Clergé - Bain de foule pour le patriarche maronite à Baabda Sfeir : éliminer les obstacles qui empêchent le retour à la normale (photos)

C’est un véritable bain de foule que le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a pris hier, en se rendant à Baabda pour y présider les festivités marquant le tricentenaire de la fondation de l’Ordre des pères antonins. À son arrivée sur la place centrale de Baabda, le patriarche Sfeir a été accueilli par une foule impressionnante sortie exprès pour le voir. Au point que devant pareil accueil, le chef de l’Église maronite a déclaré : «Je ne mérite pas un tel accueil et l’attribue à la générosité de ceux qui nous ont convié ici et de Celui qui nous a mandaté pour le représenter, Jésus-Christ, qui nous a choisi pour paître le petit troupeau confié à saint Jean Maron, notre premier patriarche, voici 1 300 ans, et à la tête duquel se sont succédé 76 patriarches avant moi». Le patriarche Sfeir n’a pas manqué l’occasion d’adresser au président Lahoud, dont il pouvait apercevoir le palais à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau, de vibrantes salutations. Entouré de la foule des fidèles, il a formulé le vœu que le chef de l’État parvienne à «éliminer les obstacles qui empêchent le Liban de retourner à la normale». Le patriarche Sfeir devait avoir aussi des mots de concorde, qu’il a adressés aux fidèles. Après avoir vanté l’endurance des Libanais en général, et des maronites en particulier, et leur persévérance face aux épreuves et aux adversités, il les a invités «à bannir tout ce qui peut susciter des divergences» et confirmer dans leur prétention ceux qui nous considèrent «comme une nation qui ne sait pas ce qu’elle veut, et dont les membres sont en éternelle dispute». Le patriarche Sfeir devait ensuite se rendre dans une voiture décapotable surmontée d’une cage vitrée semblable au «papamobile» du pape offerte par la municipalité de Baabda, vers l’institut des Antonins de Baabda, où il a présidé l’office divin, devant un parterre de personnalités politiques, militaires et diplomatiques. Le nonce apostolique ainsi que le supérieur de l’Ordre des antonins, le père Semaan Atallah, devaient également prononcer des mots de circonstance. Le père Semaan n’a pas manqué d’évoquer le souvenir des prêtres antonins tombés durant la guerre, ainsi que celui de sœur Antoinette Zeidane, enlevée et assassinée le jour de l’an, dans des circonstances révoltantes.