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Actualités - ANALYSE

Processus régional Les dernières cartouches des intégristes des deux camps

«Cette fois, dit un politologue renommé, c’est vraiment sérieux. L’Administration US et les États concernés sont résolus à régler pour de bon dans les mois qui viennent ce conflit arabo-israélien qui a empoisonné la région, et même la planète, depuis le démantèlement de l’empire ottoman. La meilleure preuve, c’est tout simplement que les ennemis de la paix, les juifs ultraorthodoxes comme les fondamentalistes islamistes, se mobilisent à fond pour tenter de torpiller le processus. Pour un peu, ils se ligueraient ouvertement». Et de souligner que «dans cet Armageddon, cette bataille de la dernière chance, tous les moyens sont bons. Il y a certes la violence brute qui est utilisée. Mais on recourt aussi à la communication, aux prises de position en flèche. Comme ce communiqué de l’association des rabbins prétendant qu’il serait impie de rétrocéder le Golan à la Syrie parce que le plateau ferait partie de l’Eretz Israël, l’Israël de la Bible». Cet analyste relève que «ce n’est pas simplement par idéologie pure que les mouvements extrémistes s’alarment de la paix qui vient. C’est aussi par instinct de conservation. Car ils ont peur qu’un accord général n’implique une série de mesures sévères prises en commun contre eux, au titre de l’éradication du terrorisme ou pour protéger la stabilité régionale». La personnalité citée insiste sur ce point : «Chaque fois qu’on semble s’approcher d’une solution, les fondamentalistes des deux bords se déchaînent à fond. On se rappelle ainsi que fin 95, deux attentats terribles, effectués à une semaine d’intervalle, avaient frappé le cœur de Jérusalem. Parallèlement à ces actions des islamistes palestiniens, un fanatique sioniste avait assassiné le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin. Pérès qui lui a succédé est tombé dans le piège de la démagogie. Il a ordonné une agression d’envergure, baptisée Les raisins de la colère, contre le Liban. Ce qui avait abouti à l’effroyable massacre des innocents de Cana. Pérès en a payé le prix en perdant les élections, au profit du faucon Netanyahu, qui a réussi à bloquer le processus pendant trois ans. L’action, ou si l’on préfère la réaction, des exaltés des deux bords avait donc porté ses fruits, ses raisins de la haine exacerbée. Le sommet antiterrorisme organisé alors à Charm el-Cheikh par les Américains n’a rien donné. Les attentats, visant notamment des ambassades US en Afrique ou même des centres aux States même, se sont poursuivis, fauchant des centaines de victimes innocentes. Il est rapidement apparu que, comme du temps de la guerre froide, il subsistait des États où les activistes pouvaient trouver refuge, aide, entraînement et financement. Il n’y a eu avec ces pays, en général, ni rupture de relations diplomatiques ni privation d’assistance. On s’est contenté le plus souvent d’une mesure symbolique : inscrire ces États sur la liste de ceux qui soutiennent le terrorisme, terme d’ailleurs contesté par nombre de gouvernements qui estiment qu’on ne peut l’imputer à des mouvements qui luttent pour la libération». «Aujourd’hui, enchaîne cette personnalité, le retour du processus sur le volet syrien, et bientôt sur le volet libanais, s’accompagne d’une manière presque naturelle d’une reprise de la campagne hostile. L’enjeu, sans jeu de mots, est fondamental pour les fondamentalistes. Mais il l’est encore plus pour les pays concernés. Il leur faut en finir à tout prix avec l’activisme extrémiste. Car en cas de paix, l’essor économique ne serait pas possible si la région n’était alors solidement stabilisée. Dès lors, il faut s’attendre à une escalade dans les affrontements au cours des prochains mois. Cela peut forcer plusieurs pays à adopter un profil particulièrement autoritariste, presque militaire, pour contrôler la situation. En pratique, la démocratie pourrait être un peu mise en veilleuse et les libertés restreintes, çà ou là. On ne peut contrer la violence que par des mesures dissuasives sévères. Les arrestations de suspects, les rafles vont sans doute se multiplier à titre préventif. De leur côté, les extrémistes vont peut-être tenter de commettre des assassinats ou des attentats suicide. Il nous faut donc rester vigilants et unis à l’intérieur. Et il faut espérer que la volonté internationale saura triompher du terrorisme et l’étouffer dans l’œuf».
«Cette fois, dit un politologue renommé, c’est vraiment sérieux. L’Administration US et les États concernés sont résolus à régler pour de bon dans les mois qui viennent ce conflit arabo-israélien qui a empoisonné la région, et même la planète, depuis le démantèlement de l’empire ottoman. La meilleure preuve, c’est tout simplement que les ennemis de la paix, les...