Ain Dara - La plupart des personnes arrêtées ont été relâchées Lettre ouverte de la famille Haddad au président de la République

À la suite de la mort lundi dernier du jeune David Haddad sur une route secondaire à Aïn Dara et des remous que cette mort a provoqués au sein de la population du village, les membres de la famille Haddad ont adressé hier une lettre ouverte au chef de l’État, le président Émile Lahoud, dont nous publions le texte. Rappelons que la plupart des personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête ont été relâchées au cours du week-end. «Monsieur le président, La famille Haddad si durement éprouvée par la perte de l’un de ses jeunes, David, fauché au printemps de sa vie, demeure soucieuse de protéger la vie des gens et de respecter la suprématie de la loi. C’est pourquoi, elle vous demande d’accorder à cette affaire l’intérêt nécessaire, d’autant que vous avez toujours affirmé que nul au Liban ne sera au-dessus de la loi. La perte essuyée par la famille Haddad en général et par celle du jeune David en particulier est irréparable. Seules la vérité et la justice pourraient constituer pour elles une certaine consolation. Chaque jour qui passe sans enregistrer un progrès dans l’enquête ouvre la voie aux rumeurs et aux interprétations les plus diverses, nées de la peur et de l’angoisse. Ce retard constitue une menace non seulement pour les membres de la famille Haddad mais aussi pour toutes les familles de Aïn Dara et de ses environs. Les Haddad tiennent d’ailleurs à remercier les familles de Aïn Dara, toutes confessions confondues, pour leur élan de solidarité fraternel, à la suite du drame qui les a frappés et réaffirment leur foi constante dans l’établissement de l’État de droit. Ils tiennent toutefois à préciser qu’ils ne renonceront jamais à leur droit de connaître la vérité et de voir les coupables déférés devant le tribunal afin qu’ils soient châtiés conformément à la loi, dans l’espoir que cela puisse constituer une leçon pour tous ceux qui voudraient mettre en danger la sécurité du pays et celle de ses citoyens. Les Haddad sont confiants que ce régime sera à la hauteur de leur attente». Précisions de Halim Haddad Par ailleurs, nous avons reçu de M. Halim Haddad la mise au point suivante : «… Nous aimerions clarifier quelques points d’interrogation, et quelques détails qui prêtent à confusion, parus dans l’article “Trois versions mais aucune certitude” dans L’Orient-Le Jour de 14/01/2000. Premièrement, le vieux conflit entre les Haddad et les Yammine a été résolu depuis longtemps grâce aux bonnes volontés de membres des deux familles, et Ain Dara n’est pas du tout ce village fantôme décrit dans l’article. Deuxièmement, en ce qui concerne la question : “Que sont allés faire sur cette route pierreuse, un lundi soir, ces jeunes gens venus de Beyrouth ?” posée dans l’article, nous tenons à préciser que Tony et Charbel sont des amis à qui David a voulu montrer sa maison nouvellement bâtie à Ain Dara, et c’est après avoir visité la maison qu’il a voulu leur montrer cette route pierreuse que David aimait emprunter surtout quand il avait l’occasion d’avoir une Jeep. D’ailleurs, depuis qu’il a neigé, David n’a pas manqué une occasion de visiter son village natal. La joie de vivre de David est le plus beau souvenir que nous gardons de lui, et nous tenons à ce qu’elle ne soit jamais mise en question. Quant aux causes de l’incident, nous nous fions à l’enquête menée, dont nous attendons les résultats».