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Actualités - ANALYSE

Dossier régional - Tout dépend des pourparlers syro-israéliens Le problème des réfugiés palestiniens au centre des préoccupations libanaises

Le Liban y a mis du temps – et malheureusement des larmes et du sang aussi –, mais il a fini par réaliser que s’il existait, à part l’occupation, un problème grave à traiter avec Israël, c’était celui des réfugiés palestiniens. C’est ce que souligne un ancien ambassadeur, qui rappelle que le Liban a tendance à vouloir exiger le règlement préalable d’une telle question, lors des négociations à venir, pour accepter de signer un éventuel traité de paix. À son avis les autres points, comme le tracé frontalier, le dispositif de sécurité et les eaux ne posent pas de vraies difficultés. Les frontières sont en effet bien délimitées, reconnues internationalement et nullement contestées par l’une ou l’autre partie concernée. Le traitement du dispositif de sécurité sera probablementt facilité par les pourparlers syro-israéliens qui auront déjà eu lieu. Le partage des eaux est soumis pour sa part aux critères prévus dans les conventions et les lois internationales. Ce diplomate enchaîne en substance : «La question qui se pose aujourd’hui se présente comme suit : le jumelage signifie-t-il que le Liban doit se solidariser avec la Syrie et refuser d’intégrer les multilatérales qui vont se dérouler le mois prochain à Moscou, pour aborder notamment la question des réfugiés palestiniens ? La position commune à ce sujet est que la participation aux multilatérales est conditionnée par les progrès réalisés dans les bilatérales. Mais que faire si de tels progrès n’ont pas lieu, si le processus des bilatérales est de nouveau entravé ou bloqué ? Comment régler le problème des réfugiés palestiniens si on ne peut en négocier ni dans les bilatérales ni dans les multilatérales ?» «Le jumelage, poursuit cette personnalité, doit en principe englober tous les sujets intéressant l’un ou l’autre des deux partenaires. Il doit donc comprendre la question des réfugiés palestiniens qui préoccupe plus particulièrement le Liban. Cela signifie que les deux pays frères auront éventuellement à signer simultanément la paix avec Israël. C’est ce qui ressort d’ailleurs clairement du projet syrien de paix syro-israélienne dont l’article VIII, premier paragraphe, dit en toutes lettres : “Les deux parties, la Syrie et Israël, signeront cet accord simultanément à la signature par le Liban et Israël d’un traité de paix entre eux”. Donc, la Syrie lie en principe son propre aval à celui du Liban. Cependant, répétons la question : si le Liban refuse de signer tant que la question des réfugiés palestiniens n’a pas été résolue, la paix resterait-elle en suspens jusqu’à ce que ce problème soit réglé ? Est-il imaginable que les États-Unis, qui sont très pressés, et qui sont bien plus qu’un simple médiateur, acceptent que leur processus soit entravé ou compromis à cause de la question des réfugiés palestiniens au Liban ? Cette puissance qui s’impose comme une troisième partie à plein temps dans le conflit régional et qui dépasse même son rôle de parrain est tellement concernée qu’elle peut le cas échéant obliger les autres protagonistes à se plier à ses solutions ou à ses injonctions. Les Américains veulent en finir dans un délai de deux ou trois mois, pour que le président Clinton puisse achever en beauté son mandat. Et augmenter de la sorte les chances du candidat de son parti aux prochaines élections, qui devrait être son bras droit, le vice-président Al Gore. Le Liban et la Syrie pourraient-ils résister aux fortes pressions américaines et continuer à refuser de signer si la question des réfugiés palestiniens n’était pas réglée ? De plus, le Liban ne sait-il pas qu’il supporterait en fait tout seul le poids de telles pressions et serait désigné mondialement comme responsable du fiasco, car la Syrie pour sa part n’est pas confrontée au problème des réfugiés ?» Selon cet expert, le réalisme impose au Liban «de se montrer raisonnable : il doit discuter calmement avec la Syrie et avec les USA du problème des réfugiés, en sollicitant le soutien de la France et d’autres pays amis, pour trouver des solutions qui lui donnent satisfaction, sans se braquer ni brusquer les choses».
Le Liban y a mis du temps – et malheureusement des larmes et du sang aussi –, mais il a fini par réaliser que s’il existait, à part l’occupation, un problème grave à traiter avec Israël, c’était celui des réfugiés palestiniens. C’est ce que souligne un ancien ambassadeur, qui rappelle que le Liban a tendance à vouloir exiger le règlement préalable d’une telle...