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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Coopération - Un député espagnol membre du Parlement européen en visite à Beyrouth L'UE prépare la phase 2 de son aide(photo)

L’une des principales caractéristiques du processus de partenariat euro-méditerranéen enclenché officiellement à la conférence de Barcelone, en novembre 1995, réside dans l’importance accordée au développement de liens privilégiés entre les sociétés civiles des 27 pays impliqués dans le partenariat en question (les quinze pays de l’Union européenne et les douze pays du sud de la Méditerranée). Cet effort axé sur le volet de la société civile s’accompagne, parallèlement, d’un soutien européen à la restructuration économique dans les pays du Sud qui se doivent de mettre en place des réformes adéquates pour être en mesure de s’ancrer, au cours de la prochaine décennie, à la vaste zone euro-méditerranéenne de coopération et de libre-échange. La visite-éclair que vient d’effectuer à Beyrouth un député espagnol membre du Parlement européen a fourni l’occasion de mettre en relief une fois de plus cet aspect original du processus de Barcelone. Membre du groupe du Parti populaire européen (démocrates-chrétiens) au Parlement européen depuis 1994, présidente de la commission juridique et du marché intérieur du Parlement, et membre suppléant de la commission des libertés et des droits des citoyens, Mme Ana Palacio a placé son bref passage à Beyrouth dans le cadre d’une opération de suivi des projets d’aide sociale mis en application par une ONG espagnole, pour laquelle elle travaillait au début des années 90, la Fondation pour la promotion sociale de la culture. Mme Palacio a évoqué l’action de cette ONG espagnole au Liban ainsi que l’approche sociale du partenariat euro-méditerranéen au cours d’un point de presse qu’elle a tenu hier au siège de la Commission européenne, en présence du chef de la délégation de la Commission, M. Dimitris Kourkoulas. Premier à prendre la parole, M. Kourkoulas a d’abord rappelé la différence fondamentale entre la nature de l’aide accordée par l’UE aux pays du sud de la Méditerranée avant et après la mise en place du partenariat, en 1995. Avant cette date, les rapports de l’UE avec les pays du Sud étaient régis par des accords bilatéraux à caractère essentiellement économique et financier. Après 1995, a souligné M. Kourkoulas, les accords bilatéraux ont été remplacés par le mécanisme mis en place à Barcelone. L’un des buts recherchés par l’UE dans le cadre du partenariat est désormais d’aider à la «restructuration économique dans les pays du Sud, dans la perspective de la réalisation de la zone euro-méditerranéenne de libre-échange», a précisé M. Kourkoulas, qui a souligné que le partenariat dépasse ainsi le cadre étroit de la seule assistance économique. «Il vise à aider les pays concernés à mettre en place des réformes économiques», a-t-il indiqué. Ces réformes sont d’autant plus vitales dans le contexte présent qu’elles pourraient permettre de faire face au phénomène de la mondialisation. Programme Meda Dans le cadre de ce processus de partenariat, un budget global pour la coopération avec l’ensemble des 12 pays du Sud est prévu, avec un montant estimatif pour chacun de ces pays, a déclaré M. Kourkoulas. Ce montant estimatif est fixé au cas par cas, en fonction des besoins et des moyens de chaque pays du Sud. Pour la période 1996-1999, le montant débloqué par l’UE pour la coopération avec le gouvernement libanais (programme dit Meda) a été de 100 millions d’euros (sous forme de dons). À ce programme Meda (destiné aux gouvernements) viennent s’ajouter (pour le Liban) les aides aux ONG (20 millions d’euros pour la période 1996-1999) ainsi que les prêts accordés par la Banque européenne d’investissement. M. Kourkoulas indique dans ce cadre que le nouveau programme de coopération Meda 2 sera lancé cette année. Le budget global correspondant devrait être fixé incessamment par l’UE. En ce qui concerne le Liban, le chef de la délégation de la Commission européenne précise que l’action de l’UE sera axée essentiellement sur la modernisation du secteur industriel et sur le Fonds social de développement dont le but est de favoriser une hausse du niveau de vie des couches défavorisées par le biais, notamment, de la création d’emplois. L’aide aux ONG Mme Palacio a ensuite pris la parole pour exposer trois cas spécifiques de coopération avec des ONG locales. Elle a notamment évoqué deux projets exécutés avec la Fondation Moawad et un troisième avec l’Association pour le développement rural, en collaboration avec la Fondation espagnole pour la promotion sociale de la culture. Un centre agricole a ainsi été créé (en 1994) à Zghorta, en association avec la Fondation Moawad, en vue de former et d’aider les agriculteurs de la région afin de moderniser leur production, de réduire son coût et d’accroître leur compétitivité. L’UE a consacré 300 000 euros à ce projet (sur un total de 600 000 euros), le reste étant assuré par l’association espagnole. Le deuxième projet exécuté avec la Fondation Moawad a pour objectif de stimuler, par le biais de campagnes d’informations, la participation de la femme à la vie politique. Le financement couvert par l’UE s’élève à 164 000 euros (sur 252 000 euros), le reste étant assuré par l’association espagnole. Ce projet a été lancé l’an dernier et devrait être suivi d’une seconde phase afin d’approfondir les actions déjà entamées. La Commission européenne et l’ONG espagnole ont, par ailleurs, mis en chantier un projet de «réinsertion socio-économique» au Liban-Sud (plus précisément à Tyr), en collaboration avec l’Association pour le développement rural. À partir de ces trois exemples de soutien aux ONG locales, Mme Palacio met l’accent sur la nécessité d’établir et de développer des liens entre les deux rives de la Méditerranée, soulignant à ce propos que l’Espagne souhaite jouer un rôle-clé de trait d’union entre les pays du nord et du sud du bassin méditerranéen. Mme Palacio souligne dans ce contexte l’importance du renforcement des droits de l’homme dans certains pays du Sud, comme moyen de consolider «le tissu social» des pays concernés. Mme Palacio estime sur ce plan que les pays qui sont partie prenante au processus de partenariat ont finalement pris conscience de la nécessité de développer les liens entre leurs sociétés civiles respectives. «Si on ne tient pas compte de la société civile, nul ne pourrait agir efficacement au niveau du tissu social», affirme Mme Palacio. Une approche qui revêt pour le Liban, peut-être plus que pour tout autre pays, une importance primordiale...
L’une des principales caractéristiques du processus de partenariat euro-méditerranéen enclenché officiellement à la conférence de Barcelone, en novembre 1995, réside dans l’importance accordée au développement de liens privilégiés entre les sociétés civiles des 27 pays impliqués dans le partenariat en question (les quinze pays de l’Union européenne et les douze...