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Actualités - ANALYSE

Les libanais unis derrière la légalité Des politiciens critiquent le manque de prévention

Il est bon de le souligner : les Libanais de tous horizons ont soutenu, comme un peuple solidement soudé, l’État confronté au défi des hors-la-loi. Ces prétendus «rebelles» ont manifestement voulu mettre à l’épreuve la capacité des autorités locales à maintenir l’ordre, à contrôler la sécurité, à protéger la loi, les institutions. Et surtout la paix civile. Autant sinon plus que les responsables, ce peuple retrouvé tient à ce qu’on éradique tout germe de déstabilisation d’une main de fer, dans n’importe quelle région, et quels que soient les sacrifices à consentir à cet effet. Il sait en effet, d’instinct comme d’expérience, qu’en matière d’ordre public tout laxisme peut être suicidaire. Dans cet esprit, des sources politiques reprochent à la République issue de Taëf «d’avoir négligé de colmater les brèches qui sont apparues sur la scène locale. Il fallait étouffer dans l’œuf les velléités de création d’îlots d’insécurité. Cela aurait été beaucoup moins coûteux, à tous les points de vue». À en croire ces politiciens, «cela fait un certain temps que les services concernés ont repéré les éléments armés intégristes, libanais ou étrangers, qui se regroupaient dans le maquis de Denniyé. Ces services savaient que ces éléments cherchaient à semer la discorde dans cette région du nord. Ils n’ignoraient pas non plus quelle menace cet activisme représentait pour la sécurité. De même, les responsables avaient été avertis, il y a quelque temps déjà, que des fondamentalistes en rapport avec la Tchétchénie pouvaient s’en prendre à l’ambassade russe. Les informateurs avaient même précisé, à notre connaissance, qu’une attaque risquait d’avoir lieu à l’occasion des élections pour la mise sur pied d’une nouvelle Douma russe». Et de répéter que «les autorités n’auraient jamais dû permettre aux mouvements en cause de prendre une telle ampleur et se consolider. Il aurait fallu les briser alors qu’ils étaient encore à l’état embryonnaire. Dans le même sens, il aurait fallu installer un solide cordon de sécurité autour de l’ambassade russe. Mieux vaut prévenir que guérir et l’œil du maître, chanté par La Fontaine, aurait dû veiller au grain». Ces personnalités soulignent ensuite que «dans le jurd de Denniyé, il est nécessaire que l’action menée contre les fauteurs de troubles en fuite ne se relâche pas avant qu’ils soient tous appréhendés ou neutralisés. Comme dans tout cas d’infection, si le nettoyage n’est pas parfait, le mal risque de reprendre encore plus fortement. De plus, l’État a le devoir absolu, vis-à-vis de la population, de bien établir l’autorité de la loi, en actes et non pas seulement en paroles. Cette obligation est encore plus sacrée vis-à-vis de la mémoire des militaires et des agents tombés en mission». Concernant le fond politique, ces sources souscrivent à l’analyse générale selon laquelle «les tentatives de provoquer des troubles pour déstabiliser ce pays reflètent une volonté délibérée d’affaiblir le Liban dans le cadre des négociations régionales. On a essayé de donner de ce pays l’image d’un État faible et d’un peuple divisé incapable de se gouverner, pour que le règlement régional se fasse à ses dépens». «Il n’est cependant pas exclu, ajoutent ces politiciens, que les mouvements activistes, craignant qu’un accord de paix ne signifie leur liquidation, aient décidé de prendre les devants en espérant torpiller le processus. Il est en effet probable qu’en cas de paix les États de la région s’entendront sur une action commune pour éliminer toute menace dirigée contre le nouvel ordre établi, dont en premier lieu le danger que constitue l’extrémisme sous toutes ses formes. Des sanctions seraient certainement prévues alors contre tout pays qui protégerait et aiderait les activistes. Ces derniers, redisons-le, ont voulu prendre les devants au Liban dans l’espoir sans doute sinon d’empêcher la paix, du moins d’obtenir qu’elle se fasse aux dépens de ce pays. Qui, en restant affaibli, aurait continué à leur servir de refuge. Il est donc nécessaire aujourd’hui, à la lumière de tout ce que révèle l’affaire de Denniyé, d’élaborer un plan pour mettre un terme chez nous à tous les îlots d’insécurité, sans exception».
Il est bon de le souligner : les Libanais de tous horizons ont soutenu, comme un peuple solidement soudé, l’État confronté au défi des hors-la-loi. Ces prétendus «rebelles» ont manifestement voulu mettre à l’épreuve la capacité des autorités locales à maintenir l’ordre, à contrôler la sécurité, à protéger la loi, les institutions. Et surtout la paix civile....