Report d'une libération annoncée

La libération annoncée d’une vingtaine de Libanais détenus dans la prison israélienne de Khiam, au Liban-Sud, a été reportée à la suite de «complications», a affirmé hier le comité de suivi des Libanais détenus dans les prisons israéliennes. «C’est la première fois qu’une opération d’élargissement fait face à une telle complication, surtout qu’il ne s’agit pas d’un échange», a souligné, dans un communiqué, cette organisation. La presse avait annoncé le 4 janvier que le représentant du Liban auprès du comité international de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud, le général Maher Toufayli, avait informé les dirigeants libanais qu’Israël allait libérer 22 prisonniers de Khiam, par l’intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Selon des services libanais de sécurité, la libération de ces prisonniers, la plupart malades ou très âgés, devait intervenir avant la fête du Fitr. Selon le comité, l’annonce bruyante de leur libération serait un des facteurs de son report. Le comité estime que le succès des opérations précédentes – 70 libérés en 1999 – était dû à leur «accomplissement en silence, sous la supervision du Comité international de la Croix-Rouge, loin du tapage médiatique et de l’exploitation politique sectaire». Israël avait libéré fin décembre cinq membres du Hezbollah, détenus depuis des années en Israël sans jugement, à la suite d’une médiation de l’Allemagne. Quelque 150 Libanais sont emprisonnés sans jugement, certains depuis plus de 10 ans à Khiam, en zone occupée par l’État hébreu au Liban-Sud, dans cette prison gérée par l’Armée du Liban-Sud (ALS), où les interrogatoires sont menés par des Israéliens.