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Actualités - CHRONOLOGIE

L'aile dure des Frères musulmans

La région du Liban-Nord, où l’armée a affronté pendant quatre jours des intégristes sunnites, est traiditionnellement un réservoir humain pour les confréries fondamentalistes dans la mouvance des Frères musulmans. Ainsi la confrérie al-Takfir wal Hijra (Rédemption et aube de l’islam), à laquelle appartient la majorité des rebelles qui ont participé aux opérations des derniers jours, est une aile dure des Frères musulmans égyptiens. Ses membres rejettent le pouvoir de l’État dans les pays musulmans et appellent à l’application stricte de la charia (loi islamique). Elle recrute ses partisans principalement parmi les anciens militants du Mouvement d’unification islamique MUI, une organisation qui avait combattu durement l’armée syrienne au début des années 1980 et avait pris le contrôle de la capitale du Liban-Nord. Le MUI, dirigé par un prédicateur de mosquée, cheikh Saïd Chaabane, décédé de mort naturelle il y a deux ans, avait soutenu en 1983 Yasser Arafat, au moment où le chef de l’OLP était encerclé à Tripoli par des organisations palestiniennes prosyriennes. Après le départ d’Arafat et des combattants du Fateh par bateau grâce à une protection française, les organisations palestiniennes et libanaises prosyriennes appuyées par l’artillerie de Damas avaient réussi, à l’issue de combats qui avaient duré trois mois, à pénétrer dans la ville de Tripoli. De nombreux militants fondamentalistes avaient été liquidés alors que la direction du MUI acceptait de composer avec les autorités syriennes et les forces de l’ordre libanaises. Mais les différentes composantes fondamentalistes sunnites qui, outre al-Takfir wal Hijra, comptent la Jamaa islamiya et Jund Allah (les soldats de Dieu, ont continué tout le long de ces années un travail de recrutement, mettant à contribution d’importantes ressources financières dont elles disposent pour ouvrir des écoles religieuses, des dispensaires et distribuer des vivres à une population pauvre. En 1994, elles ont tenté de fair sauter un convoi d’évêques chrétiens qui se rendaient à un synode dans un couvent du Liban-Nord. L’artificier intégriste avait été tué, ayant actionné par erreur sa machine infernale avant l’arrivée du convoi. Selon diverses sources d’informations, un certain nombre de militants islamistes ont effectué des stages d’entraînement en Afghanistan et d’autres auraient combattu en Tchétchénie contre les troupes russes, mais ces informations n’ont pas été confirmées par les milieux intégristes à Tripoli. Toutefois, au moins un ressortissant syrien et deux Palestiniens figurent parmi les fondamentalistes tués au Nord, ce qui sous-entend que les intégristes libanais ont certainement des connexions hors du Liban.
La région du Liban-Nord, où l’armée a affronté pendant quatre jours des intégristes sunnites, est traiditionnellement un réservoir humain pour les confréries fondamentalistes dans la mouvance des Frères musulmans. Ainsi la confrérie al-Takfir wal Hijra (Rédemption et aube de l’islam), à laquelle appartient la majorité des rebelles qui ont participé aux opérations des...