Les autorités religieuses sunnites appellent à l'unité des rangs Le Conseil des muftis dénonce les agressions contre la troupe

S’il y avait encore un risque que les événements de Denniyé prennent une coloration confessionnelle et replongent le pays dans les affres des divisions internes, cette possibilité a été définitivement écartée hier, suite à la condamnation par la plus haute autorité religieuse sunnite des «atteintes» contre l’armée libanaise. Réuni à Dar el-Fatwa sous l’égide du mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, le Conseil des muftis a «dénoncé avec force» les agressions contre la troupe par les extrémistes sunnites au Liban-Nord, et «mis en garde contre les tentatives d’éloigner la troupe du véritable champ de bataille contre Israël au Sud et dans la Békaa-Ouest». Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion, le Conseil accuse ainsi les adeptes de la confrérie «Al-Takfir wal-Hijra» de «faire perdre du temps à l’armée dans des combats marginaux qui ne profitent qu’à l’ennemi israélien». Et d’exhorter tous les Libanais à «sauvegarder, à ce tournant historique dangereux, la stabilité nationale et l’unité des rangs et d’épargner tout leur potentiel, pour libérer la terre occupée par Israël, étouffant ainsi dans l’œuf les insurrections qui versent dans l’intérêt d’Israël». Le communiqué rappelle dans ce cadre que l’objectif de l’État hébreu est de «frapper l’unité et l’entente nationales au Liban et de porter atteinte à la fermeté de la résistance du Liban et de la Syrie». Qualifiant de «douloureuse» la «rébellion» de Denniyé, la plus haute instance sunnite a estimé que «tous les Libanais ont été choqués par ces événements surtout en cette étape cruciale que l’ennemi israélien tente de mettre à profit en vue de frapper la stabilité dont jouit le Liban, de troubler l’ordre interne, et d’entraver le processus d’entente nationale ainsi que la reconstruction de l’État». D’autre part, le communiqué a rendu un vibrant hommage à l’armée libanaise «qui résiste courageusement à l’ennemi israélien». Le Conseil a enfin appelé les Libanais à faire preuve «de la plus grande vigilance en vue de préserver l’unité nationale». Le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, a lui aussi stigmatisé les troubles au Nord du pays, faisant ainsi écho aux instances sunnites en exhortant les Libanais à demeurer unis. Il a en outre affirmé qu’il n’était plus permis à personne «quelle que soit son importance, de porter atteinte à la formule de la coexistence» dans le pays.