyé, après avoir pris corps, semble-t-il, dans les vieux quartiers de Tripoli. Selon une des sources proches de Damas, «plus on s’approche de l’heure H dans les négociations, plus il faut craindre les manigances d’Israël. Cet État a tout intérêt à provoquer des troubles chez nous, pour nous déstabiliser et pour affaiblir en même temps la Syrie, notre allié organique. Les Israéliens espèrent toujours disloquer le tandem que nous formons. Ils veulent peut-être aussi se trouver une porte, par n’importe quel moyen, pour entrer en lice sur notre scène intérieure. En d’autres termes, s’il y a de nouveau des heurts entre parties libanaises, les Israéliens pourraient tenter de s’immiscer sous prétexte de défendre telle ou telle fraction qui aurait l’air d’être agressée». Un scénario, une menace, que les conditions objectives, tant sur le plan intérieur qu’au niveau des données régionales, rendent assez peu crédibles. Mais à un palier, à un degré moindres, le danger de provocations servant les desseins d’Israël est bien perceptible. La recette «diviser pour régner», ne serait-ce que relativement, est évidemment utilisable à tout moment par l’ennemi israélien. «D’autant, reprend le loyaliste, que certaines fractions, et l’on ne peut absolument pas le leur reprocher, commencent à avoir sérieusement peur de l’activisme intégriste libanais ou palestinien. Ce mouvement double, qui est parvenu à se doter d’un armement lourd et qui dispose encore de forteresses, a en effet beaucoup fait couler le sang ces derniers mois depuis le massacre des quatre juges à Saïda en juin 1999. Il est compréhensible que certains s’inquiètent et se demandent si l’objectif n’est pas d’éliminer leur présence au Liban en les forçant à émigrer en masse. Israël tire profit de ce climat d’inquiétude. Il faut donc, dans l’intérêt bien compris de ce pays, y mettre un terme par un dialogue national». Et de préciser que «Damas conseille la mise sur pied d’un comité englobant des responsables et des représentants de toutes les communautés, pour mettre au point la proclamation de constantes nationales incontournables, acte de foi dans l’unité de ce pays. Une plate-forme qui en même temps servirait de base de règlement pour tous les litiges intracommunautaires en suspens. Et qui éviterait des dérapages pour le moment déphasés comme la brusque position du chef du gouvernement en faveur de la déconfessionnalisation politique. Damas pense que ce n’est pas ainsi que l’on peut soigner le trauma psychologique provoqué par les événements de Denniyé. La Syrie veut actuellement encourager le modérantisme au Liban, car c’est la meilleure voie pour le dialogue national, où Bkerké a un rôle majeur à jouer. Et il est possible que cette tendance se retrouve dans les prochaines élections législatives où les modérés pourraient être favoris», conclut cette source.
Retour de Damas, des politiciens affirment que la grande idée qui s’y trouve aujourd’hui cultivée est de promouvoir au Liban un dialogue islamo-chrétien intensifié. Les Syriens souhaitent que les instances religieuses et les pôles politiques des différentes communautés prennent langue, pour consolider les assises même du pays, c’est-à-dire son attachement à la...