Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

M. Hoss et les sept fantômes

Ce fut dit, redit et confirmé par M. Hoss et son gouvernement : il n’y aurait aucune modification frontalière entre le Liban et Israël au terme des négociations de paix. Personne d’ailleurs n’y trouvait à redire, à l’intérieur du périmètre libanais. En Israël non plus, à part une déclaration floue du chef d’état-major. Et puis soudain, notre Premier ministre et ministre des Affaires étrangères sortit de son chapeau l’histoire des «sept villages». Lui, à qui l’on ne connut jamais un tempérament de prestidigitateur, affirma d’abord que la seule rectification à son goût consisterait à exhumer ces lieux quasi mythiques pour les inclure dans notre territoire, se dédisant le lendemain en déclarant à peu près que ce contentieux était réglé depuis 1923, pour revenir à la charge le surlendemain avec, de nouveau, l’obsession de la récupération des «sept villages», sans désignation. En ce moment, qui est celui de la paix suspendue, les déclarations fantasmatiques du chef du gouvernement ne sont embêtantes que parce qu’elles tiennent du ridicule, et dérisoires parce qu’elles tiennent de la maladresse diplomatique, toutes choses mauvaises pour l’image du Liban, déjà si précaire au regard des deux puissances régionales qui nous flanquent, déjà si diminué dans les capitales occidentales. Mais non, on va nous chercher l’histoire de ces «sept villages» que, si je ne me trompe pas, le droit international ne nous permet pas de revendiquer, c’est tout juste si on n’ose pas en faire une «cause nationale», alors que nous ne possédons même pas, et M. Hoss ne doit pas en être dupe, les moyens d’en convaincre qui que ce soit. À cette étape, on se demande alors ce que cherche le Premier ministre en remontant au début des mandats franco-britanniques ? Un argument pour la paix d’après-demain, auquel cas ce technocrate est enclin à la mégalomanie, ce qu’on n’aurait jamais cru ? Ou, tout simplement, quelque chose à dire pour dire quelque chose alors qu’il n’y a pour une fois rien à dire, toute la parole étant confisquée par les États-Unis, la Syrie et Israël ? Les «sept villages», a-t-il dit, peut-être pour faire parler de nous au moins par les terminologues et autres lexicologues de l’Onu, qui ne planchent pas seulement sur le réel mais sur la totalité des mots, dès lors qu’ils sont mots...
Ce fut dit, redit et confirmé par M. Hoss et son gouvernement : il n’y aurait aucune modification frontalière entre le Liban et Israël au terme des négociations de paix. Personne d’ailleurs n’y trouvait à redire, à l’intérieur du périmètre libanais. En Israël non plus, à part une déclaration floue du chef d’état-major. Et puis soudain, notre Premier ministre et...