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Actualités - ANALYSE

Pourparlers - Dans l'attente des résultats syro-israéliens Beyrouth veut éviter toute précipitation

C’est en frémissant à la fois d’espoir et d’inquiétude que Beyrouth attend de voir ce que le second round de pourparlers syro-israéliens va donner. Car de ces résultats dépend la reprise de ses propres négociations avec l’occupant. S’il n’y a pas de progrès rapides sur le volet du Golan, l’entrée en jeu du Liban pourrait tarder. Aussi le président Lahoud a-t-il recommandé, lors du dernier Conseil des ministres, que l’on évite toute précipitation, soulignant qu’une question aussi cruciale nécessite une étude approfondie sous tous ses angles. Le chef de l’État a ajouté, dans le même sens, que le règlement en gestation est vraisemblablement appelé à fixer le sort de la région comme de ce pays pour de nombreuses années. Il a souligné que la Syrie, en amorçant le contact, teste les intentions d’Israël, ce dont le Liban pourra profiter. Ainsi, au moment où il pourrait s’engager à son tour sur la voie des négociations, la visibilité devrait être nettement améliorée. Le chef de l’État remet de la sorte les priorités de passage en bon ordre : la Syrie d’abord puis le Liban, non l’inverse comme Israël le souhaitait dans l’espoir de disloquer les deux volets. Le président de la République estime que c’est bien mieux ainsi pour le Liban. Car si ce pays devait entamer les négociations avant des progrès sensibles dans les pourparlers syro-israéliens, il risquerait de devoir donner un coup d’arrêt, même en cas d’évolution positive, par solidarité élémentaire avec Damas. Ce qui risquerait de provoquer des perturbations et exposerait l’État à des critiques. D’ailleurs, il ne servirait à rien de décrocher un accord prévoyant l’application effective puisque le Liban, tenu par le pacte de jumelage, ne pourrait pas le signer avant que le contentieux syro-israélien ne soit réglé. Dans ce même esprit, si la Syrie, pour une raison ou pour une autre, devait suspendre ses pourparlers avec Israël, le Liban devrait automatiquement suivre son exemple. Des perspectives pénibles contre lesquelles ce pays peut se prémunir en se cantonnant dans une sage expectative diplomatique. De plus, le dispositif de sécurité sur lequel la Syrie et Israël pourraient s’entendre au sujet du Golan pourrait être éventuellement transposé au Liban-Sud. Ou bien, tout au contraire, on estimerait que justement, il ne faut pas pour les deux régions un même modèle. Dans tous les cas, il faut attendre de voir comment les choses vont techniquement évoluer entre les voisins de ce pays. La nouvelle phase de pourparlers syro-israéliens en Virginie va sans doute permettre de vérifier la crédibilité de Barak en ce qui concerne la restitution du Golan. Va-t-il accepter de rétablir la frontière du 4 juin 1967 comme l’exige la Syrie ; ou va-t-il demander à ce que la Syrie définisse d’abord sa conception de la normalisation relationnelle avant de traiter du retrait ? Toutes ces questions doivent en principe recevoir leurs réponses à travers le nouveau round de pourparlers. On saura de même si le dialogue va se poursuivre d’un seul trait jusqu’à conclusion d’un accord ou s’il faudra observer des pauses et égrener les étapes, comme ce fut le cas dans les années précédentes. Il reste, et Beyrouth en est fort aise, qu’en principe, on n’invitera le Liban à table qu’une fois que les choses auront pris bonne tournure. Si les Israéliens se font alors représenter par M. Barak ou par M. Lévy, le Liban dépêcherait le vice-président du Conseil, M. Michel Murr. Mais ce ne serait pas le cas si la représentation israélienne n’est pas d’un niveau gouvernemental. En tout cas, le chef de l’État a pris soin de souligner, dans le cadre de la décision d’expectative, que c’est à la lumière de l’invitation qui lui serait adressée que le Liban formerait, en temps opportun, sa délégation.
C’est en frémissant à la fois d’espoir et d’inquiétude que Beyrouth attend de voir ce que le second round de pourparlers syro-israéliens va donner. Car de ces résultats dépend la reprise de ses propres négociations avec l’occupant. S’il n’y a pas de progrès rapides sur le volet du Golan, l’entrée en jeu du Liban pourrait tarder. Aussi le président Lahoud a-t-il...