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Actualités - ANALYSE

Explications d'un cadre sécuritaire : il n'y a pas eu de défaillance

M. Rafic Hariri, en refusant d’accabler les services, rejoint la position qu’adoptent naturellement les loyalistes et les officiels. L’un de ces derniers, qui assume des responsabilités sécuritaires, s’étonne que des politiciens ou des corps constitués mettent en cause les services. «D’où prend-on, dit-il, que ces services ont failli à leur mission ? Que sait-on sur ce qu’ils ont fait ou non ?». Et d’expliquer un peu laborieusement que «s’il y a eu défaillance, c’est au niveau de l’information en direction du public. Nous n’avons pas clarifié les choses à temps et l’image que l’opinion a pu se faire s’en est trouvée tronquée. Il est inexact de soutenir que les services ne voyaient pas ce qui se passait. Quand des attentats ont été perpétrés au Nord contre des églises, des descentes, des perquisitions ont été effectuées à Tripoli. Nombre d’extrémistes, qui opéraient à partir de la capitale du Nord, ont alors gagné le maquis, par groupes de 3 à 6 éléments». «Chaque jeudi, indique encore cette source, le procureur général près la Cour de cassation, le directeur de la Sûreté générale, le directeur de la Sûreté de l’État, le directeur des FSI, le chef des S.R., le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire et le chef des services de sécurité syriens à Beyrouth se réunissent loin des feux de la rampe. À la mi-décembre, ils ont pris connaissance des informations signalant que des fondamentalistes, alimentés principalement par le mouvement du Palestinien Abou Mahjane, se cachaient dans le jurd. Les résultats des investigations effectuées après les attentats aux explosifs contre les lieux de culte, autrement dit les procès-verbaux des interrogatoires des suspects appréhendés, permettaient de se faire une idée sur les extrémistes et sur leurs intentions. Une liste nominale de ces éléments ainsi que de leurs objectifs potentiels a été établie. On a dès le départ su que la plupart d’entre eux se réclament du courant fondamentaliste wahabite et que certains sont des étrangers qui ont combattu antérieurement en Afghanistan ou en Tchétchénie. On a également compris qu’ils voulaient tenter de déstabiliser le Liban par des actions variées, à l’orée de son entrée dans les négociations régionales, pour frapper le processus en cours. Les responsables ont donc décidé d’ordonner une campagne militaire pour neutraliser ces dangereux éléments. Mais le coup d’envoi ne devait être donné qu’après les fêtes, pour ne pas les perturber. Cependant, pour éviter toute surprise, il a été décidé qu’en attendant, on multiplierait les patrouilles afin de dissuader les fauteurs de troubles de toute action pendant les fêtes. En réaction, les éléments armés ont pris les devants et ont tendu une embuscade à l’une de ces patrouilles, tuant quatre militaires et prenant en otages le commandant Naddaf et son ordonnance qu’ils ont par la suite assassinés». Et de conclure en répétant que «la seule faute, qui est plutôt une erreur d’ailleurs, est qu’après les attentats contre les lieux de culte, on n’ait pas signalé à l’opinion publique la fuite des extrémistes dans le maquis».
M. Rafic Hariri, en refusant d’accabler les services, rejoint la position qu’adoptent naturellement les loyalistes et les officiels. L’un de ces derniers, qui assume des responsabilités sécuritaires, s’étonne que des politiciens ou des corps constitués mettent en cause les services. «D’où prend-on, dit-il, que ces services ont failli à leur mission ? Que sait-on sur ce...