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Actualités - CHRONOLOGIE

Déstabilisation - Six soldats et deux femmes tués hier au cours de la bataille de Denniyé L'armée prend le contrôle du village de Kfarhabou et arrête plus de 50 islamistes(photo)

Triste début d’année pour le Liban. L’opération de Denniyé – déclenchée le vendredi 31décembre au soir et qui tire désormais à sa fin – a fait onze victimes au sein de l’armée, dont le commandant Milad Naddaf porté disparu depuis le début des combats et retrouvé mort hier, tué par balles, la tête tranchée à l’algérienne – et plusieurs blessés dont un caporal originaire du village de Kfarhabou, dont la femme et la belle-mère ont été prises en otages (ainsi que six autres habitants du village) avant d’être liquidées à leur tour. Du côté des islamistes, il y aurait onze morts et plus de 50 arrestations (dont trois Palestiniens). Après s’être réfugiés dans le jurd de Denniyé, où l’armée les a pourchassés réussissant à investir leurs principales cachettes, les islamistes sont descendus dans la nuit de dimanche à lundi au village de Kfarhabou, où ils ont semé la terreur parmi les citoyens, poussant l’armée à reporter la tournée qu’elle avait organisée pour les journalistes. Vers 13h, hier, l’armée a investi le village et au bout de deux heures de combats, elle en aurait pris le contrôle alors que certains islamistes ont réussi à prendre la fuite. La route menant au Nord rappelait, hier, les mauvais moments de la guerre du Liban. Des convois de l’armée se dirigeaient vers Tripoli et le siège du commandement du Nord s’est transformé en une vaste salle des opérations. Les journalistes conviés à une tournée dans le jurd de Denniyé pour visiter les cachettes des islamistes démantelées par l’armée sont regroupés dans la salle de projection pour un briefing du responsable du département de l’orientation, le colonel Élias Farhat. Le visage grave, le colonel annonce aux journalistes que la tournée est reportée, car à l’aube, les rebelles sunnites, relevant du groupe al-Takfir wal Hijra (fondamentaliste wahabite lié aux Frères musulmans égyptiens) se sont réfugiés au village de Kfarhabou (à 45 kilomètres au nord-est de Tripoli) et la route n’est donc pas sûre. Les sources militaires ont précisé que l’opération a été déclenchée sur base d’informations parvenues à l’armée annonçant des attaques d’islamistes pendant la période des fêtes. Pour prévenir les attentats et protéger les citoyens, l’armée a donc effectué une mission dans le jurd de Denniyé. En 48 heures, les maghawirs (commandos) ont réussi à investir les principales cachettes des islamistes dissimulées dans les vallées et les grottes de cette région peu habitée et montagneuse. L’armée aurait ainsi découvert d’importantes caches d’armes et des positions à Jabal Arbaïn et Wadi el-Njass transformées en véritables salles d’opérations dotées d’équipements de télécommunications. Elle a aussi investi le siège de la radio d’une association dissoute Al Hidaya wal Ihsan. En occupant ces lieux, l’armée aurait réussi à démanteler l’infrastructure des fondamentalistes, qui ont été contraints à quitter le jurd pour se rapprocher des habitations, en quête de nourriture et de refuges. Les sources militaires précisent qu’ils se seraient enfuis par petits groupes de deux à trois personnes, dotés d’armes légères, dans l’espoir d’utiliser les civils comme protection. Les miliciens descendent vers les villages C’est ainsi qu’à l’aube d’hier, ils ont investi certaines maisons à l’entrée du village de Kfarhabou et ont tiré sur une patrouille de l’armée qui passait dans le secteur dans sa route vers Miriata puis le jurd, faisant quatre victimes parmi les soldats. Selon des témoignages rapportés par l’AFP, des miliciens seraient arrivés à l’aube au village en franchissant une carrière située à l’entrée. Un gardien et son chien étaient postés sur place et le chien s’est mis à aboyer. Le menaçant avec leurs armes, les fondamentalistes ont obligé le gardien à faire taire son chien et ils ont poursuivi leur chemin en direction du village. Un caporal a essayé de s’opposer à eux, mais ils l’ont blessé avant de prendre son épouse et sa belle-mère en otages. Les deux femmes ont été par la suite liquidées. Les fondamentalistes ont poursuivi leur inspection du village, prenant six autres otages parmi les civils, Georges Abou Zeid, sa femme et ses quatre enfants, (qui auraient été relâchés vivants) tout en se cachant dans diverses bâtisses. Selon des sources militaires, les islamistes détenaient aussi le commandant Milad Naddaf, porté disparu depuis le début des opérations. Ce dernier était encore vivant hier matin et il n’aurait été tué qu’en fin de matinée, alors que les maghawirs s’apprêtaient à se lancer à l’assaut du village. C’est effectivement vers 13 heures que l’armée a attaqué Kfarhabou, l’investissant bâtiment par bâtiment et faisant plusieurs victimes parmi les fondamentalistes. Selon les sources militaires, vers 17 heures, l’armée a pris le contrôle du village, alors que plusieurs éléments armés ont pris la fuite, avançant vers d’autres villages de la région, notamment Miriata, et provoquant une véritable terreur chez les habitants. Les mêmes sources estiment que le nombre des fondamentalistes oscille entre 100 et 200, mais elles pensent que d’ici deux jours, au plus tard, toute la région sera pacifiée. Déjà des mesures draconiennes ont été prises autour des zones d’influence des islamistes dans la région et autour des camps palestiniens du Nord. «Nous n’accepterons aucune médiation avec les rebelles. Ils doivent se rendre», a affirmé aux journalistes le colonel Farhat, qui a précisé que les soldats libanais sont les seuls à agir sur le terrain, les soldats syriens se contentant d’une action de coordination. Selon lui, les «rebelles» ne bénéficient d’aucun appui politique ou religieux, «ils sont isolés et en pleine débandade». D’ailleurs, selon les sources militaires, leur chef, Abdallah Hazim, a été tué au cours des combats d’hier, ainsi qu’un Syrien ayant suivi un entraînement chez les taliban, en Afghanistan. Mais pourquoi l’armée a-t-elle attendu si longtemps avant de s’attaquer aux foyers intégristes dans la région, laissant ceux-ci s’organiser et se renforcer ? L’heure n’est pas encore aux analyses et aux supputations, même si l’alerte a placé le Liban dans un état de choc.
Triste début d’année pour le Liban. L’opération de Denniyé – déclenchée le vendredi 31décembre au soir et qui tire désormais à sa fin – a fait onze victimes au sein de l’armée, dont le commandant Milad Naddaf porté disparu depuis le début des combats et retrouvé mort hier, tué par balles, la tête tranchée à l’algérienne – et plusieurs blessés dont un...