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Actualités - ANALYSE

Vie politique Perturbations dans l'alliance Hariri-Joumblatt

Lors de l’iftar qu’il donnait chez lui mardi dernier, le président Rafic Hariri a laissé courtoisement le micro à son hôte d’honneur, M. Walid Joumblatt. Il s’en est mordu les doigts, avoue-t-il. Les propos tenus par le leader progressiste étaient en effet si pointus que l’ancien chef de gouvernement, qui n’y songeait pas initialement, a dû prendre ensuite la parole pour s’en démarquer et en atténuer l’impact. Il a même été jusqu’à entrer en contact, après l’iftar, avec la présidence de la République pour bien souligner qu’il soutenait l’État et l’armée dans leurs efforts visant à préserver la paix civile dans le pays. Sur le plan de la forme, d’abord, l’ancien chef de gouvernement estime qu’un iftar donné en sa résidence revêt un caractère privé qui interdit des prises de position publiques tranchées. Autrement dit, et la même remarque avait été faite l’an dernier déjà à l’adresse de M. Sélim Hoss qui s’était déchaîné au cours d’un repas semblable en présence de son prédécesseur, il vaut mieux se limiter en de telles occasions aux généralités d’un mot dit de circonstance. Sur le fond, M. Hariri par son allocution a très diplomatiquement souligné que l’essentiel, dans une épreuve comme celle qui vient d’être imposée au Liban, est de se serrer les coudes. Une façon de noter qu’on ne peut à la fois se tenir aux côtés de la légalité, du pouvoir et de l’État et critiquer vertement des services officiels comme l’a fait M. Joumblatt. D’autant que ce dernier a paru imputer la responsabilité même du massacre des quatre juges à Saïda et des événements sanglants de Denniyé à l’incurie de ces services. Dès lors, M. Hariri a tenu pour sa part à souligner que le pays est confronté à un dangereux défi dont il ne peut triompher que par son unité, sa ferme volonté de déjouer les tentatives de le plonger dans la discorde intérieure, quelle qu’en soit la forme. Dans cette logique, il a proclamé son soutien total à l’État, au président de la République, au gouvernement, à l’armée, aux forces de sécurité comme à tous les services publics. Il a ajouté que le peuple tout entier adopte cette attitude, en laissant par là entendre que l’heure n’est pas aux réserves mentales. Il faut dire que M. Hariri, comme les autres pôles de sa communauté, s’est particulièrement alarmé du fait que les «rebelles» de Denniyé soient présentés sous le label sunnite. Il a tenu dès les premiers instants à bien mettre les points sur les i : les sunnites en tant que tels sont, comme tous les Libanais, contre les provocateurs qui cherchent à porter atteinte à la paix civile. Pour lui, il s’agit de contrer la machination sans se perdre dans de vaines querelles sur les responsabilités directes ou indirectes. Surtout à l’heure où le pays a plus que jamais besoin de se montrer uni au moment où il est appelé à s’engager dans des négociations cruciales avec les Israéliens.
Lors de l’iftar qu’il donnait chez lui mardi dernier, le président Rafic Hariri a laissé courtoisement le micro à son hôte d’honneur, M. Walid Joumblatt. Il s’en est mordu les doigts, avoue-t-il. Les propos tenus par le leader progressiste étaient en effet si pointus que l’ancien chef de gouvernement, qui n’y songeait pas initialement, a dû prendre ensuite la parole...